Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 4 mai 2023 - 8 DH - N° 1107
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Crédits immobiliers Tendance contrastée
Lutte contre l’inflation Vers une appréciation du Dirham ?
P. 6
P. 7
SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
Pluie d'incertitudes
P. 2/10 à 39
Entretien avec Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture
Textile
Tourisme interne
Un secteur en quête de souveraineté
Vacances d’été en période d’inflation
P. 40/41
P. 42/43
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 4 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
> Actualité
Voyons voir : Bousculade sur le banc des chômeurs Ça se passe au Maroc 3 4
> Bourse & Finances
Point Bourse Hebdo : Le marché prêt à affronter le «Sell in May» Crédits immobiliers : Tendance contrastée Lutte contre l’inflation : Vers une appréciation du Dirham ? Volatilité en Bourse : Les secteurs à privilégier Résidences Dar Saada : Une cession d'actifs en cours pour tourner la page de la titrisation 5 6 7
Editorial
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> Spécial agriculture
AGRICULTURE CHANGER DE PARADIGME Par Fatima Ouriaghli B ovins, ovins et caprins dandinent allègrement. A côté d’eux, posent fièrement les tomates, poids chiches, carottes, courgettes et autres navets. On enverrait bien tout ce «beau monde» dans une marmite bouillante pour un succulent plat de couscous. Mais cela attendra. On leur accorde volontiers un répit, le temps que dure le Salon international de l’agri- culture de Meknès (SIAM), ouvert mardi dernier et qui se prolongera jusqu’au 7 mai courant. Pour cette 15 ème édition du SIAM, la bouffe va occuper une place centrale. Logique me diriez-vous, car c’est l’essence même de ce Salon. Sauf que cette édition a une tonalité particulière, puisque l’enjeu n’est pas tant de faire voir au monde entier ce qui se fait de mieux dans le domaine agricole au Maroc, mais plutôt de voir comment produire mieux, et surtout plus. Plus pour assurer la sécurité alimentaire. Plus pour s’assurer une certaine souveraineté alimentaire. Ce sont les enjeux du moment. Des enjeux auxquels sont confrontées toutes les économies du monde et auxquels il faut apporter des réponses adéquates. Les sécheresses de plus en plus récurrentes au Maroc, la pandémie liée au coronavirus, les crises géopolitiques comme la guerre en Ukraine et ses conséquences au niveau mondial ont suscité des tensions alimentaires telles qu’elles imposent une redéfinition pro- fonde du modèle agricole du Royaume. Histoire de le rendre plus résilient. Histoire de le rendre moins dépendant de l’extérieur. C’est pourquoi le thème choisi pour cette édition est « Génération Green : Pour une souveraineté alimentaire durable ». Un thème d’autant plus d’actualité que cette quête de souveraineté sanitaire se heurte à une problématique sur laquelle le Maroc n’a pas vérita- blement d’emprise : les changements climatiques, qui confrontent le pays à des sécheresses de plus en plus récurrentes et de plus en plus sévères, accentuant son déficit hydrique. Cette année, la cam- pagne agricole s’inscrit dans une séquence climatique de 5 années difficiles marquées par la succession des années sèches (4 sur les 5 dernières années). Et au 27 avril dernier, la campagne agricole a enregistré un cumul pluviométrique de 207 mm, soit une baisse de 36% par rapport à une année normale (322 mm), mais une hausse de 13% par rapport à la campagne précédente (184 mm) à la même date. Au final, le Maroc devrait s’en tirer avec une production prévi- sionnelle des trois céréales principales estimée à près de 55,1 mil- lions de quintaux contre 34,0 millions de quintaux en 2021/22. Une production relativement faible et loin des anticipations contenues dans le projet de Loi de Finances 2023 (75 millions de quintaux). Aujourd’hui, plus que jamais, il faut changer de paradigme, au regard notamment des limites du modèle agricole actuel. Qui péna- lisent et précarisent les agriculteurs, brident la croissance et ne permettent pas d’assurer la sécurité alimentaire. u
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> Economie
15 ème édition du SIAM : La grand-messe de l’agriculture nationale signe son retour Entretien avec Mohamed Sadiki : «Le SIAM est un événement important pour valoriser l’agriculture nationale» Génération Green : Une pièce-maîtresse pour l'agricul- ture nationale Entretien avec Jawad Chami : «Le Maroc peut s’inspi- rer de l’expérience britannique en matière de dura- bilité» Maroc-Royaume-Uni : Une coopération portée sur l’avenir Entretien avec Tom Hill : Maroc-Royaume-Uni, de nombreux domaines de complémentarité Sécurité alimentaire : Faisons le point ! Campagne agricole 2022/2023 : Les récoltes céréa- lières estimées à 55,1 millions de quintaux Chantiers agricoles : Sadiki fait le point ! Produits de terroir : Grand sursaut avec le Plan Maroc Vert Entretien avec El Mahdi Arrifi : «L’ADA porte un appui fort aux groupements producteurs des produits du terroir» Ça se passe au SIAM Production agricole : L’import pour combler les défi- cits Prix des denrées alimentaires : La diminution des exportations agricoles pour faire face à l’inflation n’a pas suffi ! Viandes rouges : La filière aura son 3 ème contrat-pro- gramme Circuit de distribution : Nouvelle génération de sites, la panacée à l’horizon 2030 ? Entretien avec Faouzi Bekkaoui : INRA, «Notre pro- gramme de recherche est basé sur l’anticipation des évolutions et défis émergents» Agrégation : Le trait d’union idoine entre l’amont et l’aval Financement : Le nerf de guerre pour développer l’agriculture nationale Assurance agricole : A l’épreuve des changements climatiques Matériels agricoles : Le cri de détresse de l’AMIMA
