A groalimentaire
Conserve de poissons Une industrie sous forte pression
Le bon niveau de la demande adressée au secteur, qui représente pas moins de 11% des exportations agroalimentaires du pays, est neutralisé par des contraintes relatives à l’approvisionnement, mais pas que.
intrants» , regrette Hassan Sentissi, pré- sident de l’ASMEX et de la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP). L’industriel, très actif dans le Sud du Maroc, révèle que face à l’accroissement des prix des intrants, l’idée de fabriquer localement les emballages pour la sardine a fait son chemin, mais très vite abandonnée car le fer blanc utilisé pour l’emballage est importé de l’étranger. Interrogé sur l’éventuelle hausse substantielle des prix des conserves en raison de l’ac- croissement des coûts susmentionnés, Sentissi apporte un éclairage de taille. «Concernant les prix, il faut savoir que les industriels se mettent d’accord avec les armateurs de la pêche côtière sur plusieurs saisons. Ce qui garantit une certaine stabilité. Le contexte actuel est très différent du fait de la flambée rapide des prix des produits pétroliers. Cette donne a poussé les armateurs à vouloir rehausser les prix de la matière première. Nous nous battons pour ne pas répercuter intégralement la pro- gression des prix des intrants sur nos clients», fait observer notre interlocu- teur. Par ailleurs, il convient de noter que le bon niveau de la demande adressée au secteur, qui représente pas moins de 11% des exportations agroalimen- taires du pays, est contrebalancé par des contraintes relatives à l’approvi- sionnement rendu difficile à cause, entre autres, d’une âpre concurrence inter-filière. Au final, au cours des derniers mois, plusieurs associations profession- nelles de l’industrie de la conserve de poissons sont montées au créneau afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les menaces qui pèsent sur le secteur. Jusque-là, la filière n’a bénéficié d’aucune subvention ou aides spécifiques contrairement à d’autres branches. Pour l’heure, l’une des priorités de la FENIP, qui compile les doléances, est de faire en sorte que ses membres puissent rencontrer le ministre de tutelle.
intrants». L
Hassan Sentissi : «Nous subissons de plein fouet l’inflation des prix de quasi- ment tous les
e Maroc est un pays réputé pour son savoir-faire en matière de valorisa-
les stocks donnent des sueurs froides aux industriels. De plus, ces derniers doivent faire face à la hausse verti- gineuse des prix des intrants (pro- duits énergétiques, emballages, etc.). D’ailleurs, en ce qui concerne certaines huiles utilisées par l’industrie (pour- voyeuse de 30.000 emplois directs et 80.000 postes de travail indirects), cer- taines associations professionnelles parlent d’une augmentation de prix de l’ordre de 100%. Ce qui, à l’évidence, met à mal la rentabilité du business d’une filière où l’investissement dans l’outil de production et la recherche et développement sont devenus un impératif. «Nous subissons de plein fouet l’infla- tion des prix de quasiment tous les
tion des ressources halieutiques, une composante-clef de la souveraineté alimentaire nationale. D’après les chiffres relayés par l’Union nationale des industries de la conserve de pois- son (UNICOP), le pays pèse 66% de la production mondiale de sardine Pilchardus Walbaum et s’adjuge ainsi pas moins de 46% de parts de mar- ché de la conserve de sardines. C’est dire le poids de l’industrie nationale sur le marché mondial de la conserve. Au-delà de ces précisions, en inter- rogeant les professionnels, l’on per- çoit clairement une anxiété due, entre autres, aux menaces et contraintes qui existent depuis plus de cinq ans et dont certains sont exacerbés par le contexte de reprise post-covid-19 ainsi que les conséquences liées à la guerre oppo- sant l’Ukraine à la Russie. La baisse de la ressource, provo- quée par le changement climatique, et l’accroissement de la pression sur
A l’échelle mondiale, le pays s’adjuge 46% des parts de marché de la conserve de sardines.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°43 54
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