C ULTURE
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JEUDI 9 MARS 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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◆ En commettant des ouvrages sur les inégalités, l’autrice et journaliste engagée, Karima Ahdad, effectue une entrée en force dans le monde littéraire. Son recueil de nouvelles et ses deux romans hérissent les bien-pensants et réjouissent les allergiques à la répression. Entretien autour d’œuvres sulfureuses. «Mes héroïnes sont une mosaïque d’instants et de sentiments forts» Karima Ahdad
Propos recueillis par Par R. K. Houdaïfa
Finances News Hebdo : Êtes-vous une boulimique de la lecture ? Karima Ahdad : Je ne peux pas dire que je le suis (rires). Certes, j’ai énor- mément lu. Aujourd’hui, je continue à lire, mais pas comme avant… Les futurs écrivains savent, intuitivement, qu’avant de prétendre écrire, il faut, d’abord, avoir beaucoup lu : «C’est en forgeant que l’on devient forgeron.» Par-là, j’entends qu’il faut vivre, multi- plier les expériences, enrichir l’existence, évoluer de l’intérieur, aller au-devant de beaucoup de défis. Et au-delà du savoir, se tourner vers la connaissance. Car le savoir nous est donné, par contre, la connaissance, l’épanouissement et l’élé- vation de l’esprit ne le sont pas. Il convient de les quêter. Au bout de la quête, on peut éprouver, un jour, l’immense bonheur de s’asseoir et de se mettre au travail. Par ailleurs, quand je suis en train d’écrire, je préfère lire des «essais» ou des livres de «pensées» et non de la littérature, et ce afin de ne pas être affectée dans ma façon d'écrire.
Le savoir nous est donné, par contre, la connaissance, l’épanouis- sement et l’élévation de l’esprit ne le
sont pas. Il convient de les quêter.
F.N.H. : Et vous la regardez com- ment, huit ans plus tard ? K. A. : Bien qu’elle m’ait fait réfléchir à diverses questions et notions liées à l'écriture ainsi qu’à la créativité, car sou- cieuse de la qualité de l’œuvre littéraire, elle m’a également montré mes orienta- tions, les sujets que j’aime traiter… mais surtout, ma fascination pour le monde des femmes. Et même si j’ai maintenant une grande
et l’ai terminé à mes 20 ans. Chaque jour, j'écrivais une histoire et la mettais de côté. Après cela, je les ai rassemblées dans un recueil de nouvelles. En revanche, cela ne m'est jamais venu avec une intention préalable de publication. Soit. En rempor- tant le prix de l'Union des écrivains maro- cains pour les jeunes écrivains en 2015, « نزيف آخر الحلم » a été édité, uniquement, pour le salon du livre (2016), et n’a pas été distribué dans les librairies.
F.N.H. : : «
», comment la
décririez -vous ? K. A. : C’est ma première publication. Elle est sous forme d’un recueil de nouvelles qui donnent à voir le portrait de différentes femmes vivantes dans une société patriar- cale dominée par l’hypocrisie sociale. Pis encore, elles sont faibles et incapables d’affronter la vie ?! J’ai commencé à l’écrire à l’âge de 18 ans
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