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Textile : Un secteur en quête de souveraineté Tourisme interne : Vacances d’été en période d’infla- tion Entretien avec Me Nesrine Roudane : Investissement, La nouvelle charte est «innovante, mais reste encore inachevée»
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> L'univers des TPME
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Casablanca-Settat : Nouveau coup de pouce à l’entre- preneuriat 47
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> Développement durable
> High-tech Cryptoactifs au Maroc : Les contours de la réglementa- tion se dessinent 50 > Culture Entretien avec Mohamed Ali Lyamani : Moroccan Short Mobile Film Contest, Un acte I réussi 51 Economie circulaire : 62,5 millions d’euros pour la construction d’une usine de recyclage de textile à Tanger Gouvernance : Casablanca a sa police municipale de l’environnement 48 49
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Bousculade sur le banc des chômeurs Par D. William
L’ économie nationale traine le chômage comme un boulet. Toutes les poli- tiques initiées jusqu’à pré- sent n’ont pu infléchir dura- blement, et de façon drastique, le taux de chômage. Et si le gouvernement n’y parvient pas en «temps normal», ce n’est pas en période de crise, où l’emploi est davantage précarisé, qu’il va y arri- ver. Entre le déficit pluviométrique et une campagne agricole très moyenne, pour ne pas dire médiocre, auxquelles s’ajoutent les conséquences de la guerre russo-ukrainienne, avec notamment des tensions inflationnistes qui perdurent, autant dire que l’environnement écono- mique n’est pas du tout favorable. Et pour ces premiers mois de l’année 2023, le taux de chômage s’est aggravé. Ainsi, entre le premier trimestre 2022 et la même période de 2023, l’écono- mie nationale a perdu 280.000 postes
d’emploi, 267.000 non rémunérés et 13.000 rémunérés. Cette perte est due à une baisse de 229.000 postes au milieu rural et 51.000 au milieu urbain, selon le haut-commissariat au Plan. Devinez quel secteur a accusé le plus de pertes d’emploi : l’ «agriculture, forêt et pêche» , avec 247.000 postes. Ainsi, 83.000 personnes, dont 67.000 en milieu urbain et 16.000 en milieu rural, sont venues agrandir le rang des chômeurs. Le volume du chômage attei- gnant 1.549.000 personnes au niveau national, contre 1.466.000 au cours de la même période de 2022. En définitive, le taux de chômage est ainsi passé de 12,1 à 12,9% au niveau national. La tendance peut-elle être ren- versée d’ici la fin de l’année ? Peu sûr, surtout en l’absence d’une croissance robuste et durable, créatrice d’emplois. D’ailleurs, la croissance se situerait, selon la Banque centrale, à 2,6% cette
année au lieu des 4% prévus par le gouvernement. Ce qui va se répercuter sur la capacité de l’économie nationale à générer des emplois, dans un pays où sur le banc des chômeurs se bousculent davantage les jeunes âgés de 15 à 24 ans (35,3%), les diplômés (19,8%) et les femmes (18,1%). Et si BAM maintient le durcissement de sa politique moné- taire, la croissance risque d’être davan- tage bridée. Le paradoxe, c’est que le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, invité du Forum économique mondial à l’occasion du Sommet sur la croissance mondiale, a loué le modèle du Maroc en matière de croissance et d'emploi : une croissance tributaire de l’agricul- ture, elle-même dépendante de la plu- viométrie, et qui n’est pas rigoureuse ni régulière pour faire baisser le taux de chômage (sic) ! ◆
Au premier trimestre 2023, 83.000 per- sonnes de plus sont venues agrandir le rang des chômeurs par rapport au même trimestre de l’année der- nière.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
www.fnh.ma Ç A SE PASSE AU MAROC L e programme national «Villes sans bidonvilles» a permis le traitement de la situation de 3.516 familles au cours de l'année 2023, alors que 60 villes ont été déclarées sans bidonvilles. Selon le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la ville, 56% des familles restantes concer- nées par ledit programme sont basées à Casablanca, Salé, Skhirat, Témara, Marrakech, Guercif et Larache. Afin d’accélérer la mise en œuvre de ce programme, le ministère œuvre en vue d'impliquer de nouveaux acteurs, les régions en l’occurrence, et de renforcer le partenariat public-privé. Le taux d’avancement du programme, dont le lancement a été donné par le Roi Mohammed VI en 2004, a atteint 74%, avec une amélioration des conditions de vie de 322.420 familles. ■ Villes sans bidonvilles : 3.516 familles bénéficiaires en 2023
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Maroc-Espagne
Transport routier de marchandises pour compte d'autrui
Les importations mensuelles de gaz naturel en hausse de 167% à fin avril
