Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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Bion fait allusion aux éléments béta et à un écran béta en termes d'« agglomérat non- intégré et de terreur sans nom » Winnicott fait référence à la crainte de l’effondrement, « comme un signe-trace qui n’a pu être symbolisé ». Lacan met en évidence le réel hors du langage et inaccessible à la symbolisation. Dans cette catégorie, Zukerfeld y ajoute également les notions de l'« originaire » et du « pictogramme » de Piera Castoriadis-Aulagnier (1975) ; du « théâtre de l'impossible » et de l'hystérie archaïque de Joyce McDougall (1991) ; du « clivage primordial » de M’Uzan (1978/1994) ; des « dynamismes parallèles » de Pierre Marty (1990) ; du concept de « l'irreprésentable » de André Missenard (1990) ; de la notion de l'« inconnu et l'inconnaissable » de Guy Rosolato (1978) ; de l'idée de l'archaïque et de la « négativité radicale » de Kaës (1976) ; du concept du « pré-refoulement » de Roussillon (2004a,b) ; de la délégation du « non-figurable » et du « psychique au-delà de la frontière » ( psychic beyond-country ) de Césare Botella ; les idées du « pré- psychique », du « travail du négatif » et du « clivage » de Green (1998) ; la notion de l'« immortel double » de Julio Aragonés (1999) ; les « traces ingouvernables » de Norberto Marucco (2007) ; l'« inconscient primaire » de Christophe Dejours (1991) et l'« inconscient originaire » de H. Bleichmar (1997). L'objectif de Carlos Nemirovsky (1993, 2007, 2008, 2011, 2018) est d'articuler les théories de la pulsion/défense (essentiellement les développement freudiens et kleiniens) avec les principes de la théorie relationnelle fondée sur Mitchell. Nemirovsky (2017, 2018) a développé le concept de l' édition en psychanalyse, un mécanisme où il est possible de créer la psyché sur la base d'une rencontre entre deux sujets, l'un disposé à faire confiance et l'autre disponible pour répondre par une action spécifique. Cette rencontre peut générer une (néo)formation de la psyché jusqu'alors non-existante. Cette notion diffère de celle de Jaime Lutenberg (1995) qui, sur la base des idées de Bion, précise que l'édition donne lieu à la naissance mentale de facettes de la personnalité de l'analysant qui n'étaient pas au préalable conscientes ou inconscientes parce qu'elles restaient en dehors de la région dynamique de l'esprit : des secteurs de la personnalité qui en raison du clivage du Moi, et d'une défense secondaire qui s'y est rajoutée, est restée submergée dans des liens symbiotiques ou incorporés dans la personnalité. Pour Nemirovsky (2018), la structure qui est générée par la rencontre n'était pas présente antérieurement dans la psyché. Elle manquait d'existence, puisque le sujet n'avait pas eu l'expérience qu'il est en train de vivre pour la première fois. Les échecs de l'environnement déficient empêchaient la rencontre d'avoir lieu à un stade le plus précoce de la subjectivation. Nemirovsky compare l'édition à la création de l'objet subjectif par Winnicott. Sur la base d'une rencontre avec un objet, un nouvel objet est créé qui n'existait pas dans la psyché du sujet jusqu'alors. L'objet créé est différent de l'objet apporté par l'environnement. Le terme édition se reporte aux situations qui apparaissent pour la première fois, sans précédent, nouvelles (elles ne sont pas répétées dans le traitement, mais ont lieu pour la première fois). Il peut se distinguer clairement des termes ré-édition ou répétition (que Freud utilise pour

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