FNH N° 1053

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 3 FÉVRIER 2022

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Industries métallurgiques

◆ Le renchérissement de la matière première et du fret a impacté sérieusement l’activité. ◆ Les produits marocains sont confrontés à la concurrence acharnée des produits étrangers et au dumping. Le secteur toujours plombé par un environnement défavorable

l’année 2019. Pour sa part, le coût du trans- port et du fret a été multiplié par 4. «Les opérateurs du secteur métallurgique n’ont pas encore de visibilité. Le carnet de com- mandes est très perturbé et il est très difficile de dresser un devis avec une estimation approximative. Du coup, les prix ont été sensiblement revus à la hausse, impac- tant la demande des clients. Rien ne laisse présager que la situation va s’améliorer dans les mois à venir. Les prévisions les plus optimistes tablent sur un retour à la nor- male qu’en 2023» , souligne- t-on auprès de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électroméca- niques (FIMME). Lors des assemblées générales et électives de cette fédération tenues dernièrement, ce sujet a été évoqué. Tous les membres présents à cet événement ont partagé leurs préoccupations. Ces assemblées ont vu l’élec-

tion de Abdelhamid Souiri, qui a succédé à Tarik Aitri. Le nou- veau président de la FIMME, qui connait parfaitement les contraintes et les problèmes que vit le secteur et sait égale- ment les atouts sur lesquels il faut capitaliser pour assurer une nouvelle impulsion à l’activité, a souligné que la Fédération va engager des discussions avec le gouvernement, notamment le département de l’Industrie et du Commerce, pour soutenir la filière. Rappelons que le secteur s’est engagé dans un vaste pro- gramme de développement. Pour ne citer que l’activité métal- lurgie, il est prévu de développer 4 écosystèmes (industrie navale, valorisation des métaux, travail des métaux, nouveaux métiers) qui devraient assurer une bonne intégration dans les années à venir. L’Etat a mobilisé 57 hec- tares de foncier public. Il est prévu la réalisation d’un inves- tissement global de 2 Mds de DH avec 13.340 emplois créés à terme. ◆

Les professionnels du secteur de la métallurgie vont solliciter davantage de soutien de la part du gouverne- ment.

sieurs entreprises à revoir leur business plan et leur mode de fonctionnement. Principal composant de pro- duction pour la filière, l’acier a poursuivi sa flambée au cours de l’année 2021, atteignant des niveaux historiques (1.479 dol- lars/tonne en août), soit un bond de 184% comparativement à la même période de 2020. Certes, les cours ont enregistré un cer- tain recul ces derniers mois, mais ils sont loin du niveau de

L’ industrie natio- nale a pris un nouveau tournant dans le cadre du Plan d’accéléra- tion industrielle (PAI). Le secteur a bénéficié d’une stratégie de pointe, avec des mesures bien ficelées et un dispositif d’ac- compagnement adéquat. Les performances réalisées dans les secteurs de l’automobile, ou encore l’aéronautique sont là pour témoigner de la pertinence de la stratégie adoptée. La filière métallurgique a un rôle important à jouer dans ce cadre. Mais cette activité a été for- tement impactée par la crise sanitaire et économique. Elle fait face à différentes contraintes, à commencer par les perturba- tions du marché, et surtout le renchérissement des matières premières, du coût du fret et des autres charges. La rupture de la chaîne de valeur a poussé plu- Par M. Diao

Le carnet de commandes est très per- turbé et il est très difficile de dresser un devis avec une estima- tion approxi- mative.

Dans sa dernière note d’information, le haut-commissariat auPlan (HCP) a établi une crois- sance prévisionnelle pour la filière de lamétallurgie de 4,6%en 2022. A l’image d’autres sec- teurs industriels, la filière devrait tirer profit du raffermissement de la demande étrangère adressée aux secteurs exportateurs. Elledevrait également profiter de la stratégienationale de l’encouragement du label «Made inMorocco» et des nouveaux investissements planifiés pour l’année 2022. Mais plusieurs professionnels du secteur restent sceptiques quant à ces prévisions, estimant que «la production nationale serait fortement secouée par la concur- rence étrangère et lesmesures de dumping initiées par certains pays». Dans ces conditions, les ambitions du secteur pourraient être compromises aumoins pour 2022. Quelles perspectives pour le label «Made inMorocco» ?

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