Retour vers le menu
Moi. De nos jours, la psychologie du Moi se situe au cœur de nos investigations » 147 (Fenichel 1935, p. 348), signifiant ainsi que la psychologie du Moi est une phase dans le développement de la théorie. La psychologie du Moi se considère alors comme une phase nécessaire dans le cadre du travail plus large effectué par Freud, en ce qui concerne ses efforts pour définir le fonctionnement de l'inconscient. C'est ainsi que la psychologie du Moi répond à la nécessité de rendre compte des aspects inconscients de phénomènes cliniques tels que la résistance et l'angoisse, qui n'étaient pas suffisamment élucidés par la première topique formulée dans l'ouvrage « The Interpretation of Dreams » (« L'interprétation des rêves » ; Freud, 1900) . En outre, la définition de la psychologie du Moi en une phase nécessaire dans le développement de la psychanalyse confirme que la nature du discours psychanalytique est une « recherche en cours » ; elle permet d'expliquer comment cette nouvelle phase a été portée par les auteurs en Europe et en Amérique du Nord. Les premiers débuts de l'approche Ego -psychologique que Heinz Hartmann et ses collaborateurs ont développée sont explicités dans sa première publication « Die Grundlagen der Psychoanalyse » (« Les fondements de la psychanalyse » ; Hartmann, 1927), qui n'a jamais été complètement traduite en anglais. Dans le premier chapitre, Hartmann présente la psychanalyse comme une « science de la nature » et démontre l'importance de la redéfinir de façon à ce qu'elle soit une discipline capable de collaborer avec la psychologie générale et les sciences sociales. Cette priorité et cette perspective sont devenues un paradigme psychanalytique prédominant entre les années 1950 et 1970 aux États-Unis. Cela n'a jamais été le cas en Europe, où l'objectif hégémonique et la nature monolithique de ce qui était appelé l' Ego psychology américaine a éventuellement limité un accueil favorable de cette approche. Le sens unique par lequel l' Ego psychology a été réimportée en Europe, depuis les États-Unis, presque exclusivement sous la forme unilatérale que Heinz Hartmann et ses collaborateurs lui avaient donnée, a été commenté par Paul Parin dans son article en 1990, « Die Beschädigung der Psychoanalyse in der angelsächsischen Emigration und ihre Rückkehr nach Europa » (« Les dégâts causés à la psychanalyse par son émigration anglo-saxonne et son retour en Europe »). Dans le dictionnaire italien contemporain publié par Einaudi (Barale, Bertani, Gallese, Mistura, Zamperini, Eds., 2007), l’entrée « psychologie du Moi » fut complètement identifiée par la définition étroite nord-américaine susmentionnée. De plus, les auteurs (Fornaro et Mignone, 2007) ont omis de mentionner les développements européens de l'après-guerre dans ce domaine. De même, un dictionnaire allemand (Hartkamp, 2008), dans sa définition du terme « Ich-Psychologie » (psychologie du Moi), n'a cité que deux auteurs allemands, Peter Fürstenau et Annelise Heigl-Evers. Le paradoxe est clair : alors que Heinz Hartman cite largement Fenichel comme contributeur majeur à la théorie et à la technique de la psychologie du Moi, Martin Bergmann,
147 Citation traduite pour cette édition (N.d.T)
408
Made with FlippingBook - Online Brochure Maker