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; Pine, 1986 ; Bergman, 1999 ; Gergely, 2000 ; Fonagy, 2000). Ses modifications concernent la phase symbiotique ainsi que celle de la séparation-individuation, avec une attention particulière donnée à la différentiation et au rapprochement. Il souligne que la « différentiation [néonatale] précède l'émergence de la représentation intrapsychique du self et celle de l’objet 193 » (Blum, 2004, p. 541). Du point de vue d'une autre perspective, la théorie structurale, développée par Jacobson et Mahler (1979), « propose une idée riche et sophistiqué du self , une élaboration du double aspect du Ich de Freud » (Kernberg, 1982, p. 900). Dans le contexte du travail clinique, l'accent que posent Jacobson et Mahler sur les représentations du self et de l’objet contribue à des développements futurs dans le vaste domaine des processus représentationnels des énactions ( enactments ) non encore représentées (voir l'entrée ENACTION). Hans Loewald fut l'un des premiers freudiens révisionnistes des années 1960, 1970 et 1980 à construire un lien entre l’ego psychology freudienne et la théorie des relations d'objet, pour créer une théorie psychanalytique qu'il considérait plus proche de l'expérience vécue par la personne dans son existence. Ses principales préoccupations se focalisaient sur les suppositions les plus fondamentales liées au développement théorique de la psychanalyse, ainsi que les préjugés de base sur la nature de l'esprit, la réalité et le processus analytique. Loewald (1960) pensait que Freud postulait deux différentes lectures à propos des pulsions. Avant 1920, les pulsions, pour Freud, avaient pour impératif la décharge. Avec son introduction du concept d'Eros en 1920, dans Beyond the Pleasure Principle (Au-delà du principe du plaisir) , Freud propose l'idée de la pulsion pour lui donner un impératif de connexion, « utilisant les objets non pas pour leur gratification mais pour construire des expériences psychiques plus complexes et pour rétablir l'unité initiale perdue entre le self et les autres 194 » (Mitchell et Black, 1995, p.190). La mise en cause ultérieure de la théorie des pulsions de Freud par Loewald (1971, 1972, 1976, 1978, 1988) signifiait une radicale reformulation des concepts psychanalytiques classiques de Freud. Alors que pour Freud, le Ça est une force biologique immuable en conflit avec la réalité sociale, pour Loewald, le Ça est la résultante interactionnelle de l'adaptation. Pour Loewald, l'esprit est de nature interactive, pas uniquement de manière secondaire en réponse au besoin de l’autre en termes de gratification. Selon la théorie de Loewald, il n'y a au début aucune distinction entre le self et l'autre, le Moi et la réalité externe, ni entre les instincts et les objets ; mais il y a un tout initial unifié qui est composé de l'infans et de sa figure parentale. Il propose que « les instincts, en tant que forces psychiques de motivation, ne peuvent pas être considérés comme donnés, mais sont organisés, en fait, à travers l’interaction dans un champ psychique défini par l’unité de la mère et de l’enfant ». (Loewald, 1971, p118). Lorsqu'il considère que les instincts découlent de l'interaction, Loewald porte plus loin la thèse de Jacobson selon laquelle les instincts sont un lien entre le self de l'enfant et ses objets. Plus loin dans son raisonnement, Loewald identifie
193 N.d.T. Citation traduite pour cette édition 194 N.d.T. Citation traduite pour cette édition.
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