Comment vivez-vous la sortie d’un classement ? S.T. Nous accordons une attention particulière à la sortie de chaque classement. Ces publications sont très consultées par nos différentes parties prenantes, collaborateurs, Alumni, partenaires, mais aussi par les élèves de CPGE et leurs profes- seurs. Elles sont scrutées, analysées et commentées en interne lors de nos bilans trimestriels, afin de suivre avec précision l’évolution du positionnement d’Audencia. Il y a quelques semaines, notre progression dans le classement des Masters in Management du Financial Times a suscité de nombreux retours. Figurer dans le top 25 mondial, et occuper le 8 e rang des écoles post-prépa françaises dans un ranking de référence qui interroge les diplômés trois ans après leur sortie est un signal fort à un moment où le ROI (retour sur investisse- ment) devient un critère majeur dans les choix d’orientation. La part des Alumni Audencia en poste à l’international aug- mente, et notre avancée dans un classement qui permet de sortir du prisme franco-français renforce notre visibilité dans l’écosystème mondial des formations au management tout en attirant également d’excellents étudiants étrangers. Il me semble essentiel que les préparationnaires gardent en tête ces classements internationaux de référence : ils disent beaucoup de la capacité d’une école à former des profils compétitifs, reconnus et mobiles dans le monde entier. Comment réagissez-vous lorsque vous percevez les résultats d’un classement comme décevants pour votre école ? S.T. Chaque classement nous tend un miroir. Il faut accepter de regarder qui nous sommes aux yeux des palmarès, même lorsque le rang affiché ne correspond pas à nos attentes. Indice d’ouverture sociale, reconnaissance internationale, production de recherche, création d’entreprises… autant de données que nous maîtrisons parfaitement à Audencia, mais que les « classeurs » réorganisent et interprètent selon leur propre méthodologie. Cela invite nécessairement à prendre du recul… Les classements peuvent être considérés comme des baromètres de notre santé institutionnelle, et il m’arrive de mettre en place des actions correctives lorsque l’analyse approfondie révèle un point perfectible. Mais il n’est pas question de modifier notre cap au gré d’un ranking . Une lec- ture attentive des critères, des pondérations et des méthodes employées s’impose toujours avant toute décision.
Quels conseils donneriez-vous aux préparationnaires pour encourager une lecture éclairée des classements ? S.T. Je m’interroge sur la multiplication des classements : elle dilue l’impact de chacun et, avec des méthodologies par- fois très différentes, brouille le message auprès des familles en quête de repères. Je comprends la nécessité de préserver certains « secrets de fabrication », mais la ligne éditoriale de chaque palmarès doit être claire pour qu’il devienne une référence durable et un véritable outil de comparaison. Je conseille donc systématiquement de croiser plusieurs classements : ceux dédiés aux écoles françaises, bien sûr, mais aussi les palmarès internationaux — vous serez demain sur ces campus, lors de vos mobilités académiques — ainsi que ceux qui intègrent les enjeux de durabilité, car nos actions n’ont de sens que si elles s’inscrivent dans une vision responsable et de long terme. L’essentiel est de faire preuve d’esprit critique pour décrypter les dynamiques. Les trajec- toires comptent bien davantage que les rangs. L’école que vous visez est X e au classement SIGEM cette année ? Très bien. Mais où se situait-elle il y a cinq ans ? Et surtout : où sera-t- elle en 2029 ou en 2030, lorsque vous serez diplômé(e) ? ◗ *Avec STOA2023, dont le nom a été inspiré par le lieu de rencontre dans l’espace public en grèce antique, Audencia a pour objectif de former des diplômés capables d’influencer la société dans toutes ses transitions.
statistique… un classement n’est pas une science exacte. J’invite les familles qui visent absolument l’école classée X e et refusent d’envisager celle juste en dessous, à regarder les classements internationaux : le Top 10 français, parfois boudé, équivaut bien au Top 25 ou 30 mondial ! » Penser sur-mesure « Le “ one size fits all ” ne fonctionne pas pour les rankings . Au-delà du classement général, je conseille toujours aux étudiants de définir leurs priorités et de cibler les critères qui y répondent : plus d’international ? Une recherche plus poussée ? Une employabilité forte ? Les écoles ne sont pas des clones. Dans un secteur qui s’est largement massifié, le sur- mesure est ce qui donne de la valeur. »
Trois règles d’or pour lire les classements 3 pistes de réflexion pour une lecture pertinente des rankings proposées par Denis Boissin, directeur des programmes d’Audencia. Une photographie du passé « Une école doit développer sa propre vision et sa stratégie d’établissement. Faire des projeter. Mais jusqu’où un choix opéré hier doit-il orienter des choix pour demain ? »
Changer d’échelle « Les classements sont devenus essentiels pour les étudiants et leurs familles qui cherchent à éviter l’erreur dans un paysage de formation devenu extrêmement vaste. Ils ont besoin de repères. Un bon ranking doit permettre de trier, d’identifier des groupes d’écoles, tout en gardant en tête que les chiffres comportent une dose de variabilité : méthodologie, pondérations, traitement
classements un objectif serait une erreur : les journalistes ne dictent pas le positionnement d’une institution. L’exemple de l’international est révélateur : longtemps marginal dans les rankings , il est devenu un critère majeur seulement après que les classeurs ont observé les évolutions à l’œuvre dans les écoles. Les classements évaluent donc avant tout le passé. Ils offrent une photographie à un instant T que les étudiants utilisent pour se
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n°19 Décembre 2025
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