Un soutien de 3 Mds de DH aux professionnels L e ministère du Transport et de la Logistique a pris une série de mesures en faveur des entreprises du secteur opé- rant dans le domaine du trans- port de marchandises. Selon le ministre de tutelle, Mohammed Abdeljalil, qui s’exprimait mardi
L es importations mensuelles de gaz natu- rel liquéfié (GNL), enregistrées via l'inter- connexion entre le Maroc et l'Espagne, ont augmenté de plus de 167% à fin avril dernier, a indiqué, mardi à la Chambre des conseillers, la ministre de la Transition éner- gétique et du Développement durable. Leila Benali a fait savoir que l'accès au marché international du GNL permet d'accélérer le développement des énergies renouvelables et abandonner les énergies fossiles, ainsi que de décarboner l'électricité et l'industrie et réduire la facture énergétique. «Aujourd'hui, nous sommes en train d'accélé- rer les investissements dans les infrastructures gazières, et ce chantier est attendu depuis 2009» , a-t-elle poursuivi, soulignant que le volume des investissements du secteur privé dans ce domaine varie entre 4 et 8 milliards de dirhams à court terme. S'agissant des énergies renouvelables, la ministre a souligné que l'année dernière a connu l'octroi de l’autorisation de plusieurs nouveaux projets, d'une capacité totale de 1.000 mégawatts, notant qu'il s'agit de la plus grande capacité autorisée par le ministère en une année. Par ailleurs, plusieurs initiatives et programmes nouveaux ont été élaborés, notamment la
au Parlement, les entreprises du transport routier de marchan- dises pour compte d'autrui ont été intégrées dans les catégo- ries bénéficiant du soutien exceptionnel des professionnels du secteur du transport routier. Ainsi, quelque 31.000 entreprises exploitant près de 71.000 camions en ont bénéficié à raison de trois milliards de dirhams, soit 60% du montant total. Par ailleurs, un montant annuel de 250 millions de dirhams est consacré au programme de renouvellement du parc du trans- port routier. Dans ce cadre, 1.527 demandes ont été satisfaites et 683 subventions ont été versées, pour un coût d'environ 95 millions de dirhams. Quelque 600 subventions sont en cours de versement, alors que les inscriptions sont ouvertes depuis le 19 avril dernier pour le même programme au titre de l'année 2023, précise le ministre. Qui indique également que le programme de formation des chauffeurs professionnels se poursuit pour un coût de 100 millions de dirhams au titre de 2022, expliquant que 100.000 personnes y ont été inscrites, alors que 60.000 chauffeurs pro- fessionnels en ont bénéficié. En 2023, ce programme profitera à 40.000 personnes. ■
mise en œuvre d'un programme d'alimenta- tion des zones industrielles en énergie élec- trique propre et l'octroi d'agréments aux deux premiers projets d'alimentation des zones industrielles de Kénitra et de Tanger, avec une capacité dépassant 150 mégawatts. Concernant le volet législatif, la ministre a rele- vé que deux lois ont été promulguées, à savoir la loi n° 40.19 modifiant et complétant la loi n° 13.09 relative aux énergies renouvelables, et la loi 82.21 relative à l'autoproduction d'éner- gie électrique. Ces textes visent à permettre aux citoyens, notamment aux propriétaires de maisons et aux petites et moyennes entre- prises, d'avoir accès aux énergies renouve- lables à moindre coût, de mieux maîtriser leur consommation d'énergie et de réduire leurs factures. ■
Produits pétroliers
Le Maroc va investir 1,2 Md de DH cette année pour augmenter le stock
L a ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a annon- cé mardi 2 mai au Parlement la constitution d'une commission technique chargée du suivi de l'alimentation du stock de produits pétroliers pour atténuer les conséquences de la flambée des prix internationaux sur le marché national. Cette commission est composée de représentants de son département, du ministère de l'Economie et des Finances et de la Caisse de compensation. La ministre a indiqué, à ce propos, que le gouver- nement veille à l'accompagnement des projets pro- grammés par des opérateurs privés dans le but de tirer vers le haut la capacité de stockage. Elle a ainsi fait état d'une augmentation du niveau du stock de
taire estimé entre 7 et 19 jours, et ce pour un inves- tissement de l'ordre de 800 millions de dirhams. Elle a aussi fait état de la programmation cette année, dans le cadre d'un partenariat avec le sec- teur privé, d'un investissement d'environ 1,2 milliard de dirhams qui augmentera le stock à hauteur de 370.000 mètres cubes, l'équivalent de 6 à 17 jours en produits pétroliers; un investissement auquel s'ajoutent 700 millions de dirhams permettant d'aug- menter le stock de 255.000 mètres cubes (10 à 12 jours de stock). Toujours sur ce registre, elle a indiqué que la capaci- té de stockage de la raffinerie SAMIR est de 345.000 tonnes en gasoil, soit l'équivalent de 22 jours de consommation. ■
187.000 mètres cubes de produits pétroliers depuis début 2023, soit un volume de stockage supplémen-
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis mai 2022
Le marché prêt à affronter le «Sell in May» ◆ Après un mois légèrement haussier, le Masi entame mai sur une note négative où les séances continueront à être rythmées par les publications d'entreprise.
