Culture Gé 2025 HEC-emlyon Épreuve
Candidat Maxime
Sujet Sauver les images
Note 20/20
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Commentée par : Frédéric Bretécher, professeur à l’Externat-Chavagnes, à Nantes (44) et Audencia.
Copie anonyme - n°anonymat :
254
2025
Code épreuve :
Nombre de pages :
Session :
Culture Générale HEC
Épreuve de :
Consigne :
Dans Scénario du film passion, Jean-Luc Godard crée une scène à la fois claire et troublante. Seul, face à un écran, il explore les rouages de son propre processus créatif. L’écran devient le lieu du doute, un espace vide où l’on hésite à représenter. Dans ce silence et cette lumière, quelque chose se joue. À côté de ce vide, la richesse des images exposées semble être remise en cause par une forme de virtualisation de. Ces dernières. En ce sens, l’image est-elle ce langage de vérité permettant l’interprétation ? La répétition du même et la massification des images ne sont-elles à l’origine d’une perte de l’essence des images, nécessitant un sauvetage ? Doit-on préserver les images, sauver les images de cette virtualisation apparente ? Au contraire, cette virtualisation ne permet-elle pas de sauver les images ? Si l’on définit l’image comme une figure aux traits indentifiables dont la planéité appelle une traduction par une langue claire et le verbe « sauver » comme le fait de protéger une chose, alors la complexité apparente des images n’est-elle pas à sauver ? Des temples égyptiens. La peinture abstraite, en passant par les tableaux de la Renaissance, l’ensemble de l’humanité semble reposer sur des images complexes, nécessitant une interprétation. Ici, le sauvetage des images réside dans la protection de la densité des images permettant une mémoire de l’humanité. En effet, le propre d’une image, à l’instar du Coq de Picasso, n’est-il pas d’éclairer un réel étranger, conduisant à l’enjeu du sauvetage des images ? Si l’on redéfinit l’image comme une représentation mentale d’une perception ou d’une sensation éprouvée et le sauvetage comme le fait de préserver un objet, une idée, alors la virtualisation du monde ne conduit-elle pas à une dégradation des images ? Des photos de famille aux selfies sur Instagram, les images semblent être le lieu d’une répétition du même. En ce sens, la massification des images et la valorisation des apparences ne sont-elles pas à l’origine d’une remise en cause de la richesse des images, nécessitant un sauvetage ? L’enjeu est, par conséquent, d’analyser cette perte de l’essence des images. Enfin, si l’image est un médium entre perception et conception, entre vie intérieure et vie mondaine, entre idée et action, entre individu et société et le sauvetage un moyen de transmettre une idée par les images, alors ce qui semble affaiblir les images ne renforce-t-il pas au contraire son pouvoir ? En effet, la virtualisation des images semble permettre une transmission rapide des images. Pendant la Covid, la majorité des œuvres était disponible sur Internet. En ce sens, le paradoxe est le suivant : comment préserver les images ?
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n°19 Décembre 2025
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