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déterminer les actions de l’individu, est source de résonance clinique quotidienne (Green, 2005). Green (1973) a également influencé le développement de la théorie de l'affect, en ce que l'affect représente une différente manière de concevoir la présence du corps dans la parole. Lacan (1959-60, p. 132) considérait que la poursuite de l'affect dans la psychanalyse nord-américaine menait à ‘une impasse’, puisque la signification est plutôt un effet du signifiant. Mais dans ses derniers séminaires (Lacan, 1999), il fit référence, comme Freud, à ce qui n'était, ou ne pouvait pas être, représenté dans le Réel (traumatique). Nous avons donc ici une conception de l'inconscient de Lacan, que l'on considère comme l' absence de représentation , de ce qui ne peut être parlé : des études majeures en France se focalisent récemment sur cette question. René Kaës (1993) est l'un des auteurs qui a contribué à la conceptualisation de cette dualité de l'inconscient. Il a développé dans ses écrits les ‘ deux noyaux’ de l'inconscient , l'un ouvert ou descendant vers le corps et l'autre connecté au groupe et son réseau de signifiants. Les deux participent à la formation du sujet, c'est à dire à ce que le sujet s'entretienne par l'actualisation de ces réservoirs inconscients de sensations et d'idées accumulées. Botella et Botella (2005), sur la base de leur travail avec des patients fortement traumatisés, ont continué le travail de Green en pointant sur la non-représentation, qui résulte des traumatismes, très caractéristique chez ces patients. Parce que ces traumatismes préverbaux sont inscrits, mais non-représentés dans la psyché, ils préconisent la nécessité d'une nouvelle technique afin de les incorporer dans le traitement psychanalytique. Afin de pouvoir aborder ces situations de ‘ souvenirs sans remémoration’ , Botella & Botella (2005, 2014) ont en conséquence présenté le ‘travail de figurabilité psychique’, qui incombe à l'analyste. Une autre facette de l'excellence contemporaine française est représentée dans les études réalisées sur la qualité du ‘travail’ inconscient et la qualité de la relation entre les systèmes inconscients et conscients (par exemple, Green, Botella & Botella et Reid). Au début, Freud (1900) avait posé un marqueur important. Si, comme il l'affirmait, le rêve avait longtemps été confondu avec son contenu manifeste, il était tout autant crucial de ne pas le confondre avec le contenu latent. En fait, c'est le travail du rêve qui constitue l'essence du rêve. De même, nous pourrions affirmer que le travail de l'inconscient constitue la caractéristique essentielle de l'inconscient. L'accent est ici porté sur l'inconscient en un système qui, au-delà de ses contenus spécifiques, dispose d'une logique hétérogène au système Pcs-Cs (voir aussi LA LOGIQUE INCONSCIENTE ci-dessous). En fait, il manque à l'inconscient un indice de réalité : la réalité de la pensée est assimilée à l'impact effectif que la réalité externe exerce, le désir ainsi assimilé à sa réalisation (Freud, 1911). Le processus primaire est gouverné par l'hallucinatoire : l'hallucinatoire est la première modalité de l'investissement de l'Inconscient en tant que système. En revanche, le système conscient-préconscient fonctionne sous l'égide de processus secondaires et tend à intégrer l'épreuve de réalité. Selon Green, Botella et Botella, Reid et d'autres, le processus hallucinatoire constitue la première forme du travail d’investissement de l'inconscient. Le fonctionnement psychique du premier topique (topographique) freudien est en fait la conséquence d'une longue période de dépendance et d'interaction vis-à-vis de la psyché des soignants, un développement qui idéalement conduit à l'heureuse articulation entre l'Ics et les systèmes Pcs et Cs. Cette articulation se définit par des
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