Le Major #18

Expression orale Ce n’est pas l’accent qui compte… La grande peur de nombreux élèves français ? L’oral, bien sûr. Et encore plus face à un prof de langue. Prendre la parole devant tout le monde

tement la ville de Hambourg. Un jury agacé ne donne pas de bonnes notes… L’aire culturelle hispanique est plus vaste, et c’est un défi en soi. « Il faut reprendre les fiches de civilisation vues toute l’année », conseille Christine Pires. Noms des présidents sud-américains, dates clés, tensions politiques en Espagne, gestion de la transition écologique… Plus tu vises haut, plus tu dois être solide sur ces contenus. Mais pas de panique : à ce stade de ta prépa, il ne s’agit pas de tout (ré)apprendre mais bien de te concentrer sur tes fiches (y compris celles de 1 re année) pour réviser. Comme le rappelle Séverine Viret- Lange, « il n’y a pas de début ni de fin à l’étude des langues et de la civilisation »… et le jury le sait ! ◗ avec un accent bancal peut sembler insurmontable. Un « th » qui devient « zeu » en anglais, c’est si grave ? Pas vraiment. Oui, un natif repère tout de suite le Frenchie, mais cela ne gêne en rien la compréhension. « Ce n’est pas un problème, surtout si l’accent tonique est bien placé », rassure Séverine Viret-Lange. D’ailleurs, les élèves bilingues ne décrochent pas toujours les meilleures notes : certains peinent à synthétiser ou à problématiser. Or, ce que le jury attend avant tout, c’est de la fluidité, un vocabulaire riche et, si possible, un peu de contenu culturel. Bref, ce sont les compétences transversales qui font la différence. Même logique côté espagnol. « Un accent correct est valorisé , explique Christine Pires. Un espagnol parfait sans accentuation passera moins bien. Mieux vaut des erreurs mineures avec un bon accent tonique . » Ce que le jury attend vraiment ? Un oral vivant, loin des formules toutes faites. « L’idée est de montrer que vous réfléchissez en langue étrangère, que vous pouvez conduire un échange presque naturel, comme avec un ami », résume Philippe Kohler. En résumé : ce n’est pas l’accent qui impressionne le jury, mais la capacité à s’exprimer avec sincérité et intelligence.

en faisant le lien avec une pub du Washington Post vue en cours. Les succès à l’oral sont souvent nourris de petits détails retenus ici ou là, d’un slogan en cours, d’un article relu la veille… Christine Pires, professeure d’espagnol à la prépa Voltaire (Orléans), le souligne par ailleurs : écouter des podcasts ou regarder des séries en VO, c’est efficace ! « À force, l’oreille et le cerveau impri- ment des intonations, des expressions, des accents… » C’est aussi une façon de réviser de manière détendue, ce qui est loin d’être inutile. 4 Réviser la civi, incontournable ! Ne t’arrête évidemment pas à la grammaire. Les cours de langue en prépa sont aussi des cours de civilisation. « Il est essentiel de connaître le mode de vie, l’histoire et la politique des pays concernés », martèle Philippe Kohler qui regrette avoir vu trop de candidats incapables de citer le nom du chancelier allemand ou de situer correc-

No entiendo Que faire si le document ne te parle pas ?

toujours ? « Pas de panique : les thèmes abordés sont liés au programme. Appuyez-vous sur ce que vous comprenez, même si ce n’est que 20 % », encourage Christine Pires. Chaque écoute te permet de grappiller

Il est parfaitement normal de ne pas tout saisir d’un document en langue étrangère dès le/ la premier/ère visionnage, lecture ou écoute. Inutile de te lamenter, le temps de préparation est justement là pour te permettre d’y revenir plusieurs

quelques points de compréhension en plus. Et rappelle-toi que le jury est bienveillant : il pourra revenir sur des éléments flous lors de l’échange.

Pas besoin non plus de sortir LE mot parfait à chaque phrase. Ce qui compte, c’est d’éviter le grand blanc et d’activer tout ce que tu as engrangé pendant deux ans. Tout ce que tu as lu, entendu, fiché ou regardé pendant ta prépa (civilisation, vocabulaire, podcasts, séries…) constitue ton plus grand trésor. Partage-le avec le jury !

fois. Et surtout, pas de prise de notes lors du premier contact avec le support ! « Le cerveau doit se concentrer sur la compréhension globale, pas sur l’écriture. C’est trop d’un coup sinon », prévient Philippe Kohler. Attends la deuxième écoute ou lecture pour noter l’essentiel, puis complète lors du dernier passage.Et si tu bloques

11

n°18 Mai 2025

Made with FlippingBook Online newsletter maker