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un élément d'une classe doté d'un attribut spécifique, qui peut ne pas être apparent à sa pensée consciente, mais qui l'est à son inconscient. Ainsi, si quelqu'un perçoit en son chef un père dangereux, nous pourrions dire, en termes de logique symbolique, que son inconscient traite son chef et son père comme les éléments d'une, et d'une même, classe : ils sont identiques inconsciemment. Toute structure de tout système est un ensemble ; une classe est un ensemble de tous les individus qui possèdent les attributs et les qualités par lesquels la classe est définie. Lorsqu'un ensemble est infini, dans ce sens qu'énumérer ses éléments ne peut prendre fin, ainsi la partie devient équivalente à la totalité : c'est ce qui a lieu dans la logique symétrique et dans l'opération de l'inconscient. Les structures bi-logiques de Matte-Blanco stratifient l'éventail de la vie psychique en des niveaux différenciés par la présence plus ou moins grande des modes de processus de pensée asymétriques-divisibles et symétriques-divisibles. Cette conceptualisation inclut les travaux ultérieurs de Freud sur l'inconscient non refoulé dont les caractéristiques primitives et irrationnelles marquent l'opération du Ça (1923a, 1926) et sont constituées des mêmes attributs, assignés auparavant au processus primaire et à l'inconscient en tant que système. Sur la base de l'évolution de la pensée de Freud sur l'inconscient, Matte-Blanco continua de reformuler, sous l'angle de la logique mathématique, les lois de l'inconscient et de les contraster avec les lois de la logique scientifique d'Aristote, imbriquées dans l'activité psychique consciente (processus secondaire). A son point extrême, la logique symétrique de la plus profonde strate de l'inconscient structurel non refoulé constitue un indivisible mode d'existence symétrique, hors de l'espace et du temps. De ce fait, il put développer le problème de l'espace psychologique et de la multidimensionnalité dans le contexte de la notion de l'objet et du monde interne passé, présent et futur. Pour Matte-Blanco, les faits psychiques hors de l'espace et du temps, ce que Freud qualifiait de télescopage, sont l'expression de la logique inconsciente faisant du tout l'égal de toute partie la contenant et vice-versa. Dans son nouvel examen de « Un cas de paranoïa » de Freud (1911a), Matte-Blanco a formulé les contrastes de Freud entre l'intérieur et l'extérieur, la réalité psychique de la réalité physique. Dans son examen de l'ouvrage « The Unconscious as Infinite Sets : An Essay in Bi- Logic », Henry Rey (1976) a donné un exemple clinique de l'utilité des idées de Matte-Blanco pour comprendre la construction de la pensée psychotique, au sujet d'un exemple évoqué par Matte-Blanco, à propos d'une femme schizophrène. Une fois le sang prélevé de son bras, la femme atteinte de délires, s'est plaint que son sang avait parfois été prélevé de son bras et que d'autres fois son bras avait été pris. Ceci est un exemple typique et très connu de la pensée schizophrénique : l'équivalence identitaire et la complète réciprocité et l'interchangeabilité et de la partie et de la totalité. Le second livre de Matte-Blanco : « Thinking, Feeling and Being » (1988) (« Penser, ressentir et être ») présente une autre évolution de ses idées sur l'inconscient, ses lois et leur application dans le travail psychanalytique. L' infinité de l'inconscient et la notion des combinaisons dans des proportions différentes de pensée asymétrique et symétrique qui reflètent une stratification des niveaux entre le conscient et les plus profonds niveaux de l'inconscient, ouvrent la voie à une nouvelle compréhension de la psyché. Le plus profond de
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