Hors Série 43

A groalimentaire

Face à la flambée des cours des oléagineux, les indus- triels n’ont pas eu d’autres choix que d’augmenter les prix à la consommation des huiles de table pour pré- server leurs marges.

La filière figure parmi les plus importantes du secteur agroalimentaire au Maroc. Elle est cependant impactée par les perturbations liées à la conjoncture internationale actuelle. L’approvisionnement, principale contrainte Industrie des huiles

les produits importés à faible coût et dont la teneur en huile est très élevée. Sauf que la situation a beau- coup changé. Les cours des oléagi- neux se sont inscrits dans un trend haussier record. Face à cette situa- tion, le gouvernement a décidé der- nièrement de suspendre les droits d’importation applicables à cer- taines graines oléagineuses et aux huiles brutes. Une mesure, certes salutaire, mais qui ne devrait pas produire tous les effets escomptés, dont la baisse du prix final. Les fabricants d’huile ont salué cette décision. Ils estiment que la suspen- sion des droits d’importation appli- cables aux graines oléagineuses et aux huiles brutes de tournesol, soja et de colza, applicables depuis le 3 juin 2022, permettra d’harmoni- ser les droits de douane des diffé- rentes origines, mais surtout rendra à terme le marché à l’import plus compétitif. Actuellement, 80% des importa- tions du Maroc en huiles brutes et graines oléagineuses sont assu- jetties à 0% de droits de douane, en provenance des pays signataires des accords bilatéraux comme l’Europe et les Etats-Unis. Le reste des importations (20%) provient essentiellement des pays comme l’Argentine ou l’Ukraine, avec des droits de douane de 2,5%. Pour les professionnels du secteur, l’im- pact de la suspension des droits de douane demeure cependant minime dans le contexte actuel de hausse continue des cours des matières premières.

Q

ue ce soit pour les huiles de table ou celles d’olive, l’«industrie des huiles» dispose d’un historique remar-

que de répercuter cette augmenta- tion sur les prix à la consommation pour préserver un tant soit peu leurs marges. «Le Maroc, qui dépend presque tota- lement des importations pour satis- faire ses besoins, a intérêt à donner une nouvelle impulsion à la filière pour assurer sa sécurité alimentaire pour ces produits fortement consom- més par les Marocains. Rappelons que l’activité avait une présence remarquée par le passé. A l’époque, les huiles de table étaient subven- tionnées. Mais, actuellement, les exploitations qui s’intéressent aux oléagineux ne sont pas assez nom- breuses pour assurer l’approvision- nement adéquat de l’aval agricole», souligne Ahmed Ouayach, ex-pré- sident de la Confédération maro- caine de l’agriculture (Comader). En effet, la production locale est jugée coûteuse et n’a pas la qualité requise. Les industriels préfèrent

quable au Maroc. Le marché de l’huile de table au Maroc est estimé à environ 6 milliards de dirhams, avec deux entreprises qui s’acca- parent près de 80% de parts de marché (Lesieur-Cristal plus de la moitié, et les Huileries du Souss Belhassan (HSB) près de 30%). Lesieur-Cristal intervient sur toute la chaîne de transformation, allant de la trituration des graines oléagi- neuses jusqu’au raffinage. Le secteur a été lui aussi impacté par la crise alimentaire mondiale. Une bonne partie de la matière pre- mière est importée, notamment le soja, le colza et le maïs. Les prix ont quasiment doublé et les indus- triels n’ont pas eu d’autres choix

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°43 46

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