DOSSIER Après la prépa, on oublie tout ?
En prépa, vous étudiez pourquoi. À emlyon, apprenez pour quoi ! La géopolitique, au cœur du continuum
ouverture vers de nouveaux questionnements qui se fondent sur la culture générale géopolitique acquise en prépa : estimer les risques, parler prospective, saisir les signaux faibles, com- prendre la responsabilité géopolitique. « Écouter, apprendre par cœur et synthétiser était un passage obligé en prépa, décrit Lionel Sitz. Ici, nous travaillons autre chose : que signifie opérer dans un pays en guerre, comment gérer la présence d’une marque sur un marché sensible, les tensions idéologiques entre territoires, les batailles de soft power… La géopolitique, ce n’est pas seule- ment observer : c’est apprendre à éclairer l’action . » La géopolitique pour les pros !
Vous ne vivez que pour le prochain sujet de dissertation d'HGG, vous plongez avec délectation dans la lecture des meilleures copies des dernières sessions BCE, vous fichez avec ardeur vos cours par zone géographique, par date, par grandes figures… En un mot : vous filez droit vers le 20/20 au concours ! Mais que va devenir ce savoir après la prépa ? emlyon a la réponse !
« 100% des enseignements de 1 re année s'appuient sur ce qui a été appris en prépa. Le cours de statistiques reprendra les principes mathé- matiques étudiés en CPGE en vous expliquant pourquoi il faut, par exemple, appliquer ici la loi normale centrée
« On a tort de croire que géopolitique et marketing sont déconnectés », poursuit le directeur du PGE d'emlyon. Des erreurs stratégiques flagrantes auraient pu être évitées si les marques prenaient le temps non pas sim- plement de sonder le terrain, mais de s'immerger dans des réalités économiques, politiques et culturelles, parfois à mille lieues des nôtres. Les faux pas culturels
Par Stéphanie Ouezman
ou l'incompréhension des signaux locaux traduisent un trai- tement trop superficiel de ces sujets. Or, les entreprises n'ont plus le choix que de les prendre très au sérieux. Les métiers de la finance ou de la supply chain n'échappent pas à ces questions géopolitiques : pour travailler avec Taïwan, percer en Inde ou s'adapter au marché chinois, il faut comprendre les équilibres énergétiques, anticiper les risques logistiques ou politiques. En bref : il est impossible de devenir un manager éclairé sans avoir développé un regard géopoli- tique aigu. « Nous voulons que les étudiants pensent en système, et non plus en silo qui cloisonne chaque matière. Les sciences sociales, qui étudient la manière dont les individus interagissent pour faire société, sont au cœur de cette capacité à embrasser la complexité du monde. Elles occupent depuis toujours une place majeure au sein du PGE d'emlyon. » Sortir de la logique de la démonstration « En école, il n’y a pas/plus de bonne réponse. Il y a la cohérence du raisonnement et l’ouverture de la pensée. Pour le reste, est-ce
réduite. Le cours de marketing appellera quant à lui des notions de statistiques. Le cours de sociologie des marchés et de la consommation contiendra des références à Bourdieu… Les cours dispensés à emlyon sont bel et bien dans la continuité de la prépa, mais ne constituent en rien une répétition… », expose Lionel Sitz, directeur du PGE de la business school . Exemple avec la géopolitique ! Rien ne se perd, tout se transforme Face à l’appétit croissant des étudiants pour ces sujets, emlyon a emlyon a créé un track nommé "empolitique" en L3, non obligatoire, qui accueille actuellement quarante étu- diants. « Nous y traitons à la fois la gouvernance des entreprises, le fonctionnement des institutions, des sujets passionnants pour ceux qui s’intéressent aux affaires publiques, et un volet plus géopolitique sur l’entreprise comme acteur global », explique Nathalie Belhoste, professeure de géopolitique. Ce n’est donc ni une répétition des cours d'HGGMC, ni un recyclage des enjeux internationaux déjà maîtrisés, mais une
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n°19 Décembre 2025
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