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mantes que les humains pour bon nombre de tâches. De ce fait, ces compétences « soft », très humaines, sont de plus en plus importantes et valorisées par les entreprises, notamment pour les profils managers. Qu’est-ce que vous appelez dès lors les « adaptive skills » ? Est-ce que ce sont des compétences « hard » ou « soft » ? G.P. C’est à mon sens la troisième forme de compé- tence qui émerge avec l’évolution de l’environnement professionnel. Les entreprises sont frappées de plein fouet par tout un ensemble de facteurs exogènes : technologiques, géopolitiques, climatiques, etc. Plus que jamais, les managers doivent prendre des décisions en fonction de paramètres sur lesquels ils n’ont pas ou peu d’emprise. C’est précisément ce que j’appelle les adaptive skills : un mélange de compétences hard et soft qui consiste à agir en tenant compte de l’extérieur. Notre parti pris, à Excelia Business School, c’est de former nos étudiants aux compétences techniques, puis de les « augmenter » avec cette capacité d’adaptation tout à fait nécessaire sur l’ensemble de leur carrière pro. La prépa les a préparés à cette disposition d’esprit, par la résistance au stress d’une part, mais aussi à l’acqui- sition d’une large culture générale pour appréhender des enjeux variés. Très concrètement, comment Excelia Business School forme les étudiants à ces nouvelles compétences ? G.P. Par exemple, nous formons nos étudiants à la pensée prospective, ce qui n’est pas courant dans les écoles de commerce. Cela signifie qu’en salle de classe, nous imaginons des futurs possibles, des scénarios, en identifiant des signaux faibles qui sont révélateurs de tendances profondes. C’est une méthodologie complexe qu’il est nécessaire d’ac- quérir progressivement pour la rendre efficiente en entreprise.

Parallèlement à cela, nous habituons les étudiants à raisonner avec différentes formes d’intelligence : indi- viduelle bien sûr, mais aussi collective et numérique/ artificielle. Dans cette même optique, nous tentons de décloi- sonner les disciplines pour apprendre aux étudiants à prendre en compte l’ensemble des facteurs dans leurs décisions. Les sciences humaines (psychologie, sociologie, etc.) occupent à ce titre une place impor- tante dans notre Programme Grande École. Enfin, côté recherche, Excelia Business School a créé, en partenariat avec le cabinet OnePoint, l’IFCAM et le groupe Safran, un « Lab des futurs » pour prendre de la hauteur sur ces enjeux. Nous créons par exemple, à travers ce laboratoire, des études pour mieux com- prendre les managers et leurs réactions face à l’IA ou encore le désir croissant d’autonomie de leurs équipes. ◗

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n°19 Décembre 2025

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