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III. Beb. Choix de traitement et de technique Afin d'évaluer l' analysabilité , les concepts d’ alliance thérapeutique d' Elizabeth Zetzel (1956) et d' alliance de travail ( working alliance ) de Ralph Greenson (1965), avec les composants d'une mutualité d'objectifs, de la confiance et de l'éthique (Meissner, 1992), peuvent contenir une signification particulière. Ces concepts cliniques/techniques, en phase avec la conceptualisation du fonctionnement du Moi relativement exempt de conflits de Hartmann (1939/1958), semblent être issus de l'idée de Freud selon laquelle « un pacte est conclu » entre l'analyste et l'analysant (Freud 1940 [1938], p. 173) ; du concept du transfert positif tendre , qui ne comporte pas d’effets gênants (Freud 1912, 1915d) et (surtout en ce qui concerne l'alliance de travail de Greenson), du transfert rationnel de Fenichel (1941c). Greenson (1965) énumère une liste des fonctions du Moi du patient qui ont un rôle important, en plus du rôle des relations objectales nécessaires pour effectuer le « travail analytique ». Ces fonctions comprennent, sans en être limitées : la capacité de communiquer de diverses façons : avec les mots, avec les affects, et cependant restreindre ses actes ; la régression partielle ; l'association libre ; la capacité d’écouter l'analyste ; la compréhension ; la réflexion et l'introspection ; la mémoire ; l'observation de soi et le fantasme ; la capacité de développer un transfert et la capacité de garder contact avec la réalité de la situation analytique. C'est bien cette oscillation entre ces derniers deux positions qui sont essentielles au travail analytique. Alors que les psychanalystes commençaient à réfléchir sur la manière de modifier la technique pour les névroses autres que les névroses typiques, les patients dits « à portée élargie », Leo Stone (1961), Jacobson (1964), Kernberg (2008, 2016) et d'autres ont précisé leur approche avec des patients atteints de pathologies d'origine préœdipiennes. Bien que, dans les cas de psychose et de « d’état limite psychotique » ( near-psychosis ; Marcus, 2012), les forces du Moi et les relations objectales présentent des signes de dégradation, les interventions analytiques vouées à fortifier le Moi (Frosch, 1988), avec une élaboration des défenses plus adaptives (Blackman, 2003) et des relations d'objet stables (Fromm-Reichmann, 1947 ; Alpert, 1959 ; Kernberg, 2008, 2015, 2016) en sus des traitements psychotropes, sont recommandées. Les troubles graves des fonctions du Moi et/ou du Surmoi représentent l'une des extrémités du spectre diagnostique (Willick, 2001). Certains patients, dont les fonctions sont relativement moins atteintes, peuvent bénéficier d'approches relationnelles analytiques (Mitchell, 2000) ; d'approches intra- et intersubjectives (Atwood, Orange, et Stolorow, 2002), qui utilisent les concepts de l'épreuve de réalité, du désir et de l'activité défensive en s'adressant à la pathologie et au traitement des patients atteints de troubles de l'image de soi. Certains patients fortement atteints, dits « en état psychotique limite » (Doidge, 2007), mais dont les effets des fonctions intégratives et celles de l'épreuve de réalité sont moindres, peuvent bénéficier d'une « reconstruction ascendante » (Loewenstein, 1957) ou d'une « psychothérapie focalisée sur le transfert » (Kernberg, 2008) : ces deux dernières utilisent une approche interprétative dynamique spécifiquement modifiée. D'autres, qui considèrent que la psychose est issue des mécanismes pathogéniques projectifs-introjectifs, traitent les patients atteints de
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