E CONOMIE
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JEUDI 3 FÉVRIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Croissance
◆ Les réformes structurelles et sectorielles constituent des gisements de croissance. ◆ Les politiques macroéconomiques n’auraient aucun effet significatif sur la croissance au Maroc. Au-delà des sources traditionnelles
l’économiste, qui a rappelé le caractère déterminant du secteur agricole sur la crois- sance économique, l’ur- gence est de doter le Maroc d’un tissu productif per- formant et compétitif à même de générer davan- tage de valeur ajoutée et de postes de travail pérennes et décents. En clair, tout l’enjeu pour les pouvoirs publics serait de bâtir les conditions idoines pour l’émergence d’une quinzaine de sec- teurs aussi performants que les industries automobile et aéronautique. Ce qui remet en selle le débat sur la diver- sification économique ainsi que celle des exportations, limitées au niveau des pro- duits sophistiqués au haut contenu technologique. Par ailleurs, Javier Diaz Cassou, économiste senior à la Banque mondiale, a pointé du doigt le faible nombre d’entreprises créées annuellement, couplé à la mortalité aigue des PME marocaines. «La réforme de l’éducation, la promotion de l’innovation ainsi que l’ob- servation stricte des règles de concurrence permettront de libérer la croissance au Maroc» , dixit l’économiste senior de la Banque mon- diale. En revanche, celui-ci a été dithyrambique sur la mise en place du Fonds Mohammed VI pour l’inves- tissement, la réforme des établissements et entre- prises publics (EEP), tout en saluant la gestion de la crise liée à la covid-19 au Maroc.
Les limites de l’Etat social
Nabil Adil est formel. L’Etat social n’est pas un mythe au Maroc, mais bien une réalité. «Le système de subvention (farine, butane), les agré- ments ainsi que l’existence d’un système éducatif gra- tuit, constituent autant de manifestations de Etat social dont les limites sont criardes aujourd’hui», explique-t- il. Face aux ressources publiques limitées, l’éco- nomiste s’interroge sur la soutenabilité des dépenses sociales en constante aug- mentation en raison de l’in- flation des besoins sociaux. En revanche, pour Nadia Hachimi Alaoui, la mise en œuvre de la génération de l’Assurance maladie obli- gatoire (AMO) constitue un tournant pour l’édification d’un meilleur Etat social au Maroc. Sur un autre registre, lors de cet événement, les intervenants n’ont pas man- qué de souligner les limites de l’investissement, dont le taux tourne autour de 30% du PIB à l’échelle natio- nale (contre une moyenne mondiale de 20%). En effet, au Maroc, l’investissement porté par le public, qui représente près des 2/3 de celui-ci, est peu générateur d’emplois. A cela, il faudrait ajouter que l’ICOR au Maroc reste toujours élevé par rap- port aux pays émergents. Pour rappel, l’ICOR équivaut au nombre de points d’in- vestissement nécessaires à la réalisation d’un point de croissance économique. ◆
L’urgence est de doter le Maroc d’un tissu productif performant et com- pétitif à même de générer des postes de travail pérennes et décents.
tuent des gisements de croissance» , explique Nadia Hachimi Alaoui, chargée de recherche à l’Université de Turin (Italie). Il y a lieu de souligner que pour cer- tains économistes, il existe une forte corrélation entre le niveau de développement d’un pays et la solidité de ses institutions. L’assertion de Nadia Hachimi Alaoui est partagée en partie par Nabil Adil, directeur de l’Institut de recherche en géopolitique et géoéconomie de l’école de management ESCA, qui a exprimé une idée pour le moins originale. «Au Maroc, les données prouvent que les politiques macroécono- miques n’ont aucun effet significatif sur la croissance. Pour preuve, le taux directeur fixé par Bank Al-Maghrib est passé de 7 à 1,5% au cours de ces dernières années, et ce sans réelle incidence sur le tissu économique» , pré- cise-t-il en substance. Pour
A u Maroc, les p r i n c i p a l e s sources de la croissance sont, entre autres, la demande intérieure et l’investissement public. Sachant que les secteurs primaire et secondaire sont pourvoyeurs d’une grande valeur ajoutée. Pour l’an- née en cours, la croissance devrait se caractériser par une atonie manifeste, avec un taux de 2,9% du PIB (contre 7,2% du PIB en 2021). Cette configuration conforte la pertinence du webinaire portant sur les sources de la croissance en 2022, organisé récemment par la Fondation Attijariwafa bank. «Au-delà des leviers traditionnels et des sources classiques de la croissance, il est important de savoir que les réformes structu- relles et sectorielles consti- Par M. Diao
L’Etat social n’est pas un mythe au Maroc, mais bien une réalité.
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