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Cependant, la distinction naissante que fait Hartman entre le self en tant que personne et la représentation intrapsychique de la personne, ou la « self -représentation », reste une contribution durable qui dans l'élaboration générale ultérieure de Jacobson et de Mahler (ci- dessous), reprend certains des aspects doubles du Ich freudien. Erik H. Erikson (1950, 1956, 1959) développe le modèle du conflit de Freud en le plaçant dans un contexte social et culturel dans lequel le développement a lieu. En contraste à la focalisation intrapsychique et psychosexuelle de Freud, Erickson mit l'accent sur le rôle central des facteurs sociaux et environnementaux dans le développement. Pour lui, le développement est un processus qui se déroule tout au long d'une vie : il le décompose en huit stades, chacun étant organisé autour d'un conflit psychosocial pivot (par exemple, stade un : la confiance versus la méfiance). Selon lui, toutes les identifications, qui débutent pendant l'enfance et continuent tout au long de l'enfance, sont le mode principal du « self - développement », l'adolescence est en revanche la trajectoire entre l'enfance et la vie adulte, période critique pour la solidification de l'identité. Selon Erikson, l'identité se forme en général après une expérience de confusion des rôles et d'expérimentation sociale. Il invente ainsi la formule « crise identitaire » pour décrire la turbulence qui accompagne souvent le développement du self . Pour Erikson, cette étape charnière dans le développement humain semble impliquer une réconciliation entre la personne qui est devenue ce qu'elle est et la personne à laquelle la société s'attend. Ce sentiment de self émergeant comprend le processus de forger les expériences passées avec les anticipations du futur. À la suite de Freud et de Hartmann, Edith Jacobson (1964), en s'appuyant sur son expérience clinique avec des clients psychotiques, clarifie davantage la différentiation entre les représentations de soi et d’objet des introjections primitives et le développement de ces structures. Elle cherche alors à réconcilier l'accent que posait Freud sur les processus internes pulsionnels, avec l'importance de l'expérience réelle, en proposant un modèle développemental soulignant leurs interactions et influences mutuelles et permanentes. Elle insiste sur l'idée que le Moi et le Surmoi se développent de manière concomitante avec les représentations du soi ( self) et de l'objet, et souligne le rôle central de l'affect dans ce processus. Elle développe la conceptualisation des « images » en spécifiant la genèse des représentations de soi et de l'autre comme déterminants-clé du fonctionnement mental (Fonagy, 2001). Jacobson (1954) avait constaté qu'avant la formation des limites du soi et de l’autre, la perception de l'infans par rapport à l'autre façonne l'expérience du self . Ainsi, l'important jeu qui a lieu entre l'expérience vécue et la pulsion (libido et agressivité) entraîne la tonalité du sentiment de ses propres expériences antérieures et prépare le terrain d'images d'objet et du soi qui peuvent déterminer ce que nous pouvons finalement ressentir envers nous-mêmes et les autres. Par exemple, des expériences troublantes peuvent nous amener à internaliser des images d'un objet qui entrave et retient, et d'un self frustré, en colère, alors que la prépondérance d'interactions satisfaisantes peut mener à l'internalisation d'images positives du self et de l'autre. Dans sa conceptualisation de la séparation-individuation, Jacobson s'est inspirée de la description de la libido et de l'agressivité de Freud (1940) comme étant des forces permettant la formation, mais aussi la rupture, des liens. Elle considère que la libido est un élément
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