Hors Série 43

A groalimentaire

le gros de nos achats s’est fait en novembre 2021. A cet égard, nous avons acquis 525.000 tonnes sur les 600.000 tonnes que nous achetons habituellement. Pour la campagne actuelle qui est en phase finale, nous avons réalisé pratiquement 90% de nos achats en blé ukrainien. En Russie, on annonce des récoltes exceptionnelles pour la prochaine campagne de l’ordre de 85 millions de tonnes contre 75 millions habi- tuellement. En dépit de la guerre, l’Ukraine s’attend à une bonne production. Mais la problématique réside au niveau de la logistique pour stocker et écouler ces récoltes à l’international. Les deux pays vont se retrouver avec des stocks très importants. F. N. H. : Qu’en est-il des autres pays exporta- teurs de blé partenaires du Maroc ? M. A. A. : Il y avait quelques inquié- tudes pour la France qui est un fournisseur important et historique du Maroc à cause de certains aléas climatiques comme la chaleur ou les déficits hydriques. Mais les indicateurs préliminaires recueillis auprès de France Export révèlent que la situation s’est nettement améliorée. Nous avons d’autres fournisseurs européens comme l’Allemagne, la Hongrie, la Pologne ou la Roumanie. Pour les autres régions, nous avons l’Amérique du Nord. Nous importons beau- coup de blé dur du Canada, qui est notre premier fournisseur de ce produit. Les transformateurs maro- cains sont habitués à un produit de qualité, et ce afin de répondre aux exigences de la règlementation qui interdit la commercialisation des pâtes et des couscous mélangés au blé tendre. Avec l’ONSSA, nous avons bataillé dur pour préserver l’originalité et la qualité des pâtes et du couscous. En cas de mélange de la semoule à base de blé dur avec du blé tendre, ça doit être indiqué. Toutefois, quelques déro- gations sont accordées aux petites coopératives qui produisent moins d’une tonne par jour. Pour les États-Unis, le blé est indexé sur la Bourse de Chicago. Les cours sont parfois plus chers de 50 dollars/tonne. Il y a donc des

Entretien «Le système de subvention du secteur de la minoterie est contreproductif» Le secteur de la minoterie est fortement lié à l’amont agricole et reste dépendant des importations. L’activité est aussi confrontée à des difficultés d’ordre structurel, qui nécessitent un vaste programme de mise à niveau des structures de production. Entretien avec Moulay Abdelkader Alaoui, président de la Fédération nationale de la minoterie (FNM).

Finances News Hebdo : Face à une conjonc- ture difficile, comment se présente la situa- tion du secteur de la minoterie ? Moulay Abdelkader Alaoui : Le secteur de la minoterie passe par des moments difficiles en raison d’une production céréalière très en deçà de ce qu’on attendait (30 millions de quintaux). Le marché a été forte- ment impacté par la crise sanitaire. La guerre en Ukraine n’a fait qu’ag- graver la situation. Notre pays, qui dépend de l’étranger pour satisfaire ses besoins, doit supporter cette

mauvaise conjoncture et chercher à mieux la gérer. Contrairement à d’autres pays de la région où les organismes étatiques régulent le marché, au Maroc, ce sont les opérateurs privés qui font le mar- ché. Heureusement, nous avons entamé très tôt les importations suite à une très bonne récolte (sai- son 2020/2021) qui a dépassé les 100 millions de quintaux. Nous avons commencé par le marché ukrainien qui était opérationnel au cours de l’automne 2021, et

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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°43 38

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