Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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Cela ouvre une piste pour tester les théories qui tentent d'expliquer les phases précoces du développement et du conflit.

VI. Ab. Leon and Rebeca Grinberg : Les modalités des relations d'objet dans le processus psychanalytique Les Grinberg (1981) considèrent que les relations d'objet ne peuvent s'expliquer en dehors de leur lien à la notion de l’« objet » (la nature de l'objet avec lequel le sujet entre en relation) ainsi que l'« espace » et le « temps » dans lesquels il a lieu. Les auteurs considèrent que la qualité du fonctionnement d'une relation d'objet donnée dépend de l'état psychique et émotionnel du sujet, de la nature de l'objet, ainsi que de l'espace et le temps dans lesquels cette relation a lieu. Des différents niveaux de fonctionnement de ces relations dépendront de la prédominance d'une personnalité psychotique ou névrosée et de l'interaction entre les deux membres du couple analytique. Parmi les différents types de relations d'objet qui peuvent se manifester dans l'échange clinique, ils en dessinent trois types : ceux qui tendent de tisser un lien « one-ness », ou lien d’unicité primitive » avec l'analyste en tant qu'objet ; ceux qui essaient de créer un « lien de dualité » et ceux dans laquelle la relation triangulaire prédomine (que ce soit avec des objets entiers ou partiels). Le lien « one-ness » : certains patients vont régresser à un stade de non-intégration d’un niveau très primitif. Ils se sentent fragmentés et ont besoin que l'analyste puisse contenir leurs multiples parties et intégrer leurs morceaux. Le besoin de trouver un contenant entraîne la recherche frénétique d'un objet jusqu'à ce qu'une fonction contenante puisse être internalisée. D'ici là il n'y a qu'un espace interne très rudimentaire, avec toutes ses confusions au sujet non seulement de sa propre identité mais aussi celle de l'objet. Dans la situation analytique, lorsque le patient régresse dans un état de non-différentiation et de non-discrimination, il tente d'établir une relation avec l'analyste par le biais d'une prépondérance de fantasmes magiques et omnipotents. Les auteurs font la distinction entre deux modalités de relations d'unité : l'une, pathologique, prédomine habituellement dans des moments de séparation, lorsque le patient est absolument persuadé que l'analyste connait tout du patient, tout sur ses fantasmes et sentiments sans qu'il lui soit nécessaire de les verbaliser. L'autre est une relation créative d'unité, la conséquence d'une régression bénigne qui favorise un état de fusion avec l'objet, un état d'illusion d'unité qui engendre la confiance et la sécurité pour le développement d'un processus créatif. Si l'analyste est capable de faire la distinction entre les deux types de relation tout en gardant une distance optimale (ni trop proche pour ne pas provoquer la confusion, ni trop lointaine pour devenir un contenant), cela permettra au patient de se rapprocher d'une relation de dualité. « Le lien de dualité » trouve son origine dans la relation primitive dyadique du nourrisson avec sa mère ; le contenant et le contenu. Les auteurs font une description des variétés différentes du lien dual :

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