Argenteuil_2022_01_07

C O L L E C T I V I T É

UNE HISTOIRE COMME DANS LES FILMS sa fille a des relations avec Dary (qui est en plus sa grande amie), c’est le drame. La vie va devenir impossible. La mère balance entre colère et bienveillance refusant aujourd’hui ce qu’elle a accepté hier. Bref, l’enfer. La sœur de Leidy ira même jusqu’à menacer Dary avec un couteau. Alors, Leidy choisit d’aller vivre ailleurs, chez une cousine. De son côté, Dary reçoit des appels de menaces. Elle finit par fermer son entreprise sous la pression de certains parents qui craignent pour le bien-être moral de leurs enfants

FRANÇOIS DANIEL nouvelles@eap.on.ca

C’est une histoire d’amour. Une histoire de passion, de violence, de séparation, de retrouvailles, bref une histoire qui contient tous les ingrédients qui font battre les cœurs. L’exotisme aussi car cette histoire commence à Bogota, en Colombie. Leidy Mayerly Choconta Aranguren suit des cours de natation dans une école dirigée par Dary Castro Parrado. Leidy est fiancée, Dary célibataire. Les deux femmes se lient d’amitié. Après ses études, Leidy devient professeure dans l’entreprise de Dary. Ensemble, elles mettent sur pied un programme de cours pour les enfants défavorisés. À Bogota, ce n’est pas ça qui manque. Mais voilà que leur amitié prend une tournure que ni l’une ni l’autre n’avait prévue et qui leur cause un profond tourment. Homo- sexuelles? Quand on vient d’une bonne famille catholique, on sait que c’est péché. Certes, l’homosexualité n’est plus illégale à Bogota depuis 1981, mais les mentalités changent moins vite que les lois. Les deux femmes sont déchirées entre l’inclination qu’elles se découvrent et l’opprobre dont elles vont faire l’objet. Néanmoins, exit le fiancé. Lorsque Madame Choconta apprend que

En 2011, Leidy et Dary décident de coha- biter, mais discrètement. Leur logement comportera deux chambres à coucher avec deux penderies. Pour le commun des mortels elles ne sont que des colocs, sans plus. Elles se trouvent du travail dans une autre école comme profs d’éducation physique. La poussière retombe. La sœur de Leidy présente ses excuses à Dary et sa mère finit par se faire une raison. Seuls les parents de Dary vivent dans le déni. Ils croient que leur fille partage un appartement avec une amie comme bien d’autres femmes. «Je pense qu’ils savent, dit Dary, mais ils ne veulent pas savoir.» En 2018 se produit un événement qui bouscule la vie des deux femmes. Suite à une dénonciation Dary reçoit des menaces de mort. Puis, un jour en rentrant à l’école, une voiture s’approche d’elle et quelqu’un

Gabriel Garcia est à la table avec Leidy Mayerly Choconta Aranguren et Dary Castro Parrado. —photo François Daniel

tire du pistolet dans sa direction. Dary est indemne. Intimidation? Attentat raté? Qui sait. A Bogota, ce genre d’événement n’émeut pas grand monde, surtout pas la police (en 2020, la communauté LGBTQ+ a subi 83 meurtres en 8 mois). Dary craint pour sa vie et décide de partir, mais Leidy ne sera pas du voyage. Sa mère est atteinte d’un cancer et a besoin d’aide. Arrivée à Fort Lauderdale, Dary rencontre des Canadiens qui lui tracent un portrait séduisant de la vie au Canada, en particulier au Québec. Conquise, elle monte sans tarder vers le nord, emprunte le Chemin Roxham et demande le statut de réfugiée. Elle se rend

