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ECONOMIE

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JEUDI 14 JANVIER 2021

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Maroc - Etats-Unis

◆ Washington veut marquer sa présence en Afrique à travers un vaste programme d’investissement. ◆ Dakhla sera un hub maritime régional grâce à un projet d'investissement colossal piloté par le Royaume. Une nouvelle impulsion aux relations économiques

plus les Chinois, les Russes, les Indiens, sans compter d’autres pays comme la Corée ou la Turquie» , souligne le politologue Mohamed Belmir. Outre les enjeux économiques, Washington suit de très près ce qui se passe dans la région du Sahel, avec la montée en puissance des groupes terroristes. Ces enti- tés criminelles profitent de la précarité de la population et leur ignorance pour mener leurs opérations. Le développement de la région devrait à terme réduire sensiblement leur influence.

Les Américains veulent investir dans des secteurs où le Maroc dispose déjà d’une nette avancée comme les énergies renouve- lables.

Quant au choix de Dakhla comme pla- teforme pour les projets américains, Belmir explique que «cette ville a une position stratégique intéressante. Elle est proche des routes maritimes inter- nationales et aussi des frontières du Maroc avec la Mauritanie. Elle peut ser- vir de plateforme pour les entreprises

marocaines et américaines pour exporter leurs produis et s’approvisionner des autres pays de la région» . «Grâce à de méga-chantiers, Dakhla devrait se transformer profondément, notamment avec la réalisation du nouveau port atlantique, l’extension de l’aéroport et le renforcement des axes routiers. La ville occupe une place prépondérante dans le modèle de développe- ment des provinces du sud», ajoute-t-il. S’agissant des échanges entre les deux pays, il est nécessaire de réadapter l’ALE pour lui donner une nouvelle impulsion. Il est à rappeler que les Etats-Unis sont le 3 ème client et le 4 ème fournisseur du Royaume. Les échanges entre le Maroc et les Etats-Unis ont nettement évolué ces dernières années pour culminer à plus de 52 milliards de DH. Ce qui représente 6,8% du commerce extérieur national. Mais ces échanges restent désé- quilibrés au profit des Etats-Unis. Le déficit commercial s’est creusé pour dépasser les 25,3 milliards de DH. Il est donc utile pour le Maroc de revoir les modalités de l’ALE signé entre Rabat et Washington. ◆

trie nationale qui a pu développer plusieurs filières et former des milliers de compétences dans différences disciplines. Trois milliards de dollars seront mobilisés par la Société américaine de financement du développement international (DFC). Cet organisme étatique a ouvert une antenne à Dakhla qui servira de point de relais à toutes ses opérations vers le continent africain. David Fischer, ambassadeur américain à Rabat, affirme à cet effet que Dakhla sera un «hub maritime régional» grâce à un pro- jet d'investissement colossal piloté par le Royaume. «Les Etats-Unis ont des visées stratégiques sur le long terme non seulement au Maroc, mais pour toute l’Afrique. Ils savent perti- nemment que le continent attire la convoi- tise des puissances mondiales du fait que c’est un marché en plein essor, et aussi en raison de ses ressources naturelles riches et diversifiées. Des pays comme la France et le Royaume-Uni ont une implantation his- torique, et le continent intéresse de plus en

Par C. Jaidani

D epuis trois siècles, le Maroc et les Etats-Unis entretiennent des relations exemplaires à tous les niveaux. Sur le plan économique, leur partenariat s’est raffermi au fil des ans, au demeurant confirmé par l’accord de libre-échange (ALE) signé entre les deux pays en 1996. Les derniers événements ayant marqué la scène nationale montrent clairement que Washington veut consolider davantage ses relations avec le Maroc, en inaugurant en grande pompe un consulat à Dakhla. Outre la reconnaissance de la souveraineté nationale sur le Sahara, les Etats-Unis se sont engagés dans un vaste plan d’investissement. Ce plan cible certains secteurs où le Maroc a un avan- tage comparatif, comme les finances et les énergies renouvelables. Rabat et Washington étudient également la possibilité de faire émerger une industrie militaire, et ce en capitalisant sur l’essor qu’a connu l’indus-

La Société américaine de financement du dévelop- pement inter- national, un organisme éta- tique, a ouvert une antenne à Dakhla, qui va mobiliser trois milliards de dollars.

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