FNH N° 1156

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JEUDI 13 JUIN 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

Hausse des salaires «L’appareil exécutif doit avoir l’audace de mieux taxer les secteurs riches et monopolisés»

taux marginal d’IR, il fallait appli- quer au moins 2% pour alléger la pression fiscale sur les classes moyenne et sous-moyenne maro- caines, bien évidemment en anti- cipant sur son impact budgétaire et sur le moyen de financement de cette dépense fiscale. A titre d’information, le gouvernement Abbas El Fassi avait appliqué deux révisions de l’IR pendant son mandat gouvernemental, dans le cadre du dialogue social, soit une 1 ère baisse de 2% du taux d’IR de 42 à 40% et une 2 ème baisse de 2%, faisant diminuer le taux de l’IR de 40 à 38%. F.N.H. : La hausse générale des salaires concerne les fonctionnaires. Quelle lec- ture en faites-vous ? Y. G. F : Les fonctionnaires de l’administration publique ont bénéficié en effet d’une aug- mentation de 1.000 DH en deux tranches, la 1ère en juillet 2024 et la 2ème en juillet 2025 (500 DH chacune). Par conséquent, cette révision de salaire n’est pas indexée au mérite et à la perfor- mance dans l’accomplissement du travail. C’est bien d’augmen- ter les salaires publics, mais on doit constater une amélioration du service public en tant que citoyens. En outre, les salariés du secteur privé sont exclus de cette équation au moment où ils contribuent activement à la valeur ajoutée marocaine et à là créa- tion de la richesse économique. Il était question de négocier avec le patronat la possibilité de hausser aussi les salaires du secteur privé

L’accord gouvernemental signé le 29 avril marque un tournant en matière de dia- logue social. La grande équation reste son financement. Entretien avec Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain pour la gou- vernance et le management (CMGM).

Propos recueillis par Ibtissam Z.

Finances News Hebdo : Le Maroc a réalisé une avancée significative en matière de hausse des salaires. Quels sont les principaux points de l’accord gouvernemental signé le 29 avril. Ce dernier représente-t-il un tournant en ce qui concerne le dia- logue social ? Youssef Guerraoui Filali : Le pouvoir exécutif considère l’ac- cord d’historique et se réjouit de ses conclusions avec les prin- cipales centrales syndicales et la Confédération générale des

entreprises du Maroc (CGEM). Essentiellement, il s’agit de la révision des salaires minimums interprofessionnels agricoles et non agricoles, et de la baisse de 1% du taux marginal de l’impôt sur le revenu (IR), en faisant pas- ser le revenu annuel exempt de l’impôt de 30.000 à 40.000 DH. S’agissant de l’augmentation du Smig/Smag, elle reste significa- tive, soit 10% de hausse à mettre en œuvre graduellement entre 2025 et 2026 (5% chaque année). En revanche, les entreprises marocaines n’ont pas toutes les

mêmes moyens financiers; il fal- lait plutôt catégoriser le taux de la hausse selon la taille de l’entre- prise. A titre d’exemple, 5% de hausse graduellement entre 2024 et 2025 pour la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) qui traversent des difficul- tés en matière de financement et de trésorerie (2,5% chaque année), et garder 10% pour les très grandes et grandes entre- prises disposant de fonds de rou- lement et de moyens financiers suffisants. Pour ce qui est de la baisse du

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