FNH N° 1156

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 13 JUIN 2024

ECONOMIE

Mds de m 3 ) à la même période de l’année dernière. C’est dire que les conditions météo- rologiques capricieuses, exacerbées par le changement climatique, posent des défis considérables au Maroc. La baisse des précipitations, combinée à des épisodes de sécheresse plus fréquents et plus sévères, affecte directement les ressources hydriques du pays. Une étude australienne citée par Ahmed Réda Chami, président du Conseil économique, social et envi- ronnemental (CESE), indique que le Maroc sera l'un des cinq pays les plus touchés par la raréfaction des précipitations au cours des cinquante prochaines années. Actuellement, la quantité moyenne d'eau par habitant a chuté de 2.560 mètres cubes dans les années soixante à 620 mètres cubes, avec une prévision de baisse à 560 mètres cubes d'ici 2030. Les épisodes de sécheresse qui ont frappé le Royaume ces six der- nières années ont contribué à réduire davantage les ressources en eau. La période 2018-2022 a été d’ailleurs l'une des plus sèches de l'histoire du pays, avec seulement 17 milliards de mètres cubes de précipitations sur cinq ans. Comme réponse, le gouvernement a accéléré la construction de barrages, mais surtout développé des stations de dessalement. À l'horizon 2030, le Maroc prévoit que 50% de son approvisionnement en eau potable proviendront du des- salement, avec une production visée de 1,4 milliard de mètres cubes par an. L'Office chérifien des phosphates (OCP) joue un rôle central dans cette stratégie, s'engageant à des- saler 560 millions de mètres cubes, dont 500 millions seront destinés à l'agriculture. D’ailleurs, El Jadida sera alimentée par une usine de dessale- ment à Jorf Lasfar, opérée par l'OCP. De même, la station de dessalement de l’eau de mer de Safi, par exemple, contribuera à la production de 30 millions de m 3 d'eau potable. Elle vient en appui à d’autres stations déjà achevées à Al Hoceima, Agadir, Tarfaya et Laâyoune. D'autres projets sont en préparation, notamment à Tiznit, Essaouira, et dans la région de l'Oriental.

avancées réalisées par le Royaume dans le domaine des énergies renou- velables, le kwh est très compétitif», nous expliquait l’ancien patron de l’ONEE, Abderrahim El Hafidi. C’est dire que ce choix n'est pas seu- lement une réponse à une crise immé- diate, mais une vision à long terme pour garantir la sécurité hydrique du Royaume. ◆

La baisse des précipitations, combinée à des épisodes de sécheresse plus fréquents et plus sévères, affecte directement les ressources hydriques du pays.

Pourquoi alors le Maroc mise-t-il dorénavant à fond sur les stations de dessalement. «Auparavant, le coût de production du mètre cube était trop

élevé en raison du prix de l’énergie (qui représente 45% du coût de produc- tion du mètre cube). Actuellement, ce n’est plus le cas, d’autant qu’avec les

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