Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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Dans la tradition française, Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, dont la définition du Ich/ Moi freudien consiste en : (1) un noyau de conscience et un ensemble de fonctions psychiques actives ; (2) un organisateur des défenses ; et (3) une gouvernance de médiation entre la réalité externe, le Ça et le Surmoi, constatent que l'école de la psychologie du Moi de Hartmann, Kris, Loewenstein et Rapaport est marquée par une diversité d’approches qui cherchent à atteindre « [l’] expression la plus adéquate […] de la dernière théorie [freudienne] de l'appareil psychique ». Vivement critiques de l’Ego psychology en ce qu'elle serait, pour Laplanche et Pontalis, « toute une école [qui] s'est donnée pour objectif de mettre en relation les acquisitions psychanalytiques avec celles d'autres disciplines : psychophysiologie, psychologie de l'apprentissage, psychologie de l'enfant, psychologie sociale, de façon à constituer une véritable psychologie générale du Moi », donnant lieu à des notions telles que « l'énergie désexualisée et neutralisée », la fonction « synthétique » du Moi et une « sphère non conflictuelle du Moi », où « le Moi est conçu avant tout comme un appareil de régulation et d'adaptation à la réalité », confirment en même temps qu'on est « plutôt frappé par la difficulté à situer sur une seule ligne de pensée l'ensemble des apports psychanalytiques à la notion de Moi ». (Laplanche et Pontalis, 1967/1973, p. 139). Une absence similaire d'ouverture à l' Ego psychology nord-américaine classique dans la sphère analytique francophone à l'échelle mondiale peut se retrouver dans le livre d'Hélène Tessier : La psychanalyse américaine (2005). Tout en considérant l' Ego psychology non pas en termes de son objectif (étant de développer la psychanalyse en une science de la nature) mais en termes de ses résultats (tels que le fonctionnement pré-conflictuel autonome du Moi et le sphère non conflictuelle), l'auteur en conclut qu’« une telle perspective est considérablement distante de la perspective de Freud » (Tessier 2005, p. 39). Cependant, l'un des Ego-psychologues auto-définis, Hans Loewald, a été récemment ajouté par les analystes francophones canadiens à la « troisième topique » (Brusset 2006), un groupe de penseurs postfreudiens, pour la plupart francophones, qui convergent sur la notion selon laquelle, dans la trajectoire développementale de l’individu, la psychologie two-person précède la psychologie one-person , c’est-à-dire, le sujet structuré atteint de conflits internes des théories structurelles et topographiques de Freud (voir les entrées L'INCONSCIENT, LES THÉORIES DE LA RELATION D'OBJET et L'INTERSUBJECTIVITÉ. Dans son Dictionary of Kleinian Thought ( Dictionnaire de la pensée kleinienne ), Hinshelwood (1989) précise que l' Ego psychology était l'école dominante de la psychanalyse pendant les années 1940-1960, qui consistait en une étude spéciale du Moi et une continuation de la psychanalyse classique (par défaut) telle qu'elle s'est développée jusqu'au décès de Freud en 1939, et une direction menée par le livre d'Anna Freud ( 1937) The Ego and the Mechanisms of Defense (Le Moi et les

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