Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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extérieur : le conflit se situe entre les pulsions (pleinement inconscientes) du Ça, les défenses/refoulement de la part inconsciente du Moi qui réagit au danger par des signaux d'angoisse, et le Surmoi, l'héritier du complexe d'Œdipe, avec ses composants autopunitifs et de l'idéal du Moi essentiellement inconscients. Alors que l'agression du Ça nourrit les composants autopunitifs du Surmoi, le Ça et le Surmoi mettent la pression sur le Moi des deux côtés. Cela peut se manifester par des résistances au transfert, qui sont liées ainsi au basculement du Ça, mais aussi à l'agression interne menée par le Surmoi. Cette agression est sous-jacente à ce que Freud (1923) évoque en termes de « réaction thérapeutique négative », c'est-à-dire, une aggravation au cours du traitement dans lequel le transfert est porteur d'excès et de destructivité, comme l'ont exploré, plus tard, des auteurs tels que André Green dans « The Work of the Negative » (« Le Travail du négatif », Green, 1993) et J.-B. Pontalis dans « On the Basis of Counter-transference: the Dead and the Living Intertwined » (« À partir du contre- transfert. Le mort et le vif entrelacés », Pontalis, 1975) et dans « No, Twice No » (« Non, deux fois non », Pontalis, 1979). Ainsi le rôle central que joue la répétition du refoulé dans le transfert ne peut pas se limiter aux expériences vécues, puisqu'elle se rapporte à la réalité psychique qui comprend les désirs inconscients et les fantasmes qui y sont attachés : ces derniers sont « indestructibles » alors que la répétition dans le transfert justifie la prépondérance donnée à la compulsion de répétition, comme Freud le précise dans « Beyond the Pleasure Principle » (« Au-delà du principe du plaisir »). (Freud, 1920). II. B. Œdipe et Hamlet, les deux visages de l'expérience humaine dans le transfert. Freud considère que le complexe d'Œdipe est profondément enraciné dans la tragédie, un destin inévitable et mortel qui rôde dans l'existence humaine. « Oedipe Roi est ce qu'on appelle une tragédie du destin ; son effet tragique serait dû au contraste entre la toute puissante volonté des dieux et les vains efforts de l'homme que le malheur poursuit. Oedipus Rex est une tragédie du destin. Il est dit que son effet tragique provient du contraste entre la suprême volonté des dieux et les vaines tentatives de l'homme à échapper au fléau qui le menace » (Freud, 1900, p. 262). Les dieux représentent les parents tout-puissants envers qui l'infans reconnait sa propre impuissance. La tragédie renvoie aux sentiments que les êtres humains font de l'expérience de ce complexe, elle décrit l'essence de sa constitution. Selon Freud, le complexe d'Œdipe fait référence aux tendances à l'action incestueuse et parricide auxquelles les sujets sont exposés en raison de leur héritage archaïque. Freud affirme qu'une voix en nous existe, elle serait prête à reconnaître le pouvoir irrésistible du destin de l'Œdipe. « Sa destinée nous émeut parce qu'elle aurait pu être la nôtre, parce qu'à notre naissance l'oracle a prononcé contre nous la même malédiction » (ibid.). La fable d'Œdipe concerne une réaction du fantasme vis-à-vis de ces rêves typiques (tuer le père, se marier avec la mère) et de même que les adultes en éprouvent de la répugnance, l'épopée doit également comporter les dimensions d'horreur et d'autopunition.

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