aussi dans la manière dont les enjeux de durabilité sont inté- grés aux formations. Autant de transformations profondes qui interrogent les contenus, les méthodes pédagogiques et, plus largement, la cohérence du continuum. Heureusement, les occasions de dialogue existent et se mul- tiplient. Journées de travail dédiées aux concours, rencontres autour du continuum, participation des professeurs de CPGE aux jurys d’oraux, conférences ou tables rondes communes : les échanges sont bien réels. Plusieurs pistes sont avancées pour renforcer ces liens. D’abord, le développement de temps de formation proposés par les écoles à destination des ensei- gnants de CPGE, notamment sur des thématiques émer- gentes comme l’IA, le numérique ou les langues. Ensuite, proposition plus originale : prendre le temps de présenter aux enseignants des écoles de management, et en particulier aux professeurs internationaux, ce que sont réellement les classes préparatoires : leurs matières, leurs exigences, leurs
rance apparaissent en bas du classement, mais sont loin d'être secondaires. La prépa apprend à tenir dans la durée, à absorber une intensité forte, à encaisser l’échec, la fatigue et les doutes sans se désengager. Dans un monde profes- sionnel où les carrières sont longues, fragmentées et parfois chaotiques, cette endurance mentale constitue un capital discret, mais décisif. Le continuum à l'épreuve des mutations Qu’est-ce qui pourrait, demain, créer ou creuser un écart entre les classes préparatoires et les Grandes Écoles de management ? Ce n’est ni l’internationalisation des cursus, à l’œuvre depuis plus de vingt ans, ni même l’importance croissante accordée aux soft skills ou à l’hybridation des pro- fils qui inquiètent le plus les enseignants de CPGE. Les lignes de fracture potentielles se dessinent plutôt du côté de l’essor rapide de l’intelligence artificielle et du numérique, mais
méthodes. Beaucoup peinent encore à se représenter préci- sément d’où viennent les nouveaux intégrés. « Il pourrait être utile de concevoir une présentation synthétique des enseigne- ments dispensés en prépa, en français et en anglais », suggère ainsi un enseignant interrogé. Enfin, l’introduction de cours liés aux sciences sociales et aux humanités au sein des Programmes Grande École est globalement accueillie de manière très positive. Une majorité des professeurs de CPGE les juge « nécessaires et salutaires ». Ils sont 25 % à les considérer comme « intéressants, mais encore trop marginaux », tandis qu’un quart des répondants adopte un regard plus critique, les percevant comme « pure- ment cosmétiques ». Un signal clair, là encore : le continuum avance, mais il reste un chantier vivant, perfectible, et sur- tout collectif. Évaluer sans dénaturer : le délicat chantier des concours Ils cristallisent toutes les tensions du continuum : les concours sont à la fois l’horizon indépassable des préparationnaires, le principal outil de sélection des écoles et, surtout, le point de
Concours prépa : le baromètre des évolutions les moins souhaitables aux plus envisageables par les professeurs de CPGE
Ajouter des épreuves écrites Allonger la durée des épreuves écrites Introduire une part d'évaluation continue ou de dossier Introduire l'usage de l'IA comme support d'évaluation ou de préparation Réduire la durée des épreuves écrites Supprimer certaines épreuves orales Supprimer certaines épreuves écrites Intégrer des épreuves de culture numérique/data/IA… Ajouter des épreuves orales Mieux prendre en compte la diversité des profils de préparationnaires Rééquilibrer le poids entre les épreuves écrites et orales Repenser les barèmes ou les coefficients Modifier la nature des épreuves écrites (thèmes, format…) Modifier la nature des épreuves orales (mises en situation, créativité…)
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n°19 Décembre 2025
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