FNH N° 1154-1

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FINANCES NEWS HEBDO / VENDREDI 31 MAI 2024

SOCIÉTÉ

tée par les Syriens (29,3%) et les Yéménites (19,8%). L’installation des réfugiés au Maroc s’est en effet accentuée depuis 2017. D’après l’étude, plus de la moitié des chefs de ménage réfugiés, soit 53,5%, est entrée au Royaume entre 2017 et 2022, avec un pic enregistré durant la période 2017-2019. Cette donnée concerne relativement les femmes, avec 51,2%, plus que les hommes (30,9%). De nombreux facteurs poussent les réfugiés à quitter leur pays d’origine : les raisons d’insécurité liées à la guerre et aux conflits prédominent avec 58,9%, à en croire les données de l’étude. Les études viennent en seconde position avec 24% des réfu- giés, puis la recherche d’un emploi avec 11,4%. L’Algérie et l’aéroport, principaux points d’entrée L’étude identifie deux principaux points d’entrée au Maroc, à savoir l’aé- roport et les frontières avec l’Algérie. 55,3% des chefs de ménage réfugiés ont accédé au Royaume par l’aéro- port, dont 56,1% sont des femmes et 55,1% des hommes. Pour ce qui est des frontières avec le voisin de l’Est, la proportion s’élève à 41,8% et une infime minorité est entrée au Maroc par la frontière avec la Mauritanie (1,7%). En ce qui concerne le niveau scolaire, l’enquête révèle une prédominance du niveau supérieur avec une part de 45,8%, plus élevée parmi les hommes (46,9%) que les femmes (40,8%). La proportion des réfugiés ayant le niveau secondaire ou collégial atteint 15,9% et 14,9% respectivement. Par ailleurs, 8,1% des réfugiés n’ont aucun niveau scolaire. Dans cette même lignée, l’étude fait savoir que 15,4% des réfugiés ont bénéficié de la formation profession- nelle au Maroc, au moment où 9% seulement en ont bénéficié dans leurs pays d’origine. Sur le plan social, les réfugiés n’ont visiblement aucun mal à s’intégrer, puisqu’environ 63,8% d’entre eux par- viennent à utiliser le dialecte marocain pour communiquer dans leur vie quo- tidienne. Le français vient en seconde position avec 33,2%, contre 3% des réfugiés qui communiquent en anglais ou avec d’autres langues. Par ailleurs, l’étude met à nu certaines

difficultés rencontrées par les réfugiés en matière d’accès au logement. En effet, 53,4% des réfugiés ne disposent d’aucun document justifiant le statut d’occupation de leur logement. En revanche, ceux disposant d’un contrat de loyer représentent 41,6% contre 2,5% seulement ayant un certificat de propriété. L’obtention du titre de séjour n’est pas chose aisée; les réfugiés font en effet

face à plusieurs obstacles, notamment la lourdeur des démarches adminis- tratives (31,3%), la difficulté d’avoir des contrats de bail ou de travail avec respectivement 29% et 28,7%. Notons que sur l’ensemble des titres de séjour détenus par les réfugiés, 57% ont une durée de validité de 36 mois, 25,1% une durée de validité d’une année, 3,8% de 2 ans et 11,3% de 10 ans.

Intégration socioéconomique, socle de la SNIA Concernant l’intégration économique, l’étude souligne que 41% des réfugiés au Maroc ont reçu, au cours des 12 mois précédant l’enquête, des aides de particuliers ou d’organisations marocaines. A noter que l’UNHCR couvre près de 60% des aides reçues par les réfugiés au Maroc. Les aides fournies par des particuliers maro-

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