conditionner la tendance. Par ailleurs, nous sommes dans les toutes premières séances du mois de mai et le célèbre adage boursier «Sell in May and go Away» refait surface. Il faut dire que c’est sou- vent un point d’inflexion dans l’année bour- sière. En règle générale, c’est durant cette période que les dividendes sont détachés des actions, notamment Maroc Telecom, et quelques valeurs financières. Tout naturelle- ment, les cours des actions baissent alors du niveau des dividendes distribués. Pour les actionnaires, aucun souci. Mais pour l'indice Masi, la baisse est mécanique. En revanche, il convient de souligner que cette stratégie n'est pas une règle absolue. Bien que plusieurs statistiques historiques indiquent que la période de mai à septembre n'est pas propice aux investisseurs sur le marché boursier marocain, cela ne signifie pas qu'il faut systématiquement se délester de ses actions en cette période. En fait, il faut garder en tête que chaque année est différente et les performances passées ne
préjugent pas des résultats futurs. Cette année 2023, qui ne manque pas de rebondissements sur le plan économique, va-t-elle faire mentir ou donner raison à ce fameux adage ? A suivre. Reprise de la dynamique haussière des taux sur le primaire Tenant compte des exigences de rentabilité toujours élevées des investisseurs durant cette 1ère séance d’adjudication du mois de mai, les taux obligataires affichent un mouvement globalement haussier. Ainsi, le rendement de la maturité 10 ans s’est inscrit en hausse de 14 pbs à 4,7%. Pour sa part, la maturité 20 ans baisse légèrement de 3 pbs. La même orientation haussière a été observée sur le marché secondaire. En l’absence de la publication des besoins annoncés du Trésor durant le mois de mai, l’argentier de l’État souscrit un montant de 2,7 milliards de DH face à une demande de 7,5 milliards de DH, soit un taux de satisfac- tion de 36%. ◆
D es journées sans grand relief avec beaucoup d’hésitation ont marqué le mois d’avril à la Bourse de Casablanca, qui s’est soldé par une progression de 1,29%, insuffisante pour faire sortir le Masi de son range. Les volumes traités durant ce mois n’ont pas dépassé les 1,2 milliard de dirhams, témoignant du manque d’enthou- siasme des opérateurs. Maintenant, le marché va-t-il poursuivre sa latéralisation ? Techniquement, le premier obstacle solide se situe entre 10.500 et 10.550 points. Une zone d’offre sur laquelle a buté l’indice plusieurs fois ce mois, sans pouvoir la franchir. Fondamentalement, les actions basculent vers une période de sai- sonnalité, rarement propice à de grands rallyes. A côté, les publications trimestrielles des entreprises cotées attendues d'ici le 31 mai au plus tard et les détachements de coupons d’actions devraient tout aussi Par Y. Seddik
Les volumes traités durant ce mois n’ont pas dépassé les 1,2 milliard de dirhams, témoignant du manque d’en- thousiasme des opérateurs.
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BOURSE & FINANCES
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Crédits immobiliers
◆ Les crédits à la promotion immobilière baissent au moment où ceux à l’habitat progressent. ◆ Les financements participatifs destinés à l'habitat gagnent du terrain malgré la crise. Tendance contrastée L es crédits destinés aux promoteurs immo- biliers ont fortement baissé à fin mars 2023. C’est même la Par Y. Seddik
recherche. Qui plus est, le retard dans l'adoption de nouvelles incita- tions annoncées par le gouver- nement pour le secteur crée également de l'incertitude parmi les opérateurs et les acheteurs. Rappelons que le projet de décret sur les aides au loge- ment est fin prêt et sera sur la table du Conseil de gouverne- ment dans les prochains jours, pour une entrée en vigueur dans la prochaine Loi de Finances. Mais aucune clarification n'a été faite sur les détails de ce programme, laissant les promo- teurs dans le flou total. La Mourabaha plébiscitée Si les promoteurs pâtissent du rationnement de crédit de la part des banques, les particu- liers, eux, continuent de s’en- detter malgré le resserrement des conditions financières. Les chiffres de la Banque centrale montrent une progression de 2% des prêts à l’habitat pour un encours de 240 milliards de DH, ce qui contraste avec la tendance observée dans la pro- motion immobilière. Par ailleurs, le financement participatif destiné à l'habi- tat, sous forme notamment de Mourabaha immobilière, fait
Les statistiques monétaires de BAM pour le mois de mars révèlent une nette baisse des crédits destinés aux promoteurs immo- biliers.
seule catégorie de prêts qui baisse d’une année à l’autre, selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib relatives au mois de mars. L’encours est de 51,59 milliards de DH, en baisse de 7,5% par rapport à mars 2022. En glis- sement mensuel, il ressort en baisse de 1,8%. En effet, le secteur immobilier traverse une période délicate avec une érosion du pouvoir d’achat, une hausse des prix des matériaux de construc- tion et une augmentation des taux d’intérêt qui affecte aussi bien les promoteurs que les acquéreurs. «Plusieurs promo- teurs immobiliers ont redimen- sionné leurs projets et mis en arrêt des chantiers en raison du manque d'engouement des acheteurs en 2022, avec une baisse des dépôts d'autorisa- tion de construction et de mise en chantier d'au moins 50%, ainsi qu'une tendance baissière des ventes de ciment», ont indi- qué BKGR dans une note de
Les taux d'intérêt des crédits immo- biliers sont restés stables au mois de mars, ressor- tant à 4,5% toutes durées confondues.
