L’histoire de monsieur M* Monsieur M., 30 ans, cadre dans un bureau régional d’une entreprise multinationale nous a contactés dans le cadre de cet ouvrage, à condition de rester anonyme. Lors de cet entretien, il nous a décrit une claire situation de souffrance au travail, liée à son orientation sexuelle. Il travaille dans une petite structure, gérée par des managers réputés être assez « classiques ». Ses collègues lui ont recommandé de rester discret sur le fait qu’il est gay et vit avec un autre homme. Il a eu à subir de la part de deux managers des remarques désobligeantes, des questions et des allusions persistantes sur sa vie personnelle faites devant ses collègues. Informé que des processus existent pour faire valoir ses droits dans son entreprise, il préfèrerait ne pas tenter de recours et quitter l’entreprise car il « ne veut pas avoir à se justifier » ni « parler de tout avec tout le monde ». Il pense que cette situation est clairement liée à quelques personnes qui détiennent le pouvoir dans son organisation locale. En lisant la transcription de son entretien pour cet ouvrage, il a finalement refusé que son témoignage apparaisse, même « anonymisé », convaincu qu’il serait reconnu par ses managers locaux. Respectant son choix, nous lui avons proposé de le mettre en contact de façon totalement confidentielle avec la personne en charge de la Diversité dans son entreprise, une personne clairement engagée dans la lutte contre toutes les discriminations et parmi les pionniers des sujets LGBT. Il n’a pas été facile de le convaincre, mais un contact téléphonique a finalement eu lieu. Même s’il a compris qu’il était dans son droit, monsieur M. a refusé l’aide qui lui était proposée, pour ne pas risquer de conflit avec son manager. Il a aussi refusé qu’une action particulière sur la Diversité soit mise en place sur son lieu de travail, convaincu que son manager se douterait que cette action était liée à une plainte de sa part. Il craignait aussi d’être mis en difficulté devant ses collègues. Il préfère quitter l’entreprise plutôt que d’avoir à parler de son orientation sexuelle avec ses managers et collègues. Le responsable diversité a respecté son choix de confidentialité mais a néanmoins proposé des actions collectives, permettant de traiter en partie le sujet. Il a ainsi proposé de sensibiliser à nouveau l’équipe des ressources humaines sur la confidentialité des données personnelles (bénéficiaire de la mutuelle par exemple) et de s’assurer que le manager en question soit, parmi d’autres, envoyé en formation
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Mon employeur a fait son coming out - L’Autre Cercle - Novembre 2016
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