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esprit mais à le sentir inconsciemment dans notre Moi » (ibid. p. 464), puis : « Je disais que ces impulsions inconscientes dans un esprit induisent des impulsions similaires dans l'autre : dans ce cas dans l'analyste 91 » (ibid. p. 468). Cependant, une grande contribution à la compréhension de la communication inconsciente a eu lieu lorsque Klein a découvert le mécanisme d'identification projective, qu'elle a développé dans ses écrits en 1946. Assimilé initialement au fantasme du patient, le concept a été développé davantage par plusieurs auteurs : Bion, Heimann, Racker et d'autres. Dans ce fantasme, le patient dépose dans la psyché de l'analyste quelque chose en lui-même qu'il ne peut tolérer, ainsi, il se libère temporairement de cet aspect de sa personnalité. Bien que l'effet ne soit que temporaire, le patient peut se débarrasser du contenu, mais aussi d'une partie complète de lui-même ce qui résulte en un appauvrissement, de son esprit vidé. Dans « Attacks on Linking » (1959), (« Attaques contre la liaison »), Bion a précisé ce concept dans son aspect communicatif entre l'analyste et le patient. Un processus d'interaction entre les deux psychés s'ensuit : une intention de la part de l'analysant de produire un effet sur la psyché de l'analyste. Dans « Learning from Experience » (1962), (« Aux sources de l’expérience »), Bion est allé encore plus loin en proposant le concept d'identification projective réaliste où l'analyste est véritablement affecté par l'identification projective du patient. Sur ce point, Ogden remarque que (1980, p. 517) : « implicitement, l'identification projective est un concept qui porte sur l'interface de l'intrapsychique et de l'interpersonnel, c'est-à-dire la manière dont les fantasmes d'une personne se communiquent et exercent une pression que l'autre doit porter. » 92 Il convient de souligner que si le travail de Klein sur l'identification projective s'est porté sur son aspect fantasmatique, selon elle les pulsions sont, dès le tout début, en quête de l'objet. De cette façon, sa théorie a semé une graine pour le développement par le travail de Bion, sur l'aspect communicatif de l'identification projective. Une connaissance instinctuelle implicite de l'objet existe et la pulsion la recherche. Le travail de Bion sur la fonction alpha, la rêverie, le contenant-contenu et le travail du rêve ont esquissé les mécanismes inconscients dans la psyché de la mère. C'est ainsi que s'est nourrit notre connaissance de son rôle facilitateur, et celui de l'analyste, sur le développement de la capacité du nourrisson-patient à penser, afin qu'il puisse apprendre de l'expérience. Les idées de Bion ont tracé l'interaction entre la psyché et celle des autres. En parallèle à ces développements, le concept d'identification projective a contribué à notre vision du contretransfert, en ce qu'il n'est pas seulement une manifestation de l'analyste, comme Freud l'évoquait, mais un outil essentiel à la compréhension du matériel analytique. Dans ce sens, les articles de Paula Heimann and Heinrich Racker ont posé des jalons d'influence (voir aussi les entrées CONTRETRANSFERT (LE) ET IDENTIFICATION PROJECTIVE (L'). Puisque, selon Heimann (1950), le contretransfert est l'aboutissement du désir inconscient de transfert que le patient exerce sur l'analyste, de ses affects, qu'il n'est pas en mesure de reconnaître, l'analyste travaille son contretransfert pour y révéler un insight. Pour Racker (1953), la source principale des sentiments de l'analyste provient de la psyché du patient qui
91 Citation traduite pour cette édition (N.d.T) 92 Citation traduite pour cette édition (N.d.T)
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