Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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l'empathie est une nourriture psychosociale sans laquelle la vie humaine telle que nous la connaissons ne pourrait être soutenue. » (Kohut, 1975, p.355) 200 . La figure parentale à l’écoute et empathique apporte des fonctions de soi-objet (selfobject) pour satisfaire les besoins de l’enfant en termes d'affirmation, d'admiration et de lien par rapport aux autres. La pathologie narcissique, dans la vision de Kohut, provient d’un échec de l'empathie dans la fonction en miroir et dans l'idéalisation qui privent le self de sources de narcissisme fiables et cohésives. En conséquence, l'incapacité de maintenir et de régir l'estime de soi à des niveaux normaux est suivi de déficits, de déformations ou de faiblesses dans le sentiment du self (Kohut, 1977 ; Goldberg, 1978). Globalement, le travail de Kohut présente une étape majeure dans la théorie du narcissisme et du concept du self . Après son décès, la self psychology s'est développée dans plusieurs directions. Dans le cadre de la self psychology « traditionnelle » kohutienne, Paul Ornstein (1990, 1993) et Anna Ornstein (Ornstein et Ornstein 1980, 1985) ont expliqué davantage le rôle de l'empathie, des « transferts du soi-objet » (self-object transferences) , de la rage narcissique dans le processus interprétatif au regard de l'action thérapeutique, ainsi que l'effroi du patient à l'égard du risque de répétition des déceptions des soi-objets traumatiques, avec l'espoir d'un nouveau commencement dans le traitement. Arnold Goldberg (1995, 1999) applique le concept du clivage vertical, effectué par le désaveu, jusqu'à l'étude des perversions, des troubles narcissiques et des comportements clivés de l'expérience avouée, tels que la compulsion alimentaire, le travestisme et l'infidélité. Joseph Lichtenberg Sur la base de la self psychology de Kohut et de l'intersubjectivité de Stolorow (Stolorow et Atwood, 1992), Joseph Lichtenberg développe une théorie des systèmes motivationnels dans lequel le « self » est conceptualisé comme un self expérientiel ou sens de soi ( sense of self ). Ce sens du self existe dans un contexte complexe de sensations et d'information venant du corps d'une personne et de la capacité d'être en relation avec d'autres personnes, d'autres groupes et d'autres cultures, depuis la résonance et l'adaptation aux objets inanimés et aux autres non-humains animés. Dans la matrice de l'expérience de l'attachement, le sens du self de l'enfant provient de la gouvernance, c'est-à-dire d'être ce que l'on est : quelqu'un d'actif, qui donc agit, s'approprie, initie et réagit. Selon Lichtenberg (Lichtenberg, Lachmann et Fosshage, 2016), ce qui est indispensable aux intentions et aux objectifs du sentiment de gouvernance du self sont : de trouver une base sûre en cas de danger et de perte (Bowlby, 1988), que les figures parentales répondent par des affirmations en miroir, d'établir un sentiment de points communs partagés (jumelage ou twinship ), d'admirer (idéaliser) les autres ( Kohut, 1984) et être admiré. Une modération mutuelle réussie de ces relations fondamentales d'attachement aux autres et l'affiliation à des groupes (famille, pairs, etc.) donne

200 N.d.T. Citation traduite pour cette édition.

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