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psychose par la psychothérapie de type analytique (Garfield, 2011) dont l'objectif est d'améliorer le fonctionnement autonome du Moi, dont l'épreuve de réalité et l'adaptation. Lorsque les individus ont peu de troubles ou de retard dans le fonctionnement du Moi, la méthode de choix est la technique psychanalytique interprétative, qui de nos jours comprend non seulement l’interprétation de l’activité inconsciente stratifiée dans la sphère du conflit et de la formation de compromis, mais également l’écoute et l’interprétation sensibles du spectre d’activité inconsciente nuancée du Moi impliquée dans la construction de configurations transférentielles multiples, relatives aux différentes époques de la vie du patient (Rangell, 1969b) au fur et à mesure de leur apparition dans le cadre psychanalytique, mais aussi dans la vie quotidienne du patient en dehors du traitement (Blum, 1983a). Une évaluation du fonctionnement inconscient du Moi et de la force du Moi ainsi nuancée permet une modification individualisée de la technique pour ceux qui présentent des interférences avec une ou plusieurs capacités du Moi, telle qu'un faible contrôle des impulsions (par exemple la consommation excessive de l'alcool) qui aurait entrainé des erreurs de jugement (fonction du Moi perturbée). L'évaluation de l'étiologie de ces interférences dans les opérations du Moi permet de déterminer une modification individualisée de la technique. Le traitement des troubles du contrôle des impulsions et des troubles du jugement est différent de celui qui s'adresse à des défenses maladaptatives et à des formations de compromis, bien que le problème qui se présente puisse être presque identique. Une technique permettant de distinguer entre différentes causes relatives aux troubles de la fonction du Moi consiste en une « interprétation à titre d'essai » de l’inhibition défensive probable qui serait responsable du problème, associée peut-être aux défenses liées à la provocation de la punition et au déni d'une réalité. S'adresser à ces éléments défensifs devrait, dans le cas de la plupart des névroses, mener à un accord avec l'analyste, à une révélation de nouveau matériel psychique, au souvenir d'un rêve, ou à un changement de configuration défensive pouvant (ou non) être plus adaptatif (Waelder, 1960 ; Brenner, Reporter, 1975 ; Schlesinger, 1995). Ce type de réponses n’est pas habituellement évident pour les personnes dont les troubles du fonctionnement du Moi ne sont pas défensifs, mais plutôt dus à un déficit, car ils ont tendance à requérir des mesures de soutien différentes pour le Moi et le Surmoi (telles qu'une réflexion sur une série d'alternatives et leurs conséquences, établir des limites de sécurité, etc.). Définir une intervention par le « principe d’attraction multiple » ( principle of multiple appeal ) de Hartmann (1951) peut être utile : après avoir découvert, au départ, le conflit inconscient (Blackman, 2003), l'analyste clarifie certains éléments spécifiques de la formation pathologique de compromis du patient ; il élucide des inhibitions du fonctionnement et des défenses qui gèrent les affects (ces derniers générés par les conflits des désirs pulsionnels, de la réalité et des tendances autopunitives). Ainsi, lorsque les fonctions autonomes du Moi, particulièrement l'abstraction, l'intégration, l'épreuve de réalité et l’autoconservation, sont relativement intacts, une nouvelle compréhension des éléments jusque-là inconscients de toute formation de compromis va laisser place à un « effet de résonance », par le biais de structures et de processus psychiques adjacents, et d’un nouvel alignement du milieu conflictuel interne,
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