Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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le voir dans les tableaux ci-dessous, il emprunta de Jurgen Ruesch ses formulations (Ruesch and Bateson, 1951) qui étaient apparues récemment à cette époque, mais pour appliquer les idées psychanalytiques en vigueur en Amérique latine dans les années 1960, il pensait que ces formulations pouvaient être corrélées à des présuppositions psychanalytiques de base telles que les ‘fantasmes inconscients’, les ‘angoisses fondamentales’ et les ‘mécanismes de défense’ (Klein, 1952) qui se manifestent dans la situation psychanalytique sous l'influence de la relation transféro- contre-transférentielle.

II. EVOLUTION DU CONCEPT

N'oublions pas qu'auparavant, l'auteur en avait déjà fait allusion lorsqu'il développait ses préoccupations théoriques dans ce sens, dans sa thèse doctorale, laquelle est devenue ensuite son premier livre intitulé Psychosomatic Semiology, (La sémiologie psychosomatique 210 ) qui fut publié en 1947. L'usage que Liberman faisait de la théorie de la communication n'était qu'un pas supplémentaire dans un long effort investi à systématiser le travail clinique psychanalytique, alors que son objectif même était de justifier la réalité des patients en consultation de manière éventuellement plus objective, tout en prenant en compte la singularité de chacun des membres du couple thérapeutique. La théorie de la communication fut suivie d'explorations par l'une de ses prorogations, la sémiotique. La sémiotique est la science qui étudie les principes généraux qui gouvernent le fonctionnement des systèmes de signes et de codes, et qui en détermine la typologie (Prieto, 1973). Cette discipline (également renseignée par Morris, 1946) lui a fourni les outils conceptuels nécessaires pour conclure que la communication humaine n'est pas uniquement transmise par les voies verbales (la ‘zone syntaxique’) mais que nous devons rester vigilants sur les ‘malentendus’ dans la communication, relatifs à la ‘zone sémantique’ et finalement, à la ‘zone pragmatique’ pour décoder les messages qui se déplacent de manière prédominante sur les voies comportementales. La ‘zone syntaxique’ par conséquent fait référence à la relation syntagmatique entre les signes, la ‘zone sémantique’ à la relation entre le signifiant et le signifié et la ‘zone pragmatique’ à la relation entre l'utilisateur et le code (Watzlawick et al., 1967). En d'autres termes, l'information se déplace par « paquets » qui contiennent des amalgames variés des trois zones sémiotiques. Selon les éléments prévalents et les déformations que l'on peut observer dans chacune des zones, Liberman a classifié les patients en trois catégories : 1) « les patients qui présentent de manière prédominante des déformations syntaxiques » correspondent approximativement aux patients « névrosés » de la psychopathologie classique ; 2) « les patients qui présentent de

210 Titre de l’ouvrage traduit pour cette édition (N.d.T)

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