Le Major #18

Dossier L’IA : on en fait quoi ?

Quand l’usage de l’IA dérive: vers des copier/coller 3.0 As-tu déjà utilisé l’IA pour générer un devoir/une dissertation?

81,4% explorent grâce à elle de nouvelles idées, 78,4% bénéficient de révisions enrichies, 68,4% parviennent à mieux structurer leurs idées, 56,4%, à mieux les exprimer, 43,6% constatent une diminution de leur charge mentale. La première mention négative est faite par presque 31 % des répondants qui indiquent ressentir une dépendance vis-à-vis de l’IA (nous y revenons dans le paragraphe suivant). 27% estiment qu’elle les fait davantage travailler. Mais impossible de déterminer s’il s’agit d’un bon ou d’un mauvais point pour l’IA! C’est un impact positif sur le moral qui est ensuite repéré par presque 1/4 des répondants se sentant plus soutenus grâce à l’IA et 22,3% se sentent plus motivés. En fin de classement apparaissent trois effets négatifs : 21,1 % des préparationnaires se jugent moins authentiques à cause de l’IA, 18,2% s’estiment moins créatifs et 15,5% se sentent moins intelligents. Elle a tout de même le mérite d’aider à la gestion du stress de 21,1% des répondants. Une précision importante concernant ce ranking : il était guidé par des réponses déjà formulées et non ouvertes à d’autres suggestions. L’IA a certainement d’autres pouvoirs auprès des prépas, que nous n’avons donc pas pu ici identifier. Les profs de prépa remplacés par l’IA ? La suite des réponses à notre enquête confirme que nous avons affaire à un public averti : 82 % des prépara- tionnaires se méfient en effet de la dépendance possible à l’IA. De la leur, mais aussi celle de la population étu- diante dans son ensemble. C’est une vraie préoccupation pour 28,4 % d’entre eux, quand 53,4 % estiment que l’IA reste un outil malgré tout utile. 15,2% s’en remettent à l’usage qui en est fait et 2,5 % ne voient pas le problème, puisqu’« il faut vivre avec son époque »! Considérée comme « un gadget sans intérêt » par 2,3% des élèves, l’IA a tout de même bel et bien sa place en prépa en tant « qu’aide précieuse » pour 19,8% des étudiants. Elle reste un simple « outil complémentaire » pour 70% des préparationnaires qui sont tout de même 7,5% à y percevoir un risque pour la rigueur académique, dont les enseignants sont les premiers garants ( graph. 9 ). Les profs, justement ! Sont-ils à deux doigts d’être rem- placés par l’IA dans vos cœurs de prépas? Ils peuvent être rassurés sur plusieurs points : pour rédiger des appréciations personnalisées, compléter les « bul- letins », créer des cours, guider les élèves ou encore réaliser des corrections, l’IA c’est non , non et encore non pour les étudiants. Avec quelques nuances ( graph. 11 ) : ils veulent vraiment savoir leurs professeurs à l’origine des appréciations (85,2% les estiment irremplaçables pour cela), mais ce ne serait peut-être pas la fin du monde si l’IA proposait des corrections (« seulement » 56% votent « non »!). Selon 63,4% des préparation- naires, l’IA pourrait en revanche parfaitement prendre la place du professeur quand il s’agit de répondre à leurs questions et 56,2% pensent qu’elle est aussi tout à fait

Non, jamais

Oui mais très rarement

Oui régulièrement

53,6% 34,8% 11,6%

As-tu déjà utilisé l’IA pour contourner certaines règles académiques (plagiat,triche, rédaction automatisée ... )

Non, jamais

Oui régulièrement

Oui mais très rarement

82,5

13,9% 3,6%

Si oui, tu t’es senti(e) ?

44,6%

Sans émotion particulière

Un peu honteux Pas rassuré(e) à l’idée que ça soit découvert Coupable

24,1%

15,2%

14,3%

Hyperefficace

10,7%

Soulagé(e)

3,1% 2,7%

Satisfait(e)

Fier/ère

1,8%

Amusé(e)

0,9%

20,1%

De meilleures notes en prépa grâce à l’IA ?

L’usage de l’IA en prépa n’est pas sans effets, sans quoi vous vous en seriez certainement rapidement lassés. Première conséquence positive constatée par une large majorité des répondants : le gain de temps. 39,5% en gagnent « beaucoup » et 44%, « un peu ». L’impact s’avère neutre pour 14%, quand une infime minorité en perd à cause de l’IA. 76% voient leurs méthodes de travail changer avec l’Intelligence artificielle et 45 % des élèves concernés par son usage constatent un impact positif sur leurs notes qui sont « vraiment meil- leures » pour 5,7% et « légèrement meilleures » pour 39,5%. Pour 51,6%, rien à dire : aucune variation de leur moyenne, ni dans un sens ni dans l’autre, n’est à attribuer à l’usage de l’IA ( graph. 10 ). Que change-t-elle concrètement, alors? Beaucoup d’aspects de la vie en prépa, et de manière plutôt positive ( graph. 8 ) : 84,5% disent gagner en efficacité,

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n°18 Mai 2025

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