ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 17 JUILLET 2025
Conjoncture Une croissance solide malgré les vents mondiaux contraires M Dans un contexte international marqué par le repli du commerce mondial et la montée des incertitudes, le Maroc devrait maintenir une croissance soutenue à moyen terme, tirée essentiellement par la demande intérieure et un rebond du secteur agricole. Par Y. Seddik
expansion. L’activité indus- trielle, portée par les indus- tries chimiques et agroali- mentaires, enregistrerait une croissance de 4% en 2026. Le secteur extractif bénéficie de la demande internationale en engrais phosphatés et de la montée en puissance du com- plexe minier de Mzinda. Dans le bâtiment et les travaux publics, la dynamique est sou- tenue par les grands chantiers liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030, malgré des tensions sur les coûts et la main-d’œuvre. Le tertiaire, principal contri- buteur au PIB, progresse de 4,4% en 2025 et de 4% en 2026. Le tourisme, en particu- lier, connaît un rebond (+8,4% en 2025), appuyé par l’organi- sation de grands événements et la diversification de l’offre. Le commerce, les transports et la logistique suivent une dyna- mique similaire, profitant de la reprise de l’activité globale. À l’inverse, la contribution de la demande extérieure nette reste négative. Les exporta- tions progressent (+6,7% en 2025, +7% en 2026), mais les importations, stimulées par la vigueur de la demande interne, augmentent plus rapidement. Le déficit commercial s’aggra- verait à 20,1% du PIB en 2026, tandis que le déficit du compte courant atteindrait 1,9%. Enfin, sur le plan budgétaire, les équilibres restent maîtrisés. Le déficit public recule à 3,4% du PIB en 2026, grâce à une pro- gression des recettes fiscales, qui devraient atteindre 19,4% du PIB. La dette publique glo- bale poursuit sa décrue, pas- sant de 79,2% du PIB en 2025 à 78,9% en 2026. En dépit de ces perspectives favorables, le HCP souligne les limites du modèle actuel, notamment le faible rende- ment de l’investissement et le contenu en emploi de la crois- sance. Des défis structurels persistants qui nécessitent une action soutenue pour renforcer la qualité de la croissance à moyen terme. ◆
hausse de 3,6% en 2025 et de 3,4% en 2026, favorisée par l’amélioration des revenus agricoles, la revalorisation des salaires publics et l’atténuation des tensions inflationnistes. L’investissement brut devrait également jouer un rôle moteur, avec une croissance de 9,8% en 2025 et de 7,2% en 2026. Cette évolution est soutenue par la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investis- sement, l’intensification des projets d’infrastructures, ainsi que l’amélioration des condi- tions de financement. Le HCP précise que le taux d’investis- sement devrait atteindre 31,6% du PIB en 2026, traduisant un engagement public et privé significatif, bien que son rende- ment reste un enjeu structurel.
algré une conjoncture mon- diale peu favorable, l’économie marocaine poursuit sa trajec- toire de redressement. Dans son Budget économique explo- ratoire 2026, le haut-commis- sariat au Plan (HCP) anticipe un taux de croissance de 4,4% en 2025, puis de 4% en 2026. Ces prévisions reposent sur un ensemble d’hypothèses pru- dentes, notamment une pro- duction céréalière moyenne, la reconduction de la politique budgétaire actuelle et une reprise modérée de la demande étrangère. Pour le HCP, l’environnement international devrait rester fra- gile. La croissance mondiale,
freinée par l’escalade des ten- sions commerciales, le protec- tionnisme et la fragmentation des chaînes d’approvision- nement, ralentirait à 2,3% en 2025 et 2,4% en 2026, selon la Banque mondiale. La demande étrangère adressée au Maroc ne progresserait que modes- tement (+1,4% en 2025, +2,4% en 2026), limitant la contribu- tion du commerce extérieur à la croissance. Dans ce contexte, le soutien principal à l’activité écono- mique reste la demande inté- rieure. Elle devrait croître de 5,4% en 2025 et de 4,6% en 2026, contribuant à hauteur de 5,8 et 5 points de croissance respectivement. Ce dynamisme s’explique par la progression continue de la consommation des ménages, attendue en
La valeur ajoutée agricole progresserait de 4,7% en 2025, grâce à une campagne céréalière estimée à 44 millions de quintaux.
Reprise agricole et dynamisme sectoriel
Pour sa part, le secteur agri- cole, après un repli en 2024, amorce un redressement. La valeur ajoutée agricole pro- gresserait de 4,7% en 2025, grâce à une campagne céréa- lière estimée à 44 millions de quintaux, avant de ralentir à 3,3% en 2026 sous l’hypothèse d’une production moyenne. Le secteur de l’élevage se redresse également, soutenu par des mesures ciblées et des conditions climatiques plus favorables. Quant aux secteurs non agri- coles, ils poursuivent leur
Dans son dernier Budget économique exploratoire, le HCP prévoit une croissance du PIB de 4,4% en 2025, et de 4% en 2026.
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