Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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entre le type narcissique de choix d'objet qui se développe tôt et le type anaclitique de choix d'objet ultérieur. Lorsqu'il utilise le terme relations d'objet , dans « Deuil et mélancolie » (Freud, 1917a), en premier lieu, il signifie que l'identification est un ‘stade préliminaire de choix d'objet’ : « Nous avons ailleurs émis l’idée que l’identification est le stade préliminaire du choix d’objet et la première manière [...] selon laquelle le moi élit un objet. Il voudrait s’incorporer cet objet et cela, conformément à la phase orale ou cannibalique du développement de la libido, par le moyen de la dévoration » (pp. 249-250). Ce que Freud semble plus tard accorder prépondérance significative dans cet article était précisément son explication du processus par lequel, dans le cas de la mélancolie, un investissement objectal est remplacé par l'identification. Quelques années plus tard, dans son ouvrage « Group Psychology and Analysis of the Ego » (« Psychologie des foules et analyse du moi ») (1924) où le sujet d'identification est de nouveau repris, une modification de son point de vue ultérieur, ou peut-être uniquement sa clarification, semble émerger. C'est là que l'identification précède l'investissement objectal et qu'il en est distinct. En outre, lorsqu'il reprend le sujet de l'identification dans son ouvrage « Psychologie des foules… », Freud utilise le mot ‘introjection’ à plusieurs reprises. Il précise que : « Premièrement, l’identification est la forme la plus originaire du lien affectif à un objet ; deuxièmement, par voie régressive, elle devient le substitut d’un lien objectal libidinal, en quelque sorte par introjection de l’objet dans le moi ; et troisièmement, elle peut naître chaque fois qu’est perçue à nouveau une certaine communauté avec une personne qui n’est point objet des pulsions sexuelles ». (Freud, 1921, pp.106-107). Cette vision de l'identification est constamment soulignée dans de nombreux ouvrages ultérieurs de Freud, par exemple dans The Ego and the Id ( Le moi et le ça ) (1923) où il écrit que l'identification primaire avec les parents « […] semble n'être pas le résultat ou l'issue d'un investissement d'objet ; c'est une identification directe, immédiate, plus précoce que tout investissement d'objet ». (p 31). Il affirme que ce processus ne se limite pas à la mélancolie mais qu'il apparait de manière générale. Ces identifications primaires formaient en grande partie la base de ce que nous appelons le ‘caractère’ d'une personne. Mais, plus important encore, il propose que les identifications qui résultent de la dissolution du complexe d'Œdipe forment le noyau du Surmoi (cf. J. Strachey 1957, p. 240-242). (Voir aussi les entrées L'INCONSCIENT, LE CONFLIT, LA PSYCHOLOGIE DU MOI) Lorsque Modell écrit à propos du rapport de Freud vis-à-vis des théories relationnelles, (1995) il affirme que : « Les théories ultérieures de Freud mettaient l'accent sur la pertinence de l'identification et de la perte de l’objet dans la formation d'une structure... Freud soutenait que ce qui était internalisé représentait la relation entre les personnes concernées. Par exemple, dans « An Outline of Psychoanalysis » (« Abrégé de psychanalyse ») (1940) il soutenait que la fonction du Surmoi en relation au Moi était celle que les personnes pratiquent dans le monde externe. Fairbairn a essentiellement élargi le concept des relations d'objets internalisées de Freud. Bien que Freud n'ait jamais développé une théorie relationnelle

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