Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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III. Eb. La communication inconsciente La première référence à ce thème dans la littérature psychanalytique a été faite par Freud (1912b) dans son article « Recommendation to Physicians Practicing Psycho-analysis » (« Conseils aux médecins sur le traitement analytique ») : "[L'analyste] doit orienter son propre inconscient comme un organe réceptif vers ce que transmet l'inconscient du patient. Il doit s’ajuster au patient comme l’écouteur d’un téléphone est ajusté au microphone qui émet. Tout comme l’écouteur convertit en sons les ondes d’oscillations électriques de la ligne téléphonique mises en mouvement par des sons, l’inconscient du médecin est capable de reconstruire, à partir des dérivés de l’inconscient qui lui sont communiqués, l’inconscient qui a déterminé les associations libres du patient. » (p. 115-116). Il revint à ce thème dans « The Unconscious » (1915c), (« L'inconscient ») : « Fait très remarquable : l’ICS d’un être peut réagir sur l'ICS d’un autre être, en éludant le CS. Voilà bien qui mérite d’être étudié plus à fond, surtout en ce qui concerne la question de savoir s’il n’y a là aucune manifestation d’activité préconsciente. Quoi qu’il en soit, la constatation du fait est indéniable. » (p.194). Suite à cela, Freud ne repris plus ce thème, mais Sandor Ferenczi a soulevé l'importance de la personnalité de l'analyste pour le développement de la communication inconsciente fondamentale pour déterminer les caractéristiques idiosyncrasiques de chaque processus psychanalytique. Dans son journal clinique (1932 pps 31, 45, 107 et 109), cet auteur a abordé ce qu'il a qualifié de ‘véritable contretransfert de l'analyste’, c'est-à-dire la participation affective de l'analyste dans le processus analytique : « Le rêve d'un patient deux jours plus tôt prédisait une importante révolution allemande, ce serait en fait l'intuition de ma répugnance contre la souffrance 90 » (Ferenczi, 1932, p. 91) Green (2008), à la lecture de son journal, considérait que Ferenczi était le précurseur de la psychanalyse moderne. Zimmerman (2008) dans son vocabulaire de psychanalyse contemporaine précise que Ferenczi considérait que la personnalité de l'analyste est un instrument de guérison analytique. Freud ainsi que Ferenczi étaient fascinés par les possibilités de la télépathie. Ces idées ne firent aucun écho jusqu'à l'ouvrage publié Listening with the Third Ear (1948) (Écouter avec la troisième oreille) de Theodor Reik. Reik a fait un pas significatif au regard de la communication inconsciente quand il a écrit : « L'analyste entend non seulement ce qui est dans les mots ; il écoute aussi ce que les mots ne disent pas. Il écoute avec la ‘troisième oreille’, écoutant non seulement ce que le patient dit, mais aussi sa propre voix interne, ce qui émerge de ses propres profondeurs internes... Ce qui est dit n'est pas la chose la plus importante. Il nous semble plus important de reconnaitre ce que la parole dissimule et ce que le silence révèle » (ibid. pp. 125-126). Il ajoute ensuite que « […] les niveaux inconscientes ne sont pas saisis directement. L’intermédiaire est le Moi, dans lequel l'inconscient de l'autre personne est introjecté. Afin de comprendre l'autre, nous n'avons pas à chercher à atteindre son

90 Citation traduite pour cette édition (N.d.T)

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