Le Major #18

À l’horizon Financer son école

scolarité 2025 Les frais de

Et on ne peut pas vraiment leur donner tort. Héritage de la Révolution française, les Grandes Écoles comme modèle alternatif aux universités ont prospéré dans l’hexagone, tandis que cette dichotomie est absente hors de celui-ci. Il existe un premier clivage donc, avec des universités quasi gratuites d’une part et des Grandes Écoles payantes d’autre part. Or au sein de ce second groupe, seules les écoles de commerce ont été “lâchées” de la sorte par l’État. C’est ainsi qu’elles sont les écoles à afficher des frais de scolarité conséquents, là où les Écoles Normales Supérieures (ENS), les IEP, ou encore les écoles d’ingénieurs pratiquent des prix bien plus modérés. Un non-sens sans doute, à l’heure où ces écoles convergent en bien des points dans leur stratégie et dans leur volonté de décloisonner les savoirs. Ainsi, à poste et salaire égaux à la diplomation (dans le conseil par exemple, qui recrutent aussi bien des managers et que des ingénieurs), à niveau académique et mérite

Pour la dixième année consécutive, Major Prépa analyse et met en perspective l’évolution des frais de scolarité des écoles de commerce post- prépa. Si la tendance est largement haussière depuis le début de la décennie 2010, cette année est marquée par de véritables envolées pour bon nombre d’écoles dans un contexte de résurgence de la prépa (+ 400 candidats au concours cette année). Symboliquement, trois barres sont définitivement franchies : les 70 000€ pour le top 1, les 60 000€ pour le top 5 et les 50 000€ pour le top 11. Une manne salvatrice pour les business schools, mais une note de plus en plus douloureuse pour les étudiants ; au point de les détourner des Grandes Écoles à l’issue de leur prépa ?

équivalents, l’ingénieur aura déboursé jusqu’à dix fois moins pour son école. Pour autant, les raisons de cet écart sont structurelles, et cela ne devrait pas changer à moyen terme. L’autre raison tient au développement de ces écoles afin d’atteindre une certaine taille critique. Contraintes à une croissance des effectifs à marche forcée (tous

Pourquoi les frais de scolarité ont-ils augmenté ? Les facteurs de cette augmentation sans précé- dent des frais de scolarité sont multiples, mais le premier d’entre eux est la fin des subven- tions de l’État (via les Chambres de Commerce

Par Dimitri des Cognets

programmes confondus), les Grandes Écoles n’ont d’autres choix que d’investir dans de nouveaux campus plus spacieux et plus attractifs, de s’implanter à Paris, de produire de la recherche de qualité pour bien figurer dans les classements internationaux, de s’aligner sur les standards des accréditations de prestige (EQUIS, AACSB, AMBA), etc. Tout ceci a un coût qui se répercute inévi- tablement sur le portefeuille des familles des étudiants.

et d’Industrie) pour soutenir le développement de ces écoles. Les business schools françaises ne sont pas plus chères que leurs voisines européennes et beaucoup moins que les nord-américaines. Pour autant, leur prix est souvent jugé disproportionné par les étudiants (et leurs familles !) par comparaison avec les autres types de formations présentes sur le sol français.

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n°18 Mai 2025

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