mieux, enregistrant une pro- gression de 17,7% à fin mars. Avec plus de 19 milliards de DH, il représente désormais près de 8% des encours du sec- teur bancaire pour les crédits à l’habitat. Cette tendance s'accélère à court terme, puisque sur les 1,24 Md de DH de crédits acqué- reurs enregistrés depuis janvier, 673 MDH ont été réalisés via la Mourabaha, soit la moitié des nouveaux financements. Sur un horizon plus long, l'encours des financements Mourabaha a augmenté de 3 Mds de dirhams entre mars 2022 et mars 2023, représen- tant là aussi 50% des encours des crédits acquéreurs sur cette période. Des taux d’intérêts stables en mars Les taux d'intérêt des cré- dits immobiliers sont restés stables au mois de mars, res- sortant à 4,5% toutes durées confondues, indique le baro- mètre d’Afdal. Ils oscillent entre 4,10% et 4,50% sur une durée maximale de 15 ans et entre
4,20% et 4,75% sur des matu- rités plus longues. Bien que les banques n'aient pas apporté beaucoup de modifications à leurs grilles de taux, il est impor- tant de noter que les écarts peuvent être significatifs d'une banque à l'autre et en fonction du profil de l'emprunteur. Par ailleurs, la tendance des taux est à la hausse, ce qui signifie que les emprunteurs potentiels devraient agir rapidement pour concrétiser leur projet immo- bilier. En dehors des taux qui grimpent et dont la hausse pourrait s’accélérer au cours des prochains mois, les exi- gences des banques n’ont pas beaucoup évolué ces derniers temps, en particulier pour les particuliers, observe un profes- sionnel. En revanche, il note un resserrement des conditions pour les professionnels et les professions libérales. Cela dit, chaque cas est différent et cer- taines banques peuvent être très compétitives. D’autant plus que la conjoncture pourrait faire plonger la demande de nou- veaux prêts. ◆
Le crédit bancaire au secteur non financier (SNF) a enregistré un ralentissement annuel à 5,7% en mars 2023, après une croissance de 6% un mois auparavant, selon BAM. Ce ralentissement de l'évolution des concours au secteur non financier recouvre la décélération de la croissance des prêts aux sociétés non financières privées de 6,8% à 4,9% et l'accélération de celle des prêts aux sociétés non financières publiques à 33,1% après 21,9%, précise la Banque centrale. Quant à la progression des prêts aux ménages, elle est restée, pour sa part, quasi-stable à 3,6%. Ralentissement du crédit bancaire global à 5,7% en mars
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BOURSE & FINANCES
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Lutte contre l’inflation Vers une appréciation du Dirham ? A ugmentation du taux directeur, lutte contre les augmentations abu- sives des prix, exonéra- tion de la TVA pour les Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d’Archè Consulting
Car le taux de change, c’est un peu comme de la nitroglycérine : il faut le manipuler avec précaution, au risque de se voir confronté à des conséquences qui ne sont pas forcément celles que l’on souhaite au départ. C’est un peu mettre le doigt dans un engrenage, qui pourrait nous amener à opérer d’autres manipulations du taux de change pour corriger le tir et ainsi de suite jusqu’au discrédit des autorités monétaires. Mais, rien n’empêche d’explorer cette piste, peut-être que quelque chose en ressortira finalement. Premièrement, quand on analyse l’évolution des exportations et importations marocaines des der- nières années, plusieurs déduc- tions peuvent être faites. D’un côté, nous sommes confron- tés clairement à un déficit com- mercial structurel, qui semblait cependant en voie de contraction jusqu’en 2015/2016. Mais, d’un autre côté, nos exporta- tions connaissent depuis 2013 une augmentation certes faible, mais tendancielle. Notamment grâce au saut qualitatif opéré par l’indus- trie marocaine, à travers le «Plan d’accélération industrielle», qui fait que désormais, le secteur automo- bile pèse environ 40% du total des exportations industrielles. Cette tendance risque très cer- tainement de se renforcer dans
les décennies à venir, en raison principalement des mutations pro- fondes de la supply chain mon- diale, qui fait que désormais la proximité géographique avec le marché européen et la présence d’un écosystème industriel adé- quat, deviennent de plus en plus un argument majeur, davantage que le coût de la main-d’œuvre stricto sensu. Mais concernant le secteur de l’automobile, si une légère appréciation du Dirham va se traduire nécessairement par une baisse des recettes en Dirham, cela n’impactera en rien celles réalisées en devises, puis rapatriées par les entreprises mères en Europe. Donc aucun risque que cela impacte notre attractivité pour les IDE. Quant à l’écosystème local, l’impact reste à évaluer, même si la résilience de ce dernier semble laisser croire que l’impact sera résorbé sur la longue durée. Deuxième constat : les importa- tions qui, malheureusement, conti- nuent de croître plus rapidement que nos exportations. Cependant, le rythme d'accélération ou de décélération de nos importations semble étroitement corrélé à l’évo- lution des produits énergétiques (gasoil, essence, fuel, gaz,...). En effet, la légère réduction de notre déficit commercial entre 2012 et 2015/2016 va de pair avec une baisse du prix de la facture éner- gétique, due à une baisse des cours des matières énergétiques à l’échelle mondiale. De même que la hausse à partir de 2016 de la valeur de nos importations, est due à une remontée tendancielle du prix du baril à l’international. Les importations constituent donc, de fait, le canal qui alimente la composante exogène de notre inflation. Dans cette perspective, les poli- tiques de transition énergétique vers le solaire principalement, contribuent et contribueront à terme à réduire notre dépendance
