Dossier L’IA, on en fait quoi ?
À Rennes SB, intelligences connectées 3 voix à propos d’IA
Nous proposons par ailleurs une certification Microsoft autour sur la thématique « Career & AI » qui ajoute de la valeur aux CV de nos diplômés. Quels sont les défis face auxquels l’IA place les étudiants et les enseignants ? L. N. D’abord, je suis bluffée par le niveau de connais- sances techniques et la fluidité avec laquelle nos étudiants se sont approprié l’IA. Ils sont nés dans un monde connecté et il est pour eux totalement naturel de naviguer d’une technologie à l’autre, de parler avec un chatbot, de travailler avec l’IA… Ils sont curieux d’en apprendre plus et très conscients qu’ils ont besoin de structure et de nouvelles connaissances pour aller vers un usage plus éthique. Certains peuvent se laisser avoir par des hallucinations ou faire confiance à des réponses biaisées en partie par une demande mal formulée. Notre rôle est ici essentiel : nous les formons à une lecture critique des résultats qui comportent des biais selon la manière dont la machine a été « nourrie ». Les réponses de l’intelligence artificielle à nos prompts sont un miroir de nos propres erreurs. Nous devons par ailleurs nous assurer que les étudiants sont bien les auteurs du travail produit ; qu’ils ont mis en œuvre un raisonnement qui soit bien le fruit de leur réflexion. Finalement, nos étudiants ne doivent pas seulement être techniquement au point, mais devenir des citoyens responsables dans un monde où la “tech” prend de plus en plus de place. Un diplômé de Rennes SB doit systé- matiquement questionner une réponse fournie par l’IA et défendre la mise en place d’une politique IA transpa- rente, juste et prenant en compte la diversité grâce aux modèles à l’aide desquels elle aura été entraînée. Les entreprises attendent des diplômés capables de les accompagner sur ces sujets ? L. N. Toutes n’ont pas le même niveau de familiarité avec l’IA et notre rôle, en tant qu’institution d’ensei- gnement supérieur, est à la fois de former de futurs pro- fessionnels contribuant à la mise en place de solutions responsables, mais aussi d’éduquer nos entreprises
On pense tous quelque chose à propos de l’IA. Chacun ses préjugés, ses usages, ses intérêts… Entre les pratiques étudiantes, la recherche académique, les attentes des entreprises, comment Rennes SB met en musique les enseignements concernant ce sujet majeur pour la société au sein d’un programme formant des managers créatifs, connectés et acteurs du changement ? Par Stéphanie Ouezman
Quelle place occupe l’intelligence artificielle au sein du PGE de Rennes SB ?
Ljupka Naumovska. Il s’agit d’un objet d’étude qui nous occupe à différentes étapes du programme. En 1 re année, le cours « Information System & AI for Business » fait partie des fondamentaux. Il donne à voir l’intelligence artificielle à l’œuvre dans les différents aspects opéra- tionnels d’une organisation et en quoi elle représente un outil d’aide à la décision stratégique. Toujours en 1 re année, Le
Ljupka Naumovska, directrice des Masters.
cours optionnel « Human & Artificial co-Intelligence for Business » met en perspective l’usage de l’IA. Les étudiants sont invités à exercer leur esprit critique pour modérer le recours à l’intelligence artificielle et trouver l’équilibre leur permettant d’exprimer avant tout leur intelligence humaine. Je ne doute pas qu’il sera choisi par beaucoup des futurs intégrés post-prépa ! En 2 e année de PGE, il est toujours question d’IA for Business. En prenant en main les outils de code (Python et Java, notamment), les étudiants s’exercent à la création de chatbots ou d’autres formes d’IA et en découvrent les applications pratiques dans différents secteurs (cybersécurité, finance, médecine…) Durant leur année de M2, les étudiants passent à un autre niveau en étudiant les liens de l’IA avec leur domaine de spécialisation (marketing, finance, supply chain …).
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n°18 Mai 2025
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