FNH N° 1154-1

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VENDREDI 31 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOCIÉTÉ

Ivoiriens (2.173 DH) et des Sud Soudanais (1.705 DH). Pour ce qui est de l’accès à l’emploi, 42,8% d’entre eux sont en situation de chômage, dont 47,8% sont des hommes et 20% des femmes. La part des chô- meurs s’élève à 34,2% parmi les Ivoiriens, 31,3% parmi les ori- ginaires de la Centrafrique et 20,2% parmi les Yéménites. Elle atteint son niveau le plus bas parmi les réfugiés du Soudan du Sud et de la Syrie avec respecti- vement 4,3%% et 9,2%. Pour les réfugiés en activité, le salariat et le travail indépendant prédominent le statut profession- nel. Ainsi, 46,5% d’entre eux sont des salariés, 39,3% exercent un emploi indépendant et 9% sont des employeurs. Par ailleurs, 64,4% des réfu- giés déclarent avoir des difficul- tés pour accéder au logement. La cherté du loyer figure parmi les principales contraintes pour 42,2% des personnes recensées. D’ailleurs, la location est le sta- tut d’occupation le plus fréquent, puisque 92,3% sont locataires de leurs logements, 4,7% sont logés gratuitement et 1,9% seulement sont propriétaires de leur loge- ment. En ce qui concerne les services de protection sociale, une infime minorité des réfugiés affirme avoir bénéficié d’un soutien de la part du gouvernement au cours des 12 mois précédant l’enquête. Le soutien fourni par le gouver- nement touche notamment aux prestations de protection sociale en espèces, avec une part de 1,2%, aux allocations familiales (0,7%), aux pensions de retraite (0,3%), aux prestations d’invali- dité et aux allocations pour acci- dents de travail (0,2%). Dans la même veine, 5,5% des réfugiés disposent d’une assu- rance maladie obligatoire et rela- tivement plus d’hommes (5,7%) en disposent que de femmes (4,7%). A noter que les personnes âgées de 60 ans et plus ainsi que les jeunes de moins de 18 ans ne disposent d’aucune couverture médicale. ◆

 Le salariat et le travail indépendant prédominent le statut pro- fessionnel des réfugiés.

cains viennent en seconde posi- tion avec une part de 20,8%, et celles reçues d’organisations marocaines non gouvernemen- tales en troisième position avec une part de 11%. Les aides issues du gouvernement maro- cain représentent, quant à elles, 10,5%. «L'intégration socioéconomique des migrants et réfugiés consti- tue un axe central de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA), amorcée en 2014 suite aux instructions royales. Celle-ci s'articule autour d'une vision : «Assurer une meilleure intégra- tion des immigrés et une meilleure gestion des flux migratoires dans le cadre d’une politique cohé- rente, globale, humaniste et res- ponsable» , souligne Abderrafie Hamdi, directeur de la Direction de la protection des droits de l’Homme de monitoring-Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Et de poursuivre : «Le socle de base pour l'intégration des étran- gers est celui de la régularisation du séjour et de l'obtention de la

documentation afférente. Le pro- cessus de reconnaissance par les autorités marocaines des réfu- giés précédemment reconnus par le HCR, amorcé en 2013 dans le cadre de la nouvelle politique migratoire, entendait répondre à cette nécessité. Ce processus a constitué une indéniable avan- cée, mais ne peut être que pro- visoire. Pour que l'objectif d'in- tégration socioéconomique des réfugiés soit atteint, l'instauration d'un cadre juridique et institu- tionnel de l'asile, engagement de la SNIA, doit impérativement et urgemment être mis en œuvre. L'adoption de la loi sur l'asile, en conformité avec les engagements internationaux du Maroc, permet- tra le renforcement de la protec- tion des droits des personnes réfugiées, et l'instauration d'un processus de documentation garantissant la sécurité juridique indispensable à l'intégration». Et de préciser que l’amélioration de la situation socioéconomique des réfugiés reste indispensable afin de pouvoir amorcer une nou- velle ère dans la SNIA. Et ce, «par la mise en œuvre effective des engagements pris par l'Etat, via notamment la facilitation de l'ac- cès au travail. En effet, les réfu- giés dépourvus de titre de séjour disposent d'un accès au travail facilité via l'exemption de la pro-

cédure Anapec. L'effectivité de ces mesures constituerait donc une étape majeure pour l'intégra- tion socioéconomique des réfu- giés». Quid des sources de revenus ? S’agissant des revenus déclarés par les réfugiés au Maroc, 26,8% proviennent d’un emploi occa- sionnel. Le soutien de l’UNHCR constitue la deuxième source de revenu pour les réfugiés au Maroc, avec une part de 21,4%, et les transferts de la famille et/ ou d’amis représentent 17,3%. L’emploi permanent constitue la quatrième source de revenu déclarée par les réfugiés au Maroc, avec une proportion de 12,8%. D’autres sources de reve- nus sont également citées dans l’étude, dont la mendicité, avec 8%, les économies du réfugié (3,3%), le soutien financier du gouvernement marocain (2,6%) et celui d’organisations maro- caines non gouvernementales (2,3%). Les données de l’étude révèlent que le revenu moyen mensuel des ménages de réfugiés au Maroc, au cours des 12 mois précé- dant l’enquête, est estimé à 3.155 dirhams. Le revenu mensuel le plus élevé est observé chez les Syriens, avec 4.871 dirhams, sui- vis des Yéménites (2.947 DH), des

Le socle de base pour l'intégration des étrangers est celui de la régularisation du séjour et de l'obtention de la documentation afférente.

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