vis-à-vis des énergies fossiles, et par conséquent à colmater relati- vement cette brèche dans laquelle s’engouffre une inflation moné- taire principalement occidentale, que nous subissons sans y être pour rien. Mais, en attendant, il est possible d’atténuer cet impact en réduisant cette facture, du moins en Dirhams, à travers une légère appréciation du Dirham. Cependant, il est évident que cette perspective ne fera pas que des heureux. Car toutes les entre- prises dans le secteur de l’export devront supporter une baisse de leurs marges en Dirham, si cette mesure venait à être adoptée, du moins temporairement, le temps que les cours se calment à l’inter- national. Mais, d’un autre point de vue, cela pourrait stimuler et amener nos exportateurs à puiser dans d’autres ressources, comme l’innovation (technologique, mana- gériale, organisationnelle,...), pour retrouver des marges profits, au lieu de se retrancher derrière un taux de change qui, peut-être, et je dis bien peut-être, ne reflète pas forcément l’évolution de notre structure des échanges de ces dernières années, ni la vraie valeur du Dirham, si l’on était dans un régime de change flottant. Tout cela réclame bien entendu une étude et une analyse fouil- lée et exhaustive des différents impacts d’une telle mesure sur notre tissu productif. Mais ce qui est certain, c’est qu’il s’agit là d’une piste, qu’il serait selon moi erroné d’ignorer en se limitant à des mesures classiques (hausse du taux directeur), dont les résultats ne semblent pour l’instant pas flamboyants. Comme disait quelqu’un : «Celui qui a pour seul outil un marteau, a tendance à voir tous les problèmes sous la forme de clous» . N’en faisons pas de même avec le taux directeur, et essayons collectivement d’explo- rer d’autres pistes, aussi hétéro- doxes soient-elles. ◆
intrants agro-alimentaires… : mal- gré tous les efforts déployés par les autorités, rien n’y fait, l’inflation continue de faire des siennes. Ainsi, ayant épuisé tous les recours conventionnels, notre salut réside- rait peut-être ailleurs, là où on l’a le moins soupçonné depuis le début de la crise. Car si cette inflation est bel et bien, du moins à ses débuts, impor- tée comme en témoignent jusqu’à présent la flambée des prix des intrants dans quasiment tous les secteurs, c’est que peut-être la solution réside en amont. Et se limiter dans ce contexte à en traiter les symptômes, ne fait que retar- der l'inéluctable, puisque casser le thermomètre ne fait pas disparaître la fièvre. Cependant, il faut, dès lors qu’on aborde les questions relatives au taux de change, faire preuve de la plus grande précau- tion. Car résoudre des problèmes économiques structurels par des manipulations de change revient souvent à mettre la poussière sous le tapis. Elle finit toujours par res- sortir !
Le taux de change,
c’est un peu comme de la nitroglycé- rine : il faut le manipuler avec précau- tion.
Evolution des importations et exportations marocaines (2012-2020 en milliards de DH) Source : Oce des changes Evolution des importations et exportations marocaines (2012-2020 en milliers de DH)
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Total Export CVS-CJO
Total Import CVS-CJO
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BOURSE & FINANCES
JEUDI 4 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Volatilité en Bourse
◆ Quatre secteurs ont la particularité d'être résilients face à l'inflation et présentent des multiples de valorisation relativement bas. ◆ Le marché actions pourra-t-il renouer avec une tendance haussière ? Eléments de réponse. Les secteurs à privilégier
Un scénario peu favorable à la reprise du marché actions. Ce scénario est soutenu par une série d’arguments, dont la détermination affichée de BAM de vouloir éviter un cycle inflationniste long qui met- trait en péril les perspectives de croissance de l’économie marocaine sur le long terme, ou encore la soutenabilité du Dirham qui devient aujourd’hui un sujet de vigilance. De son côté, l’impact de l’in- flation sur la demande n’est pas entièrement consommé. «Nous assistons à un décalage de la transmission de l’inflation vers la demande locale. Une situation qui devrait continuer à peser sur plusieurs secteurs cotés», lit-on. Cette situation est justifiée, selon AGR, par le renouvel- lement progressif des stocks des entreprises et par les effets différés relatifs aux chaînes logistiques. À cet effet, «nous croyons que l’impact négatif de la soutenabilité de l’infla- tion n’est pas entièrement visible sur la dynamique de la demande locale» , indique le bureau de recherche. Au final, pour AGR, l’argument qui pourrait plaider en faveur des actions est leur niveau de cherté : «ces derniers devraient être relativement ‘bas’ afin d’in- tégrer l’essentiel des risques générés par la persistance des pressions inflationnistes. Concrètement, le P/E du mar- ché poursuit sa normalisation depuis 2022 et se rapproche de la cible fondamentale de 16,0x fixée par AGR» . ◆
tion, particulièrement dans le contexte actuel. Néanmoins, nous pouvons dresser les conditions pré- alables à une reprise sou- tenable du marché actions marocain en 2023».
Les banques, mines, télécoms et ports sont à privilégier dans une stratégie à moyen-terme.
