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ECONOMIE
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JEUDI 3 FÉVRIER 2022
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pas commencer leurs vols début février, au moment où des compagnies ont programmé un nombre de rotations inférieur aux vols programmés en 2019». Mais le directeur du CPT de Ouarzazate est persuadé qu’avec ces nouvelles conditions d’accès au territoire, toute tentative de séduction de ces compa- gnies aériennes «est perdue d'avance». «Qui pourrait s'aventurer à venir au Maroc, sachant qu'il s'expose à un risque d'être «testé positif» à son arri- vée, avec tout ce qui s'en suit ? Et qu'en est-il pour les enfants ? Va-t-on exiger les mêmes conditions ? Et à partir de quel âge ?» , s’interroge-t-il. Multiplier les initiatives Ce qui est fait est fait. Le protocole sani- taire est acté. Il va falloir donc initier des actions à fort impact pour reconquérir les touristes étrangers, surtout que les fermetures/réouvertures des frontières ont beaucoup pénalisé le Royaume, portant un sacré coup à la destination. Actuellement, l’objectif premier est de regagner la confiance des touristes. Cela se fera à travers «une série de rencontres avec les grands TO des prin- cipaux marchés émetteurs et des autres marchés émergents», suggère Bouhout. De plus, ajoute-t-il, «l'ONMT doit conti-
nuer sa dynamique, notamment par une présence remarquable et distin- guée dans tous les foires et salons du tourisme internationaux, à commencer par le Salon ITB (s'il est maintenu en mars 2022) et tous les autres salons qui devraient se dérouler d'ici la fin 2022. Le Maroc doit être présent en force pour conforter sa position de leader africain : nous voulons récupérer les parts de marché perdues suite aux fermetures». De plus, renchérit notre interlocuteur, «nous devons être très dynamiques en matière d'accueil des éductours, des voyages de presse des grands blo- gueurs et influenceurs et accompa- gner les DMC (agence réceptive, ndlr) spécialisées dans l'organisation des congrès et grands événements, vu leur importance en termes d'activité et de rayonnement» . Car, pour Bouhout, «le Maroc doit très vite regagner ses parts de marché perdues et maintenir sa posi- tion de leader en Afrique». Des pertes énormes Les défis qui attendent le secteur touris- tique sont à la hauteur des pertes subies depuis le début de la pandémie. «Le secteur du tourisme a connu une forte baisse du nombre d'arrivées, de nuitées touristiques et des recettes en devises
assurées par le tourisme international, en plus des revenus du tourisme inté- rieur», fait savoir notre source. Chiffres à l’appui, il indique que « le nombre d'arri- vées, qui a atteint 13 millions en 2019, a chuté à environ 2,5 millions en 2020 et moins de 4 millions en 2021». Selon lui, «la fermeture des frontières jusqu'à fin janvier 2022 se traduirait par une perte d'environ 21 millions de tou- ristes et plus de 36 millions de nuitées, ce qui constitue une perte totale pouvant dépasser 186 milliards de dirhams (envi- ron 275 millions de dirhams par jour), si l'on prend en compte toutes les activités liées au tourisme, en plus de la produc- tion cinématographique, des recettes du shopping, de l'artisanat et des diffé- rentes taxes aéroportuaires, etc.». Face à ces données, le plan d’urgence de 2 Mds de DH pour soutenir le secteur paraît bien dérisoire, même si Bouhout admet que c’est «un début que l'on peut saluer, à condition de prévoir d'autres rounds de négociation avec la Confédération nationale du tourisme et les autres fédérations métiers». Pour lui, «le plan proposé n'est ni plus ni moins qu'une petite mesure d'ur- gence pour un secteur très important pour l'économie marocaine, du fait qu'il regroupe des dizaines de milliers d'en- treprises opérant dans l'hôtellerie, les maisons d'hôtes, les restaurants tou- ristiques, les agences de voyages, les agences de transport touristique et les agences de location de voitures, et dont les propriétaires ont injecté d'importants investissements qui ont dépassé les 150 milliards de dirhams (hors investisse- ments de renouvellement et d'entretien), avec plus de 500.000 emplois directs et 2,5 millions d'emplois indirects». «Cette petite mesure ne peut pas, à mon avis, rétablir les effets néfastes causés à la fois par le coronavirus et les déci- sions de nos responsables», souligne- t-il. Tout en préconisant de «revoir la dotation allouée à au moins 10 milliards de DH, d'assouplir les mesures pour en bénéficier (notamment pour la dotation de rénovation, entretien et formation qu'il faut porter à 6 milliards de DH mini- mum) et de généraliser l'ensemble des mesures à l'ensemble de l'écosystème du tourisme». Au final, conclut le directeur du Conseil provincial du tourisme d’Ouarzazate, «c'est le Maroc entier qui en sortira gagnant» . ◆
Pour Zoubir Bouhout, il faut revoir la dotation allouée au secteur tou- ristique à au moins 10 mil- liards de DH.
AOuarzazate, les préparatifs vont bon train
Comme dans toutes les villes du Royaume, les opérateurs du secteur touristique à Ouarzazate se préparent active- ment à laréouverturedes frontièresmarocaines.Objectif : remettre la destination sur les radars internationaux. «La décision prise à quelques jours des vacances scolaires françaises est très saluée par les opérateurs touristiques qui vont renouer avec l'activité, vu que Ouarzazate a été sévèrement impactée durant les 2 dernières années, du fait que les petites périodes d'ouverture en 2020 et 2021 coïncidaient avec la période d'été qui est une période de trèsbassesaison, auregarddes températurescaniculaires de cette zone. L'ouverture vient à point nommé, vu qu'elle va permettre le retour des tournages de films étrangers et l'organisation de grandes manifestations sportives telles que le Rallye Classic (du 12 au 18mars), le rallye Aicha des gazelles (du 18mars au 2 avril) ou encore le Marathon des sables (du 25mars au 4 avril)», se réjouit Zoubir Bouhout. «Ces opérations (tournages et activités sportives) vont
Zoubir Bouhout, directeur du Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate.
assurer un rayonnement de la destination Ouarzazate, dans l'attente de l'activation du plan d'action signé entre l'Office national marocain du tourisme (ONMT) et le Conseil provincial du tourisme de Ouarzazate», conclut-il.
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