afin de bien comprendre le sujet puis nous avons posé notre straté- gie d’action. De 2012 à 2015, nous avons travaillé pour acculturer les différents métiers et identifier les sujets facteurs de discrimination. Puis nous avons publié notre pre- mier document, « Repère sur le res- pect des orientations sexuelles » à l’attention des managers et des RH, illustré par des cas très pra- tiques. Développer le bien-être des LGBT dans l’entreprise passe par un tra- vail de transformation et mon rôle, en tant que DRH, c’est que cela parle à l’ensemble du corps social. Il faut donc être pédagogue et prag- matique. Pas facile d’être une femme ou un homo “ Jean-Baptiste Obeniche : Il n’y avait pas d’enquête spécifique, mais on avait des signaux faibles nous montrant qu’il y avait des gens invisibles et mal à l’aise. Nous sommes une entreprise industrielle, avec des salariés en bleu de travail, des équipes d’hommes. Dans cet univers, il n’est pas facile d’être une femme ou un homo. Quant à l’homosexualité féminine, elle est complètement invisible. Le document « Repère sur le res- pect des orientations sexuelles » a été inclusif et je suis très fier de notre travail. Nous savons qu’au sein de la population directement concernée, plusieurs milliers de
LGBT, il a été bien accueilli. C’est ensuite, seulement, que nous avons choisi de signer la Charte, nous voulions signer avec quelque chose de concret en main. Sortir de l’ère « N’en parlons pas, il n’y a pas de sujet » “ Marianne Laigneau : La signa- ture de la Charte est pour nous un aboutissement. Nous n’avons pas faibli en engagements ces 5 années mais nous avons aussi agi de manière pragmatique pour déminer, prendre le temps de faire comprendre. Finalement l’enga- gement a été porté par deux pré- sidents successifs, très différents dans leur personnalité. Oui, j’ai reçu des témoignages très concrets de salarié.e.s qui nous ont remerciés, des mères de salarié.e.s également. J’ai trouvé cela très tou- chant. Mais je suis bien consciente qu’une signature ne règle pas d’un coup les situations d’homophobie ordinaire. Jean-Baptiste Obeniche : C’est pourquoi nous continuons le tra- vail. Nous avons mené une cam- pagne de communication en 2015, reprise en 2016, sous l’angle « On sort de la préhistoire et on essaie de changer ». Sur l’affiche, on voit deux hommes ou deux femmes préhistoriques, dont l’un ou l’une taille un cœur à partir d’un rocher et on parle de l’ère de l’« homopho- bic » de laquelle nous sortons. Le sujet est assumé !
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Mon employeur a fait son coming out - L’Autre Cercle - Novembre 2016
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