3 conditions pour une reprise durable du marché actions Pour AGR, le marché boursier serait prédisposé à renouer avec une tendance haussière de fond une fois les investis- seurs anticiperont un pivot de la politique monétaire de Bank Al-Maghrib. Ou bien ces inves- tisseurs percevront une reprise visible de la demande locale sous l’effet du retour de l’infla- tion à des niveaux modérés, ou encore lorsque les actions se traiteront à des multiples de valorisation relativement «bas» qui intègrent l’essentiel des risques générés par le contexte inflationniste actuel. Il semble prématuré pour AGR de valider les deux premières conditions, au moins sur les deux trimestres à venir. Par contre, les niveaux de valori- sation demeurent aujourd’hui le seul argument crédible qui justifierait un éventuel retour d’intérêt envers les actions. Venons-en à présent aux détails. Sur la base des der- nières projections écono- miques et du discours du gou- verneur de Bank Al-Maghrib, le bureau de recherche croit en le maintien d’une politique moné- taire restrictive durant l’année 2023, ce qui écarte les anti- cipations d’un éventuel pivot.
s’agit d’un P/E 2025E en des- sous du niveau fondamental cible de 16,0x» , lit-on dans la lettre. L’approche conservatrice de AGR fait ressortir 4 secteurs qui pourraient faire l’objet d’une implémentation progressive, et ce dans le cadre d’une stratégie de placement à moyen terme. Il s’agit des banques, des mines, des télécoms et des ports. Point important à préciser : la croissance bénéficiaire récur- rente de la cote en 2022 a été portée par les secteurs banques et mines, qui évoluent à contre-tendance du marché. À l’exception de ces deux sec- teurs, les profits récurrents de la cote accusent un repli de 3,6%. Au-delà de la stratégie d’in- vestissement, le bureau de recherche répond à une autre question qui taraude les inves- tisseurs. La Bourse a-t-elle tou- ché le fond ? D’entrée, AGR indique qu’ «il serait préten- tieux d’y répondre avec convic-
D ans un contexte où les tensions infla- tionnistes persistent avec un IPC qui a pointé à 10,1% en février, avant de redescendre à 8,2% en mars, le marché actions devrait être confronté à une volatilité sensible au cours du second trimestre 2023. C'est l'avis de Attijari Global Research, qui recommande une approche prudente pour les investisseurs dans sa lettre d’investissement «AGR House View». Ce scénario est soutenu par l’affaiblissement continu de la demande dans un contexte marqué par les anticipations de la poursuite du resserrement monétaire de la part de Bank Al-Maghrib. «Nous continuons à privilégier les secteurs résilients face à l’inflation et dont les multiples de valorisation sont relative- ment «bas». Pour le cas du marché actions marocain, il Par Y. Seddik
Les niveaux de valo- risation demeurent aujourd’hui le seul argu- ment cré- dible qui justifierait un éventuel retour d’inté- rêt envers les actions.
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Résidences Dar Saada
◆ Lancé en 2017, un fonds de titrisation de Résidences Dar Saada est arrivé à échéance en novembre dernier, sans que le groupe ne puisse rembourser les investisseurs et le liquider. Une solution est désormais envisagée avec la cession d'une filiale. Une cession d'actifs en cours pour tourner la page de la titrisation S ursouscrite 2 fois au moment de son lancement en 2017, l'opération de titrisa- tion de Dar Saada, Par A. Hlimi
demeure au titre du recouvre- ment du loyer, de l’engagement de rachat des actifs et du paie- ment de la taxe sur les terrains non bâtis des actifs, avons- nous appris auprès des opéra- teurs. D’ailleurs, le groupe sou- haitait lancer une émission obli- gataire en 2022 pour s’acquitter de sa dette, mais elle n’a pas abouti au moment voulu, avant la date de l’échéance du fonds. Une solution est en cours Pour honorer ses engage- ments, le groupe immobilier creuse désormais officielle- ment la piste d'une cession d'actifs. «Nous sommes sur une opération de cession des parts sociales de la société RDS V pour un montant de 200 MDH, dont 100 MDH déjà versés entre les mains du notaire chargé du déroulement et la finalisation de l’opération. Bien entendu, le
ainsi que la sortie du périmètre de consolidation du fonds FT Olympe en cours de liquidation. Ainsi, le gearing net passe de 38% en 2021 à 32% à fin 2022, en recul de 6 points en une année. Une stratégie ajustée Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires annuel de 543 MDH en 2022, contre 776 M DH durant la même période de 2021, soit une baisse de 30%. Cela s’explique principalement par la décision du manage- ment de ralentir la production, compte tenu des difficultés que connaît le secteur du BTP et le retard d’obtention des titres fonciers de la 1 ère tranche d’un projet de standing supérieur au centre de Casablanca, dont les travaux sont achevés. D’ailleurs, le contexte actuel, marqué par les tensions infla- tionnistes et le retard d’appli- cation de la nouvelle réglemen- tation relative à l’immobilier social, ont poussé le groupe à ajuster sa stratégie et à définir un nouveau plan de dévelop- pement axé sur de nouvelles priorités. Il s’agit, entre autres, du déstockage rapide des pro- duits finis, une meilleure adé- quation de l’offre aux besoins du marché, la priorisation des projets à forte valeur ajoutée avec un niveau satisfaisant des préventes et l’accélération du développement des projets en Afrique subsaharienne. ◆
prix de cession de la filiale (RDS V) convenu avec l’acquéreur de 200 MDH devrait servir partiel- lement au remboursement des différents coupons, intérêts de retard, etc.» , explique le mana- gement dans son rapport finan- cier 2022. En plus de cette cession, RDS envisage le recours à un autre «financement» qui sera destiné (conjointement avec le prix de cession de RDS V) au rachat intégral des actifs immobiliers restants entre les mains du FT Olympe, et sera garantie entre autres par des sûretés réelles (hypothèques RDS). Le montant global nécessaire pour la récupération de l’inté- gralité des obligations du fonds et la clôture du dossier est de près de 497 MDH. Malgré un déstockage important et une dette globalement maîtrisée, Résidences Dar Saada a arrêté l'année 2022 par la réalisation d’un résultat net négatif de 61 MDH, après une perte de 17 MDH en 2021. Le Groupe, qui a décidé volontairement de réduire la voilure sur sa production dans un contexte difficile pour le secteur, a procédé à un remboursement de 533 MDH de dettes bancaires, hors intérêts, au titre de cette année. Ainsi, l’endettement glo- bal net à fin décembre 2022 s’élève à 1,9 milliard de DH. Cette baisse s’explique par les remboursements de la période
portant sur 600 MDH, devait permettre au groupe de moné- tiser ses actifs et financer son développement. Mais, depuis 2021, le groupe fait défaut sur cette opération en ne payant pas les loyers et en n'effec- tuant pas les rachats d'actifs prévus auprès du fonds pour rembourser les investisseurs. Ces derniers ont alors décidé d'offrir un délai supplémentaire au promoteur pour finaliser les rachats d'actifs auprès du fonds. En mars 2023, les porteurs d’obligations se sont réunis à nouveau pour décider d’en- voyer des lettres de mise en
Pour honorer ses enga- gements, le groupe immobilier creuse désor- mais offi- ciellement la piste d'une cession d'ac- tifs.
