Hors Série 43

S ociété

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Grads ont formé d’autres béné- ficiaires de leur communauté et ont partagé le sondage avec elles pour recueillir leurs opinions lors de la rédaction des amendements. Les membres de la communauté, à savoir les parents, les jeunes et les acteurs locaux (Moqaddam, enseignants, ONG) se sont réunis pour discuter de ce sujet et de son impact sur l’économie, l’éducation et la société dans son ensemble. Les réunions communautaires Soar sont généralement assurées par les mères et les pères Soar. Voici la pensée d’une mère sur le mariage des enfants : «J’ai toujours soutenu ma fille pour qu’elle ne se marie pas et n’arrête pas ses études, mais beaucoup de parents ne font pas la même chose, c’est pourquoi nous devons sensibiliser davantage à ce sujet.» La prochaine étape du mouvement Bigger est d’armer ces filles avec les amendements juridiques et de les présenter au Parlement à l’automne prochain.

Le mouvement Bigger comprend également une pétition interna- tionale pour aider à combler les lacunes sur le mariage des enfants d’ici 2025; une enquête auprès des filles pour recueillir leurs avis sur les amendements qu’elles sou- haitent apporter aux articles 20 et 21 et une campagne sur les médias sociaux pour sensibiliser la société marocaine à ce sujet. Cependant, le Mouvement Bigger est plus grand que cela. En effet, notre prochaine étape est de ren- contrer des groupes parlemen- taires, des ministères, des organisa- tions de la société civile et tous les partis concernés par la modifica- tion de la Moudawana. Nos diplô- mées Soar dirigeront ces réunions et représenteront les adolescentes de tout le pays. F. N. H. : Quelle interprétation faites-vous des articles 20 et 21 du Code de la famille ? M. M. : Alors que l’article 19 de la Moudawana stipule clairement qu’une personne mineure n’est pas autorisée à se marier avant son 18 ème anniversaire, les articles 20 et 21 donnent au juge des affaires familiales la liberté d’ac- corder l’autorisation de mariage dans des circonstances «spé- ciales». Cependant, ces échappa-

Bigger déploie sur le terrain des jeunes filles pour exprimer leurs idées et se battre pour elles- mêmes.

qu’elles veulent réaliser en défen- dant leurs intérêts et ceux de toutes les adolescentes du pays. F. N. H. : Concrètement, quelles sont les actions menées par votre mouvement pour lutter contre le mariage des mineurs ? M. M. : 20 filles de 10 sites diffé- rents au Maroc, dont Tantan, Sidi Slimane, Marrakech, Ouled Teima et d’autres, ont assisté à la forma- tion de plaidoyer qui s’est tenue à Marrakech en avril et à une autre formation de plaidoyer dirigée par des associés de Mobilizing Rights Associates pour les droits et des coordinateurs de Project Soar. La formation comprenait plusieurs ateliers sur le plaidoyer, le proces- sus législatif et les statistiques sur le mariage des enfants au Maroc. En outre, une enquête a été distribuée pour obtenir les suggestions des filles sur les amendements néces- saires aux articles 20 et 21. Project Soar et ses Soar Grads (diplômées) estiment que le chan- gement devrait venir de l’intérieur, c’est pourquoi Bigger Mouvement a été conçu pour engager le combat tout en exigeant le changement. Ainsi, viennent les mini-formations et les dialogues communautaires Soar, au cours desquels les Soar

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FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°43 96

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