à Montréal au refuge Royal Victoria, puis trouve un job et un logement. En principe, Leidy devrait la rejoindre sous peu. Mais, les histoires d’amour sont toujours truffées d’obstacles. La maman de Leidy meurt et sa sœur, elle aussi atteinte d’un cancer, doit suivre une chimiothérapie qui doit durer plus d’un an. Cerise amère sur ce gâteau empoisonné, le père de Leidy disparu depuis longtemps surgit tout à coup dans sa vie; il est malade et a besoin de soutien. À Montréal, on est découragé. À Bogota, c’est la grosse déprime. À bout de souffle et de force, Leidy décide de rompre. Mais Dary ne veut rien entendre. S’il faut attendre, elle attendra. Le temps passe. Puis, l’embâcle se défait. Les obstacles s’effacent et Leidy peut partir. Elle suit les traces de Dary et à son tour demande l’asile au Canada. Les deux femmes se retrouvent enfin. C’est la joie. Leidy est embauchée par la même société que sa compagne, Idéal, un fabricant de vêtements qui emploie beaucoup de latinos. On respire. Il y a toutefois un hic. Après l’agitation des dernières années, Leidy et Dary aspirent à une vie tranquille. Elles visitent les banlieues nord et sud et aboutissent au COFFRET à Saint-Jérôme qui les réfère au Centre pour l’immigration en région (CIR). Le directeur, Gabriel Garcia, les prend en charge; il leur présente Argenteuil, les informe quant aux possibilités d’emploi et de logement. Les femmes sont séduites. Le constructeur d’armoires de cuisine haut de gamme Luxor collection les embauche toutes les deux. Elles trouvent un appartement à Grenville. C’est là qu’elles attendent maintenant des nouvelles de leur demande d’asile. Pour la première fois depuis une éternité, elles ont l’impression de vivre sans stress. Elles apprennent le français et, malgré la pandémie, se sentent parfaitement à leur aise dans leur nouvel environnement. Une ombre au tableau; elles s’ennuient de leur famille qu’elles ne désespèrent toutefois pas de la revoir un jour… quelque part entre Montréal et Bogota.

BAARACK LE MOUTON PERDU ET RETROUVÉ

JUNE COXON news@eap.on.ca

années passent et qu'il est toujours seul, qu'il n'a jamais vu un autre animal qui lui ressemble. Il n'arrive toujours pas à trouver sa maison et sa famille, il se sent seul. Il grandit aussi pendant les années où il est perdu - et comme sa toison n'a jamais été tondue, elle pousse aussi. Mais même s'il a erré seul dans le désert et la brousse australienne, vêtu de son énorme et lourd manteau de fourrure sale pendant cinq ans, il reste courageux et résistant jusqu'à ce qu'il soit sauvé et trouve un foyer aimant. La bravoure et la persévérance de Baarack transparaissent dans cette histoire alors qu'il marche, court et cherche sa maison et sa famille ainsi que de la nourriture, de l'eau et un endroit pour dormir chaque nuit. Le livre contient un certain nombre de délicieuses illustrations colorées créées par Maude Turpin, ainsi que des photos de Baarack prises peu après son arrivée au sanctuaire - lorsque sa toison était énorme et sale. Il y a aussi des photos de Baarack après sa "coupe de cheveux", quand il a l'air totalement différent et comme un mouton devrait avoir l'air. Colette St-Denis, qui vit à Vanier, a été élevée dans une ferme à Plantagenet avec ses neuf frères et sœurs. Enseignante à

la retraite, elle consacre désormais une grande partie de son temps à l'écriture. Bien qu'elle ait écrit 11 livres, celui-ci est son premier livre en anglais et son deuxième livre pour enfants. Elle espère que le livre rendra les lecteurs heureux et qu'ils se sentiront compatissants envers les animaux et conscients des personnes qui prennent soin d'eux. Elle ajoute : "J'espère que le courage et la persévérance de Baarack les inspireront, comme ils m'inspirent." Maude Turpin, qui a créé les délicieux dessins du livre, est une artiste graphique mais c'est le premier livre qu'elle illustre. Comme elle le dit sur la quatrième de couverture du livre, "J'ai toujours aimé dessiner. Le respect des animaux est très important pour moi. J'ai été émue par l'amour et la compassion de la Mission d'Edgar Farm Sanctuary qui a sauvé Baarack." Parmi les librairies où sont vendues les éditions du livre relatant les aventures de Baarack, citons : Le Signet and Wizard Art Shoppe, à Hawkesbury ; la Librairie Rose-Marie, à Buckingham ; Michabou et Bouquinart, à Aylmer, au Québec.

Colette St-Denis, auteure née et élevée à Plantagenet, publie un nouveau livre, une délicieuse histoire pour enfants intitulée Baarack Le Mouton perdue et retrouvé. Il s'agit d'une véritable histoire d'aven- tures d'un agneau australien qui se sépare accidentellement de son troupeau et reste perdu pendant de nombreuses années avant d'être retrouvé et emmené au Sanc- tuaire agricole de la Mission d'Edgar, un refuge pour qui aide les animaux abandon- nés, malades et perdus. Les aventures de ce petit agneau coura- geux qui ne perd jamais espoir sont écrites d'une manière agréable et divertissante qui plaira aux enfants ainsi qu'aux adultes. Baarack commence le conte en décri- vant un peu l'Australie et les moutons. Puis Colette St-Denis raconte l'histoire de Baarack. Elle l'imagine à la recherche de sa maison, de sa famille et de ses amis. Elle raconte qu'au début, il est heureux et apprécie tout ce qui l'entoure, comme les fleurs, les champs et le chant des oiseaux. Mais au fur et à mesure que les

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