L’endettement glo- bal net de RDA à fin décembre 2022 s’élève à 1,9 mil- liard DH.
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SPÉCIAL
AGRICULTURE
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15 ème édition du SIAM
◆ Déployé sur 18 hectares, dont 11 couverts, l’événement regroupe plus de 1.400 exposants venus de 65 pays. ◆ Invitée d’honneur, la Grande-Bretagne veut mettre à la disposition du Maroc son expérience en matière de durabilité. La grand-messe de l’agriculture nationale signe son retour
Aziz Akhannouch, a donné le coup d’envoi Salon inter- national de l’agriculture de Mekhnès. de la 15 ème édition du
pose avec acuité pour le Maroc, surtout avec la flambée des denrées alimentaires accentuée par la crise du Covid-19, la sécheresse et la guerre en Ukraine. Ces facteurs ont mis à nu les fragilités du sec- teur agricole national. Aujourd’hui, le Maroc doit s’activer pour trouver des solutions adéquates afin d’aug- menter la production nationale et réduire sa dépendance aux importations. La Grande-Bretagne est l’invitée d’honneur de cette édition. Ce pays dispose d’une longue expérience en matière d’agriculture durable. Il est présent au SIAM à travers un pavillon de plus de 400 m2, où s’activent 30 exposants et 60 experts opérant dans de nombreux domaines liés à l’agricul- ture. Animées par des intervenants britan- niques, six conférences sont programmées en vue d’aborder des thématiques relatives à la souveraineté alimentaire, la maîtrise de l’eau d’irrigation, le changement climatique, le rôle du progrès scientifique et techno- logique et la consolidation des chaînes de valeur agricole. «Nous avons des relations bilatérales et historiques très cordiales qui ont été renfor-
cées par plusieurs accords dans différents domaines, notamment le secteur agricole. Notre pays est présent en force au SIAM avec des entreprises très performantes dans leur domaine d’activité, notamment la durabilité, la recherche, l’ingénierie, le commerce, la logistique et l’AgriTech. Notre pays met à la disposition des exploitants marocains son expérience dans le secteur agricole» , souligne Lord Richard Benyon, ministre britannique de la Biodiversité, des Affaires maritimes et rurales. «Le SIAM est un salon extraordinaire qui n’a rien à envier à ce qui existe à l’inter- national. Je suis très impressionné aussi par les réalisations du Maroc au niveau du développement agricole et de durabilité. Depuis la COP22, nous avons scellé un par- tenariat avec ce pays pour lutter contre le réchauffement climatique. Je dois rappeler que le peuple britannique aime beaucoup les produits agricoles marocains, particu- lièrement les fruits et légumes cultivés au pays et pas au Royaume-Uni. Le marché britannique est fort de plus 60 millions de consommateurs qui sont séduits par ces produits», conclut-il. ◆
D u 2 au 7 mai 2023, Mekhnès est la capitale de l’agriculture natio- nale. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a donné le coup d’envoi de la 15 ème édi- tion du Salon international de l’agriculture de Mekhnès (SIAM), qui marque, après 3 années d’absence, son grand retour en présence de nombreux professionnels du secteur. Déployé sur 18 hectares, dont 11 couverts, l’événement regroupe plus de 1.400 exposants venus de 65 pays, et conforte ainsi sa dimension régionale et internationale. «Le SIAM est devenu un rendez-vous incon- tournable pour de nombreux professionnels du secteur agricole nationaux et étran- gers ainsi que pour les citoyens qui sont nombreux à le visiter. Il reflète l’évolution de notre agriculture et le savoir-faire des opérateurs marocains», a souligné à cette occasion Akhannouch. «Génération Green : pour une souveraineté alimentaire durable» est la thématique choi- sie pour cette édition. C’est un sujet qui se Par C. Jaidani
«Le SIAM reflète l’évolu- tion de notre agriculture et le savoir-faire des opérateurs marocains», selon Aziz Akhannouch.
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