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Généralement, Klein fait un usage large du terme, qu'elle utilise de manière interchangeable avec le terme « Moi » (« Ego »). Cependant, une distinction nuancée entre le moi et le soi ( self) peut se discerner puisque que le terme « moi » ( « ego » ) désigne souvent un rôle actif dans le développement de l'enfant ; comme le dépeint son ouvrage « Our Adult World » (« Les racines infantiles du monde adulte ») : « Par mes recherches, j’ai été amenée à admettre que le moi existe et fonctionne dès la naissance, et qu’outre les fonctions déjà mentionnées il assume une tâche importante, celle de se défendre contre l’angoisse suscitée tant par la lutte intérieure que par les facteurs externes. De plus, le moi est à l’origine de nombreux processus, parmi lesquels en premier lieu l’introjection et la projection. » (Klein,1959/1984, p 250, italiques de l’auteur). En revanche, le terme « soi » (« self ») est utilisé plus fréquemment pour décrire les relations d'objet, par exemple dans la description des positions schizo-paranoïde et dépressive et plus généralement lorsque Klein s'adresse au rôle des premières relations dans le développement de la psyché de l'enfant. De plus, le Self gagne une place dans sa théorie de l'identification projective pendant la position schizo-paranoïde, qui est dominée par des angoisses du moi. Dans son ouvrage Envy and Gratitude ( Envie et gratitude ), alors que Klein explore les processus du clivage qui portent la position schizo-paranoïde, elle distingue le moi ( ego ) fortifié, capable de s'identifier à un objet unique, et le moi ( ego ) affaibli assujetti à une identification sans discernement à de nombreux objets. Elle précise que « […] une pleine identification à un bon objet fait que le soi a le sentiment de posséder une « bonté » qui lui est propre. En revanche, si des perturbations surviennent, on peut voir l’identification projective devenir excessive ; une telle identification projette les parties clivées du soi 189 sur l’objet, et de ce fait permet de confondre le soi et l’objet qui vient à le représente. » (Klein, 1975, p 192). IV. AUTRES DÉVELOPPEMENTS GÉNÉRALEMENT IMPORTANTS DU CONCEPT : LA « MIDDLE SCHOOL » (POSITION INTERMÉDIAIRE) DE L’ÉCOLE BRITANNIQUE DE LA RELATION D'OBJET, ET LA THÉORIE STRUCTURALE POSTFREUDIENNE Globalement, la notion de Self bénéficie d'une plus grande expression explicite dans la psychanalyse postfreudienne. En Europe, l'origine du concept de Self provient principalement de la conceptualisation des théories de la « middle school » (la position intermédiaire ou modérée) de l’école britannique de la relation d'objet. En Amérique du Nord, où des conceptualisations variées du self et des relations d'objet sont considérées appartenir à toutes les conceptualisations psychanalytiques, la prochaine étape dans le développement du concept du Self a lieu dans les développements postfreudiens de la théorie structurale/ ego psychology . Dans les deux continents, des développements concomitants liés à diverses études conceptualisées portant sur l'observation de l'enfance, la recherche sur l'enfance et la
189 N.d.T. « self » dans la version originale en anglais.
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