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BOURSE & FINANCES
JEUDI 4 MAI 2023 FINANCES NEWS HEBDO
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Crédits immobiliers
◆ Les crédits à la promotion immobilière baissent au moment où ceux à l’habitat progressent. ◆ Les financements participatifs destinés à l'habitat gagnent du terrain malgré la crise. Tendance contrastée L es crédits destinés aux promoteurs immo- biliers ont fortement baissé à fin mars 2023. C’est même la Par Y. Seddik
recherche. Qui plus est, le retard dans l'adoption de nouvelles incita- tions annoncées par le gouver- nement pour le secteur crée également de l'incertitude parmi les opérateurs et les acheteurs. Rappelons que le projet de décret sur les aides au loge- ment est fin prêt et sera sur la table du Conseil de gouverne- ment dans les prochains jours, pour une entrée en vigueur dans la prochaine Loi de Finances. Mais aucune clarification n'a été faite sur les détails de ce programme, laissant les promo- teurs dans le flou total. La Mourabaha plébiscitée Si les promoteurs pâtissent du rationnement de crédit de la part des banques, les particu- liers, eux, continuent de s’en- detter malgré le resserrement des conditions financières. Les chiffres de la Banque centrale montrent une progression de 2% des prêts à l’habitat pour un encours de 240 milliards de DH, ce qui contraste avec la tendance observée dans la pro- motion immobilière. Par ailleurs, le financement participatif destiné à l'habi- tat, sous forme notamment de Mourabaha immobilière, fait
Les statistiques monétaires de BAM pour le mois de mars révèlent une nette baisse des crédits destinés aux promoteurs immo- biliers.
seule catégorie de prêts qui baisse d’une année à l’autre, selon les dernières statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib relatives au mois de mars. L’encours est de 51,59 milliards de DH, en baisse de 7,5% par rapport à mars 2022. En glis- sement mensuel, il ressort en baisse de 1,8%. En effet, le secteur immobilier traverse une période délicate avec une érosion du pouvoir d’achat, une hausse des prix des matériaux de construc- tion et une augmentation des taux d’intérêt qui affecte aussi bien les promoteurs que les acquéreurs. «Plusieurs promo- teurs immobiliers ont redimen- sionné leurs projets et mis en arrêt des chantiers en raison du manque d'engouement des acheteurs en 2022, avec une baisse des dépôts d'autorisa- tion de construction et de mise en chantier d'au moins 50%, ainsi qu'une tendance baissière des ventes de ciment», ont indi- qué BKGR dans une note de
Les taux d'intérêt des crédits immo- biliers sont restés stables au mois de mars, ressor- tant à 4,5% toutes durées confondues.
mieux, enregistrant une pro- gression de 17,7% à fin mars. Avec plus de 19 milliards de DH, il représente désormais près de 8% des encours du sec- teur bancaire pour les crédits à l’habitat. Cette tendance s'accélère à court terme, puisque sur les 1,24 Md de DH de crédits acqué- reurs enregistrés depuis janvier, 673 MDH ont été réalisés via la Mourabaha, soit la moitié des nouveaux financements. Sur un horizon plus long, l'encours des financements Mourabaha a augmenté de 3 Mds de dirhams entre mars 2022 et mars 2023, représen- tant là aussi 50% des encours des crédits acquéreurs sur cette période. Des taux d’intérêts stables en mars Les taux d'intérêt des cré- dits immobiliers sont restés stables au mois de mars, res- sortant à 4,5% toutes durées confondues, indique le baro- mètre d’Afdal. Ils oscillent entre 4,10% et 4,50% sur une durée maximale de 15 ans et entre
4,20% et 4,75% sur des matu- rités plus longues. Bien que les banques n'aient pas apporté beaucoup de modifications à leurs grilles de taux, il est impor- tant de noter que les écarts peuvent être significatifs d'une banque à l'autre et en fonction du profil de l'emprunteur. Par ailleurs, la tendance des taux est à la hausse, ce qui signifie que les emprunteurs potentiels devraient agir rapidement pour concrétiser leur projet immo- bilier. En dehors des taux qui grimpent et dont la hausse pourrait s’accélérer au cours des prochains mois, les exi- gences des banques n’ont pas beaucoup évolué ces derniers temps, en particulier pour les particuliers, observe un profes- sionnel. En revanche, il note un resserrement des conditions pour les professionnels et les professions libérales. Cela dit, chaque cas est différent et cer- taines banques peuvent être très compétitives. D’autant plus que la conjoncture pourrait faire plonger la demande de nou- veaux prêts. ◆
Le crédit bancaire au secteur non financier (SNF) a enregistré un ralentissement annuel à 5,7% en mars 2023, après une croissance de 6% un mois auparavant, selon BAM. Ce ralentissement de l'évolution des concours au secteur non financier recouvre la décélération de la croissance des prêts aux sociétés non financières privées de 6,8% à 4,9% et l'accélération de celle des prêts aux sociétés non financières publiques à 33,1% après 21,9%, précise la Banque centrale. Quant à la progression des prêts aux ménages, elle est restée, pour sa part, quasi-stable à 3,6%. Ralentissement du crédit bancaire global à 5,7% en mars
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