LeMajor-19

DOSSIER On réinvente les classements

la probabilité qu’un recruteur ou un manager recommande une école à partir de son expérience concrète avec ses diplô- més. Une méthodologie éloignée de celles actuellement à l'œuvre dans les palmarès qui font référence, mais à laquelle les futurs diplômés pourraient se montrer particulièrement réceptifs. Reste à savoir si elle trouvera un écho durable au sein d’un écosystème qui, s’il reconnaît l’utilité des classe- ments, en questionne de plus en plus les partis pris métho- dologiques… et leur multiplication. Il est tentant, à chaque nouvelle vague de critiques, d’an- noncer la fin prochaine des classements. Trop nombreux, donc, mais aussi trop complexes, contestés et même anxio- gènes… Et pourtant, ils tiennent ! Et même, ils évoluent. Parce qu’ils répondent à un besoin structurel qui prend de l'ampleur : dans un monde saturé d’informations, de dis- cours, de promesses, bref, de contenus (parfois sponsori- sés !) les candidats et leurs familles ont besoin de repères, même imparfaits, pour ordonner le réel. Un classement n'est pas une boussole Les classements ne disent pas « la vérité » à propos d’une école (qui le croit, d'ailleurs ?). Ils en proposent une lecture qu'ils assument "située" et partielle. Leur intérêt ne réside pas dans le rang affiché, mais dans ce qu’ils révèlent d’un projet éducatif, d’une stratégie, d’une trajectoire et peut- être d'une expérience, pour les plus réussis, dirons-nous. À condition d’être lus avec méthode, esprit critique et mise en perspective… tiens, trois compétences que la prépa n’a de cesse de cultiver ! Demain, les classements continueront sans doute à se diver- sifier, à se spécialiser, à intégrer de nouveaux indicateurs liés à l’impact, à l’insertion ou à l’adaptabilité des forma- tions. Certains disparaîtront, d’autres émergeront, certai- nement avec davantage de possibilités de les personnaliser (critères à masquer…). Mais ils n'épargneront à personne le seul exercice salutaire pour une orientation réussie : savoir qui l'on est, pour savoir ce que l’on cherche ! ◗ *  Publié dès l'année de création de Major Prépa, en 2015, l'incontournable classement des CPGE et toutes ses déclinaisons (lire page 52) ; le non moins incontournable classement SIGEM et sa version ELO, depuis deux ans ; le classement de la progression bac/concours ; le classement des meilleurs oraux.

Lire un classement sans se tromper Lire "correctement" un classement d'école de management, c'est presque comme interpréter son rang dans la classe à

l'issue du dernier concours blanc : 1. on ne regarde que soi (= l'école de ses rêves) ; 2. on scrute ce qu'il se passe pour le voisin (= l'école des rêves… du voisin) ; 3. on s'intéresse aux évolutions (au fait, c'était le même rang l'an dernier ?). Voici cinq conseils de bon sens à appliquer pour tirer le meilleur parti de la lecture d'un ranking . Multiplier les sources. Un classement ne se lit jamais seul. Un palmarès isolé ne dit pas grand-chose quand plusieurs classements mis en regard permettent de dessiner une tendance. 1 Se plonger dans la méthodologie. Quels critères sont utilisés ? Qui est interrogé ? Un classement dit toujours autant de choses sur ce qu’il mesure… que sur ce qu’il choisit de ne pas comptabiliser ! Mesurer les écarts, pas seulement les rangs. Passer de la 5 e à la 8 e place n’a pas la même signification selon l’écart de score. Les rangs peuvent impressionner, les scores fournissent des explications. Observer les trajectoires. Une école est stable sur plusieurs années ? Une autre affiche une progression régulière ? Une troisième apparaît plus volatile ? Ces dynamiques sont souvent plus parlantes que la position brute. Ne pas confondre classement et "obligation" ! La meilleure école sur le papier n’est pas nécessairement la meilleure pour soi. C'est parfois difficile à concevoir, mais opter pour une école deux rangs plus loin sur le papier, mais avec laquelle le feeling est bien mieux passé peut sauver une scolarité. 2 3 4 5

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n°19 Décembre 2025

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