aux élèves quels classements ils attendent le plus chaque année, le SIGEM écrase tout, loin devant les deux palmarès du Financial Times . Et pour cause, il sort le jour même où tombent les résultats définitifs d’affectation pour la rentrée suivante. Après de longues semaines de concours, c’est la délivrance ! Sa déclinaison ELO semble visiblement encore un peu obscure, mais gageons que la lecture attentive des pages 58 à 61 éclairera les plus désemparés, ceux qui n’ar- rivent pas davantage à décrypter les méthodologies du Pari- sien Étudiant ou celui des meilleures business schools établi par le FT. Le palmarès des Échos/ChangeNOW trouve une place tout à fait logique en tête des classements considérés comme les plus engagés par les répondants à notre sondage. Il est suivi par celui du Parsien Étudiant (peut-être pour le cri- tère « politique sociale » présent dans sa méthodologie, mais c’est aussi le cas d’autres rankings… ). À la 3 e place, les préparationnaires saluent l’engagement du classement Happy@School, pour l’importance accordée au bien-être étudiant. Ironie du sort, ils le distinguent aussi pour… son aspect anxiogène ! Peut-être la crainte de découvrir qu’une école visée se trouve reléguée aux tréfonds de ce palmarès dédié au bonheur ? L’Étudiant et Le Point remportent le titre, moins enviable, de classements les plus anxiogènes. Nous aurions adoré vous livrer une explication rationnelle, mais aucune ne se distingue nettement dans les verbatims. Enfin, les classements spécialisés apparaissent comme les plus éloignés de la réalité des prépas. Ce qui fait un classement crédible Qu’est-ce qui fait qu’un classement est perçu comme « bien fait » par les préparationnaires (graphique 7) ? Trois critères dominent largement : son influence (63,4 %), sa capacité à fournir des clés utiles pour l’orientation (58,3 %) et sa fiabi- lité (47 %). Autrement dit, un bon classement est d’abord un outil qui pèse, qui guide et qui rassure. Juste derrière, 46 % des répondants attendent qu’un classement soit « révé- lateur » : qu’il montre quelque chose qu’ils n’auraient pas vu seuls. Il est beaucoup moins important pour eux qu’ils soient « structurants » (19,5 %) ou « inspirants » (14 %), deux termes dont la définition, nous le reconnaissons, peut manquer de clarté. Pour seulement 10 % des prépas, la qua- lité d’un classement passe par son aspect « incontestable ». Et un classement « impartial » ? Ce n’est un critère que
détail mérite toutefois d’être souligné : en miroir du SIGEM, les deux classements les moins influents (ils sont aussi les moins connus) ont tendance à avoir davantage d’impact sur l’image que les prépas ont des écoles classées que sur leur souhait de les intégrer. En clair, ils touchent la percep- tion, mais pas (encore ?) les choix. Cible atteinte, mais pas transformée ! Comment les prépas jugent les classements Les classements intègrent chacun à leur manière la voix des préparationnaires dans leurs méthodologies ; parfois de façon massive et parfois à la marge. Le classement SIGEM repose à 100 % sur des calculs établis à partir de leurs vœux d’intégration ; Challenge (s), de son côté, valorise la part des prépa dans le recrutement des écoles, Le Figaro Étudiant inclut un critère concernant l’attractivité des écoles auprès
des prépas, notamment via le taux de remplissage des places ouvertes aux concours BCE et ECRICO- ME. C’est précisément à travers sa méthodologie que la ligne éditoriale d’un classement se dessine. Le Financial Times , outre sa dimension évidemment internationale, privilégie la puissance de l’insertion professionnelle, mesurée trois ans après la diplo- mation. Les Échos/ChangeNOW proposent une lecture écologique et engagée du paysage ; Happy@School revendique la voix des étudiants… Mais comment ces approches sont-elles perçues par préparationnaires eux-mêmes (graphique 6) ? Le SIGEM et sa version ELO se hissent sur le podium des classements qu’ils jugent les plus sérieux. Le Financial Times occupe une très honorable 2 e place, preuve que sa réputation internationale continue de parler aux prépas. Mais lorsqu’on demande
7
8
Quand ils sont bien faits, les classements sont…
Quand les classements déçoivent, c’est parce qu’ils sont…
68%
63,4%
58,3%
47%
39%
38,5%
Influents
Clés pour l’orientation
Fiables
Biaisés/ orientés
Contestables
Incohérents
65
n°19 Décembre 2025
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