Le Major #18

Dossier L’IA : on en fait quoi ?

Vous avez été exactement 440 préparationnaires à répondre à la vingtaine de questions composant notre enquête intitulée « L’IA en prépa : alliée ou ennemie ? » Avons-nous réussi à déterminer le niveau de complicité actuel entre la prépa et l’IA grâce à vous ? L’analyse des résultats nous permet surtout de révéler des étudiants en chantres de la nuance, ce qui ne sera pas pour déplaire aux enseignants sur lesquels ils comptent pour maintenir l’IA à la juste distance ! Pour vous y former, vous attendez surtout votre future école au tournant, car vous êtes convaincus que l’IA aura un véritable rôle à jouer dans votre vie professionnelle… L’IA en prépa : un usage massif, mais nuancé 80% des prépas travaillent avec l’IA

S ans grande surprise, les préparation- naires utilisent l’Intelligence arti- ficielle dans le cadre de leurs études à une fréquence assez soutenue. Toutes filières de CPGE confondues, ils sont un peu plus de la moitié à solliciter l’IA

à l’IA, les langues étant la seule commune à toutes les filières, elle arrive donc logiquement en tête des occurrences ( graph. 3 ). 55 % des prépas utilisent l’IA pour trouver des idées

Par Stéphanie Ouezman

plusieurs fois par semaine, et presque un quart des répondants à l’utiliser tous les jours ( graph.1 ). Une minorité (à peine 3%) confie n’y avoir encore jamais eu recours. Les plus utiles ( graph 2. ) sont les chatbots de type ChatGPT et Gemini ou les aides à la traduction (DeepL, GoogleTrad). Rien de surprenant, puisque 78,2% des étudiants s’en servent dans le cadre des révisions en langues. C’est ensuite pour l’éco/HGG/ESH (67,3%) et la CG (57,3%) que l’IA est le plus fréquem- ment employée, puis pour travailler les maths (47,3 %). À vrai dire, aucune discipline n’échappe véritablement

OK, l’IA est visiblement présente en prépa, mais dans le fond, pourquoi? Quel est le sens de cet usage? D’abord, elle vous sert à mieux comprendre les cours. 76,6 % des préparationnaires lui demandent de produire des expli- cations de points mal compris, de fournir des résumés de chapitres, de chercher des compléments d’infor- mation ( graph. 4 ). L’IA résout par ailleurs le syndrome de la page blanche de 55,2% des répondants qui lui demandent d’identifier des pistes pour les dissertations et essays . Il n’y a parfois pas beaucoup plus qu’un pas entre le « déblocage d’idées » et la rédaction complète par ChatGPT… Mais, si la limite n’est pas franchie (nous allons y revenir), on peut envisager cette sollicitation comme celle faite à un camarade en sortant de cours ou à la famille pendant le dîner : « au fait, tu penses quoi de ce sujet, toi ? » Ce n’est pas non plus totalement éloigné de l’appel du collègue qui se demande comment répondre à ce client… Certes, dans l’univers académique de la prépa, c’est à huiler la mécanique de la réflexion individuelle que travaillent minutieusement étudiants et enseignants, mais (pour ceux qui chercheraient à

Profil des 440 répondants

52 %

sont des hommes, 46,1%, des femmes et 1,8% n’ont pas souhaité partager cette information

74,8 % 56,8 % 31,3 %

sont en prépa ECG, 10,5% en prépa ECT, 9,3% en CPGE scientifique et 5,5% en prépa littéraire sont en 2 e année, 35,5% sont en 1 re année et 7,7% cubent étudient en Ile-de-France, 16,4% en Auvergne-Rhône- Alpes, 8,4% dans le Grand Est, 6,4% en Occitanie…

34

n°18 Mai 2025

Made with FlippingBook Online newsletter maker