A groalimentaire
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F. N. H. : Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a relevé dernière- ment que la flambée des prix des produits agricoles est due en grande partie à la pré- sence d’intermédiaires à plusieurs niveaux. Quelles sont les mesures envisagées par votre Département pour remédier à ce dys- fonctionnement M. S. : Depuis plusieurs années, notre pays a lancé différents grands chantiers, programmes et plans pour améliorer les conditions de commercialisation des produits agricoles, mais qui restent entravés par plusieurs contraintes, dont notamment l’intervention excessive des intermédiaires. En effet, comme le relève le CESE (Conseil économique, social et environ- nemental), les intermédiaires consti- tuent un maillon non négligeable de la chaîne de valeur, mais insaisissable et informel : des collecteurs, des courtiers, des ramasseurs, des organismes de stoc- kage frigorifiques, des détaillants, des semi- grossistes..., qui certes facilitent l’écoulement de la production des petits agriculteurs et producteurs, mais, en revanche, ils renchérissent le prix de vente final aux consommateurs et per- turbent le fonctionnement des chaînes de valeur. Dans ce contexte, et compte tenu de la nécessité d’améliorer les circuits et les conditions de commercialisation, notamment des fruits et légumes en gros et des produits agricoles et agroalimen- taires, une réduction du recours aux cir- cuits parallèles ou informels, une limi- tation du nombre d’intermédiaires, une meilleure transparence des transactions et des prix mieux maîtrisés, une promo- tion des liens directs entre producteurs et acheteurs et une qualité préservée des produits s’imposent. Et dans un objectif de poursuivre les efforts entrepris par le Plan Maroc Vert, notamment en matière d’amélioration des conditions de valo- risation et de commercialisation des produits agricoles et agroalimentaires et d’intégration des filières de l’amont à l’aval, la nouvelle stratégie de dévelop- pement du secteur agricole «Generation Green 2020-2030», lancée en février 2020 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu Le glorifie, prévoit dans son second fondement la modernisa- tion des circuits de commercialisation et de distribution des produits agricoles et l’amélioration des conditions de mise sur le marché. Et ce, à travers la réforme
matiques auprès des bailleurs de fonds climat, notamment à travers l’accès direct de l’ADA aux ressources finan- cières du Fonds vert pour le climat et du Fonds d’adaptation; • La poursuite du programme d’assu- rance agricole; • L’adoption et la diffusion de la Green Tech et le développement de la digitali- sation agricole. Concernant le conflit de la Russie et l’Ukraine, bien que les deux pays ne soient pas de grands fournisseurs du Maroc pour le blé tendre et l’huile ali- mentaire (l’Ukraine est le 4 ème fournis- seur de céréales au Maroc et la Russie le 7 ème fournisseur), plusieurs éléments ont contribué à l’augmentation de la fac- ture de l’approvisionnement du Maroc pour ces denrées de base, largement exportées par les pays en conflit. Pour mieux cerner l’impact de cette guerre sur le Maroc, une analyse sommaire des échanges avec ces deux pays s’impose. Ainsi, le Maroc importe de la Russie pour 1,3 milliard de DH, essentielle- ment du blé tendre (3,3 millions de quintaux en moyenne/712 millions de DH), de l’alimentation animale (pulpe de betterave/380 millions de DH) et des oléagineux (98 millions de DH/ huile brute de tournesol et du soja). A partir de l’Ukraine, le Maroc importe presque 3,5 milliards de DH de produits agri- coles, essentiellement des céréales (blé tendre, maïs et orge/12 millions de quintaux). Les tourteaux de tournesol représentent 17% des importations de ce pays, soit 587 millions de DH.
En termes d’exportation agricole, le marché russe est relativement impor- tant pour le Maroc, les exportations marocaines se chiffrant en moyenne (2018-2020) à presque 2,13 milliards de DH. 61% de ces exportations sont des agrumes, soit 1,3 milliard de DH, alors que les tomates représentent 33%, soit 700 millions de DH. Ces exportations sont menacées pour les prochaines campagnes étant donné les sanctions internationales sur la Russie. S’agissant de l’Ukraine, les exportations du Maroc sont très faibles, de l’ordre de 9 millions de DH. Tenant compte de ces éléments, on peut dire qu’en dépit de la situa- tion internationale compliquée (crise sanitaire, économique et politique), le Maroc, à travers ses stratégies agricoles et à travers sa politique commerciale agricole qui prône la diversification des fournisseurs et clients, est mieux armé pour faire face à cette situation. Dans un souci de sauvegarde du pou- voir d’achat des consommateurs, le gouvernement a pris des mesures fis- cales et de subvention à l’importation des blés pour maintenir les prix à leur niveau habituel. Dans ce cadre, il a été procédé, en plus de la suspension des droits de douane sur le blé tendre et le blé dur (depuis novembre 2021), à la mise en place d’une prime forfaitaire appliquée au blé tendre panifiable au profit des importateurs afin de préserver le prix du blé tendre et dérivés à leur niveau normal, et maintenir ainsi le prix de la farine et du pain sans changement et à ses niveaux d’avant crise.
Il est prévu de simplifier et d’assouplir les procédures d’ap- probation des projets d’agréga- tion et d’octroi des subventions de l’Etat liées à l’agrégation.
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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°43 24
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