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développera théoriquement plus tard dans « Beyond the Pleasure Principle », (« Au-delà du principe du plaisir »), (Freud, 1920) qui fut un texte transitoire entre la première et la seconde théorie topographique et structurelle. L’ouvrage « Observations on Transference-Love » (Freud, 1915), (« Observations sur l'amour de transfert »), présente un développement théorique des difficultés techniques que le transfert positif pose. C'est seulement à la fin de sa vie que Freud s'est adressé de nouveau à ce sujet dans « Analysis Terminable and Interminable » « L’analyse avec fin et l’analyse sans fin » (Freud, 1937a). Bien que la psychanalyse découvre et nomme le transfert dès le début, il ne le créé pas ; il l'utilise pour interpréter la configuration de l'appareil libidinal qui se répète ‘en chair et en os’ dans le contexte de la relation analytique. En 1917, pour Freud il était déjà clair que le transfert, et son expression sous forme de ‘résistance’ au cœur de la situation analytique, était l'aspect le ‘plus important’ de la thérapie psychanalytique (Freud, 1917b, p. 316). En fait, et en écho à l'article sur le Narcissisme (Freud, 1914b), la capacité à développer le transfert est devenue la condition du succès potentiel de la thérapie analytique (Freud, 1917a, p. 447), comme il le précise dans la conclusion de son article sur le transfert (ibid., pp.431-447), dans « Lectures on Psychoanalysis » (« Cinq leçons sur la psychanalyse ») dans lequel il résume tous les développements qui ont eu lieu dans le domaine du transfert jusqu'en 1917. Tout au long de cette période, Freud souligne le paradoxe selon lequel le transfert est tout autant un fardeau que le meilleur outil, parce que le transfert est porteur d'une dimension des plus éloignées de la conscience. Parfois facilitateur, le transfert peut représenter un obstacle majeur dans le processus de remémoration du matériel refoulé : l'impulsion liée à la pulsion inconsciente cherche à obtenir satisfaction tout en bloquant, dans le traitement, l'accès à la conscience ou au souvenir. Ainsi le transfert fait alliance avec la résistance. Là est, selon Freud, le paradoxe de l'amour de transfert : sans lui le traitement mène nulle part, même si l'amour de transfert est également à l'origine de la forme de résistance la plus persistante. « Le transfert devient ainsi le champ de bataille sur lequel doivent se heurter toutes les forces en lutte. » (Freud, 1917a, p. 454). Freud n'hésite pas à s'appuyer sur le vocabulaire militaire pour représenter un conflit qui a lieu sur des territoires où les forces luttent entre elles pour le moindre espace. L'évolution conceptuelle du transfert est interdépendante de l'évolution des formulations sur le conflit psychique et tous deux sont interdépendants de l'évolution globale d'une théorie de plus en plus complexe. Tout d'abord, c'est dans le texte transitionnel « Beyond the Pleasure Principle » (« Au-delà du principe du plaisir »), que Freud (1920) ajoute à la pulsion sexuelle (Eros) la pulsion hostile de destruction et de mort (Thanatos), ce qui reformule le conflit de la (première) théorie topographique des précédentes théories relatives aux pulsions/instincts sexuels vs. instincts de défense/refoulement/autoconservation (instincts du Moi), aux pulsions vs. défenses. La compulsion de répétition est une manifestation clinique de Thanatos hostile/destructeur . Puis, dans « The Ego and the Id » (« Le Moi et le Ça »), (Freud, 1923) et dans « Inhibitions, Symptoms and Anxiety » (« Inhibition, symptôme, angoisse ») (1926), Freud pose le conflit parmi les trois instances que sont le Ça, le Moi et le Surmoi et les